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Quelles perspectives pour le marché dans l’ancien en 2022, selon le groupe bancaire BPCE ?

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Dans sa dernière étude sur l’immobilier publiée le 18 janvier 2022, le groupe bancaire BPCE table, pour 2022, sur une hausse des prix dans l’ancien de 5 % et un volume de transactions toujours très bien orienté, à 1,13 million. Voici les principaux enseignements à retenir.

L’analyse du groupe bancaire confirme la réorientation des dépenses des ménages vers le logement. - © D.R.
L’analyse du groupe bancaire confirme la réorientation des dépenses des ménages vers le logement. - © D.R.

« Nous observons une perception de la conjoncture plus favorable à la vente qu’à l’achat. Les Français espèrent majoritairement vendre au prix ou avec une faible décote et n’ont pas de craintes sur les délais de vente. Avec le sentiment, pour certains, que nous arrivons à un pic des prix », indique Alain Tourdjman, directeur études et prospective du groupe BPCE.

L’analyse du groupe bancaire confirme la réorientation des dépenses des ménages vers le logement. « Les intentions d’achat et d’aménagement du logement égalent, voire dépassent, leur précédent record historique, au détriment des intentions d’achats de véhicules. Elles souffrent d’un détournement d’intérêt dans ce contexte de recentrage des ménages sur leur habitat, et ce malgré la transition du parc automobile vers des modèles hybrides et électriques », selon Alain Tourdjman.

« Dynamique de revalorisation des zones moins denses »

« À partir de nos études de prévisions, nous anticipons, en 2022, des volumes de transactions dans l’immobilier ancien à 1,14 million contre 1,2 million en 2021. Autres points majeurs à retenir : les facteurs de ralentissement (DPE, hausse des taux, baisse des projets, contraintes de financement…) ne devraient être opérants que progressivement avec un impact encore limité en 2022 tandis que les facteurs de soutien sont toujours puissants  », explique Alain Tourdjman, directeur études et prospective du groupe BPCE.

« L’activité devrait donc reculer légèrement en 2022 notamment dans le locatif ancien et la primo-accession avec une activité de secundo- accession toujours très intense, d’où un nombre total d’opérations des ménages en recul limité d’environ 60 000 unités », selon lui. 

Les prix dans l’immobilier existant poursuivront leur hausse

« Les prix, entraînés par la dynamique de revalorisation des zones moins denses, devraient poursuivre leur hausse mais de façon moins marquée (montée trop rapide des prix pour la demande naturelle et renoncement aux projets, premiers effets DPE…) et revenir dans un premier temps vers 5 %. L’effet croisé prix - quantité soutiendrait la demande de crédit à proximité de 2021 malgré l’application plus rigoureuse des critères du HCSF », dit-il. 

La hausse moyenne de 5 % des prix resterait impulsée par la dynamique de revalorisation des zones moins denses avec une progression de 3,3 % en Île-de-France et 7 % en province, observe l'établissent bancaire. Les maisons anciennes garderaient un net avantage. Les prix des maisons anciennes devraient augmenter de 7 % (près de +10 % en 2021) contre +2,9 % pour les appartements (+5,7 % en 2021). 

« Opportunité pour réduire le nombre de logements vacants »

« Cette hausse spectaculaire des prix est une opportunité pour réduire le nombre de logements vacants qui sont souvent situés dans ces zones moins denses appréciées des Français. Cela passe par une réhabilitation de logements qui restent en général moins chers, même en ajoutant le budget des travaux. C’est à condition par contre que la relocalisation des ménages dans des villes petites et moyennes s’accompagne d’une politique publique de transport dédiée pour lever le frein des distances avec le lieu de travail », analyse Alain Tourdjman. 

« Le secteur de la construction a résisté en 2021 aux freins conjoncturels »

« L’immobilier est un bon placement en 2022. Mais la fièvre immobilière est train de retomber. L’impact sur les prix risque d'être plus fort demain. (…) J’observe que le secteur de la construction a résisté aux freins conjoncturels (difficultés d’approvisionnement, hausse des prix) et structurels (rareté et cherté du foncier, accroissement des normes de construction, coûts de production…) », déclare Alain Tourdjman.

Sur un an glissant, le « rebond des permis de construire (+17,6 %), plus vigoureux que celui des mises en chantier (+10,8 %), illustre les entraves de l’appareil de production. Le niveau annuel des mises en chantier à fin novembre 2021 revient quasiment à celui d’avant crise, c’est-à-dire à 391 800 logements, soit +1 % vs. février 2020, et le volume des autorisations sur un an glissant a légèrement dépassé le niveau d’avant crise 470 000 logements, soit +2,4 % vs. février 2020  », dit-il.