Marché immobilier : une année 2026 sous le signe du repli
Après un redressement de l’activité jusqu’au printemps 2025, la dynamique immobilière s’essouffle sur le plan national, constate le Groupe BPCE. Crise politique, alourdissement des DMTO et perspectives de taux en hausse, ses prévisions annoncent une année 2026 marquée par un léger recul des ventes et un quasi-gel des prix.
Avant les perspectives, le constat. « Depuis un an, l’activité s’est redressée dans l’ancien : entre octobre 2024 et octobre 2025, nous sommes passés de 929 000 à 832 000 transactions immobilières en France sur douze mois », indique José Bardaji, directeur des études et prospective du groupe BPCE.
En guise de premier facteur explicatif de cette reprise, ce dernier relève, sans surprise, la stabilisation des taux d’intérêt immobiliers, qui a permis une forte poussée de la production de crédits (+29 % sur un an).
Depuis avril 2025, la dynamique s’essouffle
Mais ce rebond de l’activité immobilière, de près de 12 % en glissement annuel, ne doit pas masquer une réalité, que met en lumière l’expert des données au sein groupe BPCE : « Oui, la reprise a été forte, jusqu’en avril dernier. Mais depuis la tendance s’est infléchie. Certes la croissance continue, mais moins fortement qu’il y a quelques mois. »
Avant de poursuivre son exposé : « Pour expliquer cet infléchissement, comment ne pas y voir deux effets : d’une part, la crise politique et budgétaire que connaît la France depuis juillet 2025 ; d’autre part, la hausse des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) qui est entrée en vigueur au printemps. »
Une baisse des volumes de transactions de 2 % en 2026…
Il y a quelques jours dans ces colonnes Michel Le Bras, président du réseau de mandataires Propriétés-privées.com, annonçait : « Je ne vois pas une réelle embellie du marché avant 2027 et la prochaine élection présidentielle. »
Force est de constater que cette prophétie fait son chemin chez les experts et observateurs de l’industrie immobilière, à l’image du Groupe BPCE. Selon son directeur des études et prospective, l’année 2026 devrait connaître, en effet, un léger recul des transactions, soit -2 % par rapport à 2025 (marchés du neuf et de l’ancien).
En plus du contexte économique dégradé, marqué par une hausse du chômage et la confiance fragilisée des vendeurs et acquéreurs nourrie par les tensions et incertitudes géopolitiques et fiscales, un second frein ralentirait l’activité immobilière dans l’ancien cette année : la remontée des taux d’intérêt.
… et des taux d’emprunt à 3,35 %
Ainsi, selon les prévisions du Groupe BPCE, « le taux moyen des crédits à l’habitat atteindrait 3,35 % en 2026 » (sans plus de précision sur le calendrier), contre 3,15 % en cette fin d’année 2025.
Et ce, pour plusieurs raisons, dont deux que relève le Groupe BPCE : le fait que la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) se stabilise, avec une fin de pression à la baisse sur les coûts de financement ; et la hausse attendue de l’OAT à 10 ans, qui se répercutera partiellement sur les taux de crédits immobiliers.
En 2026, dans un contexte de fléchissement de la demande immobilière, la dynamique des prix se révélerait ainsi plus faible : après une hausse, au niveau national, de 1 % sur l’année 2025, les prix immobiliers n’afficheraient plus qu’un timide +0,7 % à la fin de l’année 2026. Le rebond de 2025 n’aurait-il été qu’une parenthèse ?