« Nous anticipons une croissance de notre activité de 38 % en 2025 » (M. Le Bras, propriétés-privées.com)
Michel Le Bras, président de propriétés-privées.com, détaille, dans Immomatin, les leviers de croissance du réseau de conseillers immobiliers indépendants : professionnalisation de la marque, sélectivité accrue dans le recrutement des agents, alliances stratégiques avec La Poste et Drouot.immo et lancement de l’offre Open, destinée aux agences traditionnelles.
Comment se porte le réseau propriétés-privées.com ?
Après un premier semestre marqué par un volume de transactions en hausse de 43 % (soit la meilleure performance du groupe depuis neuf ans), nous anticipons une croissance de notre activité de 38 % sur l’ensemble de l’année 2025.
Depuis quelques semaines, nous connaissons toutefois un léger tassement, qui devrait plutôt impacter nos ventes de 2026. Les acquéreurs se montrent plus frileux, certainement à cause du contexte général empreint d’incertitudes, notamment sur le plan fiscal. Les porteurs de projets immobiliers s’engagent moins. Ils sont plus inquiets.
Sur le plus long terme, je ne vois pas une réelle embellie du marché avant 2027 et la prochaine élection présidentielle.
Vous surperformez néanmoins le marché, qui devrait finir l’année autour d’une croissance proche de 10 %. Comment l’expliquez-vous ?
C’est la conséquence, d’une part, de l’accroissement de nos effectifs, puisque nous sommes passés, entre le début et la fin de l’année, de 3 300 à plus de 3 600 conseillers immobiliers actifs. Nous avons, tout au long de 2025 - et suivant un plan que nous avons lancé à l’automne 2023 - continué à recruter en nombre des professionnels de l’immobilier.
A présent, 55 % des personnes qui nous rejoignent travaillent dans l’immobilier
A présent, 55 % des personnes qui nous rejoignent travaillent dans l’immobilier, et principalement des professionnels en agence.
De par son adhésion à la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier), propriétés-privées.com portent haut les valeurs de professionnalisme. C’est un marqueur fort qui séduit les agents immobiliers.
Concernant les personnes en reconversion, quelle est votre politique de recrutement ?
Depuis le printemps dernier, notre sélectivité est plus forte. Nous prenons en compte le profil de chacun de ces candidats, son intérêt pour le métier d’agent et sa capacité d’investissement, notamment à suivre les formations que nous leur dispensons. Une personne en reconversion qui nous rejoint doit avoir cette ambition d’embrasser une carrière dans l’immobilier.
A ce titre, notre taux de conversion s’améliore : 18 mois après leur arrivée, 45 % de ces novices qui nous ont rejoints sont toujours avec nous. Et notre ambition est, qu’à cette échéance de 18 mois, ils réalisent un chiffre d’affaires annuel d’environ 50 000 euros.
Quels autres piliers de votre modèle mettez-vous en avant ?
La qualité de la diffusion des biens immobiliers de nos conseillers grâce aux bonnes relations que nous entretenons avec les portails, je pense principalement à SeLoger, Leboncoin immo, Bien’ici ou encore Green-Acres.
Puis notre accompagnement. Entre la tête de réseau et les conseillers, les rôles sont bien répartis : nous, on s’occupe de tout, et eux du commerce. La formation des conseillers joue également un rôle clé dans la construction de notre modèle : cette année, propriété-privées.com aura délivré environ 60 000 heures de formation.
En 2025, propriété-privées.com aura délivré 60 000 heures de formation
Enfin, le partenariat exclusif que nous avons signé avec La Poste, avec « Mon Contact Logement », en mars 2024, fonctionne très bien. Celui-ci s’articule, je le rappelle, au travers d’animations que tiennent nos conseillers dans les bureaux de poste, soit plus de 8 000 depuis sa création.
En plus de présenter notre modèle et nos services, les conseillers propriétés-privées nouent également, dans le cadre de ces animations, des relations avec les postiers et les facteurs pour bénéficier de contacts privilégiés.
Propriétés-privées vient de signer un partenariat avec la plateforme de vente aux enchères immobilières Drouot.immo. Comment cette association s’articule-t-elle ?
Nous le faisons avec notre marque Paul Parker Properties, positionnée sur le segment de l’immobilier de luxe, qui est la preuve que l’on peut travailler ce segment de marché tout en étant un conseiller immobilier indépendant.
Paul Parker Properties, c’est environ 250 ventes par an, et c’est aussi la constitution d’équipes de conseillers spécialisés sur des niches de marché tels que les châteaux, les domaines de chasse ou encore les golfs.
Ce partenariat avec Drouot.immo vient compléter l’expérience que nous avons, depuis sept ans, dans les enchères immobilières avec notre plateforme mizapri. Celle-ci nous a permis de réaliser plusieurs milliers de vente depuis son lancement.
Il y a trois à quatre ans, lorsque le marché était très dynamiques, cette forme de vente aux enchères était certes moins prisée. Mais à présent, elle se démocratise.
L’autre actualité marquante de propriétés-privées, c’est le lancement de votre offre « Open ». A qui s’adresse-t-elle ?
Spécifiquement aux agences immobilières qui souhaitent nous rejoindre, et apposer aux côtés de leur nom la mention « by propriétés-privées ».
Avec « Open », les agences immobilières ont la possibilité de réduire leur coût de fonctionnement puisque, au tarif de 200 euros par mois (plus 150 euros par mois et par conseiller), nous leur livrons tous les services dont ils ont besoin : logiciels, formation des collaborateurs, rédaction des compromis, publication en illimitée sur les portails, soutien administratif…
Depuis la crise immobilière, s’opère la convergence des modèles entre réseaux de conseillers indépendants et réseaux d’agences immobilières vitrées. La question n’est plus de savoir « qui est à la tête d’une agence ou pas », mais bien « quels sont les besoins du client final ? Quels services doit-on lui apporter ? »