Évaluation

Marché immobilier francilien : un deuxième trimestre 2025 en demi-teinte


Après un premier trimestre animé, le marché immobilier francilien dans l’existant s’essouffle. Avec seulement +3 % de ventes au deuxième trimestre 2025, l’activité reste à un niveau historiquement bas, en deçà des 120 000 transactions annuelles. Tandis que la Grande Couronne tire son épingle du jeu, Paris recule nettement.

« Le marché n’a pas franchi le seuil des 120 000 ventes depuis six trimestres » (Notaires) - © D.R.
« Le marché n’a pas franchi le seuil des 120 000 ventes depuis six trimestres » (Notaires) - © D.R.

Après un premier trimestre soutenu, l’activité sur le marché immobilier dans l’ancien en Île-de-France a marqué le pas. Selon les données publiées par les Notaires du Grand Paris, le deuxième trimestre 2025 affiche une légère progression des volumes de ventes, +3 % en un an.

« La dynamique des ventes, faiblement positive en avril (+2 % de ventes sur un an) et négative en mai (-8 % sur un an) a toutefois été beaucoup plus soutenue en juin (+12 % sur un an) », observent les notaires. Au total, entre avril et juin, 28 740 ventes de logements anciens ont été enregistrées en Île-de-France.

-12 % de ventes à Paris

La progression masque des disparités fortes. Paris est en retrait, avec une chute de 12 % des transactions, quand la Grande Couronne affiche une hausse de 10 % et la Petite Couronne une progression plus modérée (+4 %).

Dans le détail, le marché des appartements est stable à 20 340 ventes sur un an, avec un contraste marqué entre le recul de Paris et la hausse en Grande Couronne (+7 %). Le segment des maisons, en revanche, retrouve des couleurs : +12 % de ventes en un an, porté par la Grande Couronne (+14 %). Seule la Seine-Saint-Denis fait figure d’exception, avec un recul de 4 % des ventes de maisons.

Malgré ce frémissement, le volume global reste historiquement bas. Avec 117 930 transactions sur 12 mois glissants, « le marché n’a pas franchi le seuil des 120 000 ventes depuis six trimestres, une situation comparable au creux observé en 2009  », reprennent les notaires.

Une stabilisation des prix

Côté prix, la tendance à la stagnation se confirme. Le prix au m² des appartements franciliens reste quasi inchangé à 6 100 € (+0,1 % en un an), tandis que celui des maisons atteint 324 600 €, soit une baisse marginale de 0,8 %.

À Paris, le prix moyen s’établit à 9 490 € le m², en hausse symbolique de 0,2 %. La capitale enregistre ainsi une stabilité prolongée depuis près d’un an et demi, après plusieurs trimestres de baisse. Les écarts restent cependant marqués selon les arrondissements : les secteurs les plus chers continuent de corriger, tandis que d’autres retrouvent de la vigueur.

Les avant-contrats laissent présager une légère reprise d’ici octobre : +0,6 % sur trois mois pour les appartements, +3,5 % pour les maisons. Les projections tablent sur une hausse annuelle attendue de +1,9 % pour les appartements et +2,9 % pour les maisons. À Paris, le prix moyen pourrait atteindre 9 650 €/m² à l’automne, soit +1,8 % en un an.

Des perspectives incertaines

Si le redémarrage du marché en début d’année a apporté un peu d’air, les notaires restent prudents. Le climat politique instable fait planer le risque de nouvelles hausses de taux d’intérêt, susceptibles d’entamer la solvabilité des ménages.

La stabilisation des crédits, entre 3,25 et 3,5 % au deuxième trimestre, n’a pas suffi à relancer franchement l’activité.

Ce ralentissement a des répercussions en chaîne : l’accession à la propriété demeure limitée, allongeant la durée d’occupation des logements et accentuant la pression sur un marché locatif déjà tendu, dans un contexte où le neuf reste à l’arrêt.