« Avec la fin du Pinel, les investisseurs privés ont disparu » (P. Boulanger, FPI)
« Les ventes aux investisseurs ne représentent que 20 % des réservations, contre 50 % en 2021 à la même période », déclare Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobilier (FPI), lors de la présentation des résultats de la construction neuve au deuxième trimestre 2025, le 4 septembre.

Les principaux chiffres de la promotion immobilière au deuxième trimestre 2025 :
• 99 000 autorisations de logements, en hausse de 24,4 % par rapport au T2 2024, dont 20 500 en individuels purs (+14,4 % en un an), 12 000 en individuels groupés (+9,4 %) et 53 300 logements collectifs (+31,1 %).
« Ce rebond s’explique car nous étions à des niveaux très bas l’année dernière. Ces dépôts de permis ne signifient pas qu’ils seront nécessairement mis à l’offre par les promoteurs. Toutefois, c’est un signal qui peut préfigurer une reprise », précise Pascal Boulange, président de la FPI.
• 17 390 mises en vente de logements, en hausse de 4,3 % sur un an (16 666) mais en repli de 29 % par rapport au T2 2023. « Dans une année normale, ce chiffre devrait se situer autour de 35 000 ventes », selon Pascal Boulanger. Sur six mois, les mises en vente s’élèvent à 31 082, en baisse de 0,8 % sur un an avec un sursaut au deuxième trimestre.
• 21 917 réservations totales de logements (inclus les logements au détail, en bloc et les résidences services), en repli de 16,6 % sur un an (26 279 au T2 2024). « Alors que l’on pensait avoir atteint un plancher, cela descend encore », poursuit le président de la FPI.
• Le prix des logements collectif neufs (hors bloc) s’élève à 5 189 €/m2 au T2 2025, à un niveau relativement stable par rapport au T1 2025 à 5 207 €/m2.
• La part des logements retirés de la commercialisation s’élève à 16 %, en recul de six points par rapport au trimestre précédent.

« On avait atteint des niveaux très préoccupants à plus de 25 %. En temps normal, ce taux est résiduel et se situe autour des 8 %. Cela montre que les promoteurs s’adaptent au nouveau contexte et l’offre est recalibrée », observe le président de la FPI.
« Amélie de Montchalin souhaite recalibrer le rapport Daubresse-Cosson » (P. Boulanger)
« Le T2 2025 confirme ce que les chiffres du premier trimestre annonçaient déjà : la disparition du dispositif Pinel a provoqué une véritable déflagration sur le marché du logement locatif, déplore Pascal Boulanger. Pour le deuxième trimestre consécutif, les ventes aux investisseurs particuliers ne dépassent pas les 2 500 logements, contre 15 000 en rythme de croisière : la chute est donc de l’ordre de 85 %. »
Et d’ajouter : « Face à cet effondrement, le statut du bailleur privé constitue aujourd’hui la seule réponse structurante et immédiatement activante. Le rapport remis par les parlementaires Marc-Philippe Daubresse et Mickaël Cossonsur l’élaboration de ce statut nous convient parfaitement et fait l’unanimité du secteur. »
« Tel qu’il est présenté dans le rapport, je suis sûr que nos problèmes seront réglés et que l’activité repartirait avec ce dispositif. Néanmoins, il pourrait faire l’objet de retouches. Je me suis entretenu avec Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, qui m’a confiée, sans davantage de détails, vouloir le recalibrer. »
« Je ne connais pas un promoteur qui a le moral aujourd’hui » (P. Boulanger)
Et Pascal Boulanger de conclure : « Je ne connais pas un promoteur qui a le moral aujourd’hui. Nous sommes passés de 32 000 à 25 000 emplois dans la profession. Nous avons vu des promoteurs comme Capelli placée en liquidation judiciaire. Les gros promoteurs, notamment ceux qui sont associés à des banques ou entreprises de BTP trouvent des solutions, les plus petits s’adaptent également. En revanche, les promoteurs les plus touchés sont ceux de tailles intermédiaires et régionaux. »