Évaluation

Villes moyennes : 296 160 ventes en 2020 (+12 870), selon le 2e baromètre immobilier (CSN et ANCT)

Par Christian Capitaine | Le | Services pour évaluer

Voici les principaux chiffres du 2e baromètre de l’immobilier des villes moyennes, publié le 15 juin 2021, par le Conseil supérieur du notariat avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires.

Le deuxième baromètre de l’immobilier des villes moyennes a rendu son verdict - © D.R.
Le deuxième baromètre de l’immobilier des villes moyennes a rendu son verdict - © D.R.
  • 296 160 ventes immobilières en 2020 contre 283 290 en 2019 (+12 870) dans les territoires Action Cœur de ville (ACV) ; 
  • 132 810 ventes dans les 222 villes du programme ACV en 2020, contre 128 719 en 2019 (+4091 ventes)
  • L’évolution dans les villes-centres du programme demeure orientée à la hausse avec +4 090 ventes entre 2019 et 2020. • 67 villes ACV sur les 222 (36 % des villes du programme) sont plus dynamiques que le reste de leur EPCI ; 
  • Parmi les 67 villes, pour 23 territoires (10 % des villes du programme), ce sont même les villes-centres qui portent le marché local face à une périphérie qui décroît ; 
  • Pour 41 % des villes ACV, la périphérie est plus dynamique que la ville-centre ;
  • Le prix médian du m² pour les appartements augmente de façon continue dans les territoires du programme ACV de 1 294 €/m² en moyenne en 2018 à 1 385 €/m² en 2020 ;
  • Dans les territoires ACV, entre 2018 et 2020, le sous-ensemble étiquette énergétique F et G est passé de 11,3 % à 10,6 % des biens vendus ;
  • Le sous-ensemble étiquettes A-B et C est en hausse de près de 1 point sur 3 ans, de 19,2 % des biens vendus en 2018 à 20,3 % en 2020. La part des logements avec les étiquettes D et E reste stable dans les villes ACV.

« L'étude répond à une forte demande de comparabilité exprimée par les élus locaux. (…) Malgré des blocages et un coup d’arrêt des transactions immobilières lors du 1e confinement (du 17/03 au 11/05/2020), le marché de l’immobilier et celui des villes moyennes en particulier a bien résisté, à l’inverse des grands centres métropolitains. Cela s’explique par des contraintes financières moins importantes, des négociations plus fluides et par les nouveaux besoins révélés par la crise et le télétravail. La dynamique enclenchée depuis 2018 dans les villes du programme s’est poursuivie, tant en ville qu’en périphérie », indique le préfet Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du programme interministériel Action Cœur de ville, en présence de Peggy Montesinos, vice-présidente du CSN.

 « Dans 124 agglomérations, la hausse du nombre de mutations immobilières avoisine les 20 % depuis 2018 » 

« Le nombre de mutations immobilières a continué à progresser, entre 2019 et 2020, dans les 222 agglomérations élues au programme national Action Cœur de Ville. Dans 124 d’entre elles, la progression avoisine les 20 % depuis 2018  », souligne Peggy Montesinos, vice-présidente du Conseil supérieur du notariat, le 15/06/2021.

« À l’exception d’un manque de données en 2020 sur Mayotte et Basse-Terre en Guadeloupe, on enregistre 124 agglomérations qui ont connu des augmentations du nombre de mutations de plus ou moins 20 %, c’est-à-dire que 63 % des territoires Action Cœur de Ville ont une augmentation très positive de leur agglomération. Au niveau des agglomérations qui ont réellement surperformé en 2020 quelle que soit leur taille, citons Riom (Puy-de-Dôme), Moulins (Allier), Saintes (Charente-Maritime), AutunLe Creusot, (Saône-et-Loire), VernonEvreux (Eure), Pau (Pyrénées-Atlantiques), Lisieux (Calvados), Morlaix (Finistère), Longwy (Meurthe-et-Moselle), Besançon (Doubs). À Moulins, on est passé de 800 mutations en 2018 à 4020 en 2020, Pau de 2940 à 6 830. N’oublions pas non plus l’agglomération de Sète (Hérault) qui est passée de 3 590 mutations en 2019 à 5 920 en 2020  », dit le préfet Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du programme interministériel Action Cœur de Ville. « Ne pas entraver le développement des villes de leur agglomération » (R. Mouchel-Blaisot)

« Ces dernières agglomérations sur-performent donc par rapport à d’autres qui étaient historiquement considérées comme plus dynamiques et attractives et participent largement au maintien des volumes au niveau national. Même si cette tendance devra être confirmée sur les prochaines années, cette évolution positive du marché de l’immobilier des villes moyennes représente un signal tangible sur le début d’un cercle vertueux pour ces territoires. Aussi, des externalités positives sont attendues à terme, aussi bien en matière de dynamisme économique que commercial. Les chiffres doivent conforter l’investissement privé dans les villes moyennes », selon Rollon Mouchel-Blaisot. 

« Lorsque l'étude fait référence à 80 agglomérations qui sont tirées en 2020 par leur périphérie, si je peux me permettre, il y a quelques années, nous aurions enregistré un résultat bien pire. Nous ne voulons pas entraver le développement des villes de leur agglomération. Il s’agit simplement de l’appliquer au profit des villes-centres. Il faut ainsi que ce modèle de regroupements d'équipements, administratifs, culturels et sportifs soit plus concurrentiel que le modèle de l'étalement urbain en périphérie. » 

 

Marché immobilier : « Une reprise haussière constatée depuis septembre 2020 » (CSN)

« Au regard des volumes, une reprise haussière a ainsi été constatée depuis septembre 2020, pour totaliser 1024000 transactions au 31/12/2020, limitant la baisse des volumes à 4 % sur 1 an. Ce qui pourrait apparaître pour une contre-performance doit évidemment être relativisé au regard de la période de quasi-interruption du marché lors du premier confinement du printemps 2020. L’appétence des utilisateurs pour le marché immobilier est restée forte, bien que sa dynamique se soit réorientée quelque peu différemment. Les paramètres habituels du marché sont restés attractifs et l’appétit pour la pierre a même été renforcé par un niveau d’épargne élevé », indique Peggy Montesinos, vice-présidente du CSN, le 15/06/2021. 

« Fait néanmoins nouveau de l’année 2020, l’orientation des volumes est hétérogène : le nombre de ventes de logements anciens a chuté de 12 % en Île-de-France, qui n’apparaît plus comme la locomotive du marché, là où la province a tiré le marché. C’est notamment le cas dans les territoires Action Cœur de Ville. La courbe des prix, quant à elle, est restée indifférente à ces variations de volumes. Les prix évoluent en effet avec retard aux variations de volumes et seule une forte et pérenne variation à la baisse du nombre de transactions impacterait significativement les prix », selon le CSN.