« Un plan d’urgence pour relancer la production de logements » (V. Jeanbrun, ministre du Logement)
« La crise du logement qui touche notre pays est d’une grande gravité. Elle a de nombreux impacts : des impacts économiques, en matière d’emploi notamment, des impacts pour les locataires qui n’arrivent plus à se loger et également des impacts pour les propriétaires qui n’arrivent plus à accéder à la propriété. C’est pourquoi le Premier ministre m’a confié la responsabilité de lancer un plan d’urgence pour relancer la production, pour débloquer l’offre », a déclaré Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement, le 21 octobre 2025, à l’Assemblée nationale.
Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement, a ajouté : « C’est pourquoi j’ai annoncé que le Gouvernement déposerait un amendement pour mettre dans le projet de loi de finances 2026 le statut du bailleur privé, qui permettra une incitation fiscale importante à la fois pour le neuf mais également pour la rénovation de l’ancien. »
« Cet amendement sera une base de discussion, puisque c’est tous ensemble que nous arriverons à faire en sorte qu’il y ait un vrai dispositif de sauvegarde du monde du logement, de façon à ce que nous puissions proposer une solution gagnante pour tous : pour l’emploi, pour les propriétaires, pour les locataires et pour l’écologie, à travers tous les dispositifs pour lutter contre les passoires thermiques ».
« Le statut du bailleur privé est une première étape »
Il était interrogé par Mickaël Cosson, député (Modem), concernant les mesures qu’entend prendre le Gouvernement pour répondre à la crise du logement, au-delà du PLF 2026.
Mickaël Cosson a remis à la précédente ministre un rapport proposant cinq mesures pour relancer l’investissement locatif, qui permettraient une augmentation de l’offre de l’ordre de 90 000 logements par an d’ici 2030, parmi lesquelles la création du statut du bailleur privé.
« La situation que connaît le monde du logement aujourd’hui dans notre pays est grave. Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour saluer le rapport que vous avez coécrit avec le sénateur Marc-Philippe Daubresse et que vous avez remis l’été dernier à ma prédécesseure Valérie Létard. L’occasion également de dire que le monde du logement la salue pour le travail qu’elle a effectué », a poursuivi Vincent Jeanbrun, dans l’hémicycle.
« Le statut du bailleur privé est une première étape. Il y aura évidemment plein d’autres choses à mettre en débat. Je pense notamment à l’absolue et nécessaire simplification, et bien sûr à se poser un certain nombre de questions sur la décentralisation, pour que cette problématique du logement soit au plus proche des décideurs et des élus locaux », a complété le ministre.
« Une crise sociale, économique et territoriale » (Mickaël Cosson)
Mickaël Cosson, député (Mouvement démocrate) des Côtes-d’Armor, a interrogé le ministre en ce sens :
« La France traverse une crise du logement d’une gravité sans précédent. Jamais il n’a été aussi difficile de se loger, que l’on soit étudiant, jeune actif, au sein d’une famille qui se recompose ou bien tout simplement senior. Le coût du logement explose à coups de réglementation, à coups de normes, à coups d’inflation. La production de logement neuf s’effondre. Les délais pour accéder à un logement social s’allongent, et le parc privé déjà sous tension se contracte faute d’attractivité pour les bailleurs. »
« Pourtant, le projet de loi de finances pour 2026 ne contient aucune mesure à la hauteur de l’urgence : ni plan de relance significatif de la construction, ni rééquilibrage du soutien fiscal à l’investissement locatif, ni clarification du statut de bailleur privé discuté ces derniers mois, pourtant indispensable pour restaurer la confiance et encourager la mise sur le marché de logements vacants. »
« Dans le même temps, les territoires voient les besoins exploser : étudiants sans logement à la rentrée, salariés contraints de refuser un emploi faute de toits, seniors isolés ou parfois dans un logement qui répond plus à leurs besoins… »
« Cette crise du logement est devenue une crise sociale, économique et territoriale. Dans un contexte appelant à la responsabilité budgétaire, quelles mesures concrètes le Gouvernement entend-il prendre, au-delà de ce PLF 2026, pour relancer la production de logements, favoriser la mise sur le marché locatif public et privé et revaloriser ce statut du bailleur privé, afin de répondre réellement à la demande croissante de logement dans notre pays ? »