« Je suis optimiste sur la présence du statut du bailleur privé dans le PLF 2026 » (M.-P. Daubresse)
Face à une crise du logement jugée « historique », le sénateur Marc-Philippe Daubresse se dit confiant quant à l’inscription du statut du bailleur privé dans le prochain projet de loi de finances, mesure au cœur du rapport qu’il a remis avec le député Mickaël Cosson, en juin dernier, au Gouvernement et qui vise à relancer un investissement locatif en berne.

« Je suis optimiste quant à la présence du statut du bailleur locatif privé dans le prochain projet de budget qui sera présenté par le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu. Nous avons accompli notre mission, les professionnels se sont mobilisés tous ensemble, de tous les côtés de l’échiquier, y compris Emmanuelle Cosse, la présidente de l’USH. Il y a consensus sur nos propositions », a déclaré Marc-Philippe Daubresse, lors d’une conférence organisée par le Cercle des managers de l’immobilier, le 22 septembre 2025.
Marc-Philippe Daubresse est corapporteur, avec Mickaël Cosson, du rapport parlementaire sur le statut du bailleur privé, remis le 30 juin 2025 à Valérie Létard, ministre démissionnaire chargée du Logement, qui propose cinq mesures fiscales pour relancer l’investissement locatif privé.
François Bayrou avait annoncé, lors de l’université d’été du Medef le 25 août 2025, que le sujet de l’investissement locatif privé serait présent dans le PLF 2026. Une annonce remise en pointillés par la démission du Gouvernement consécutive à l’échec du vote de confiance sollicité par François Bayrou le 8 septembre 2025.
« Un consensus est possible au niveau parlementaire »
« Nous avons pris notre bâton de pèlerin : Valérie Létard est allée voir à plusieurs reprises le Premier ministre François Bayrou. Moi, je suis resté en contact avec Amélie de Montchalin [ministre démissionnaire du Budget]. Et nous avons réussi à obtenir que ce statut figure dans le budget qu’aurait dû présenter François Bayrou. Je pense donc qu’un consensus est possible au niveau parlementaire », a ajouté Marc-Philippe Daubresse.
« Par contre, nous sommes mal partis pour que le budget soit voté dans son intégralité. Autant nous pourrons trouver un consensus sur le logement, autant sur d’autres sujets sociaux et de justice fiscale très importants, cela va être compliqué. »
« Un consensus est possible parce que nous sommes dans une crise historique, sans précédent du logement. Lorsque j’étais ministre du Logement (de 2004 à 2005), il y avait 230 000 constructions neuves par an, c’était déjà une crise. Avec le plan Borloo, nous avons réussi à produire 486 000 logements quelques années plus tard. Il faut trois ou quatre ans pour connaître les effets d’une politique. »
« Il y a matière à penser un plan de relance complet du logement »
Dans le cadre de cette conférence organisée par le Cercle des managers de l’immobilier, Marc-Philippe Daubresse a également déclaré :
« Il faut relancer fortement l’accession à la propriété : cela avait démarré un peu avec le prêt à taux zéro (PTZ), mais ce n’est pas suffisant. Il faut relancer aussi l’investissement locatif privé. La plupart des bailleurs privés ne sont pas des gros rentiers spéculateurs fonciers, contrairement à ce que certains croient. Ce sont beaucoup de personnes qui ont un ou deux logements et qui essaient d’en tirer un revenu. »
« Il y a aussi des propriétaires occupants qui sont souvent des femmes seules, à la retraite, qui n’ont pas beaucoup de moyens. Donc ce n’est pas un sujet de riches, c’est un sujet qui touche toute la classe moyenne. »
« Nous avons une crise terrible de l’offre, précédée d’une crise de la demande »
« Nous sommes dans un secteur où il y a de moins en moins d’offres de logements, non seulement sur le plan de la construction neuve, mais aussi sur le plan du locatif, et notamment du locatif social, qui est entraîné aussi, pour une part, par les opérations mixtes privées et sociales. Nous avons une crise terrible de l’offre, précédée d’une crise de la demande, parce que les Français n’ont plus les moyens de se loger financièrement. »
« Il y a matière à penser à un plan de relance complet du logement. Valérie Létard l’a exprimé et je la soutiens. Au Sénat, avec Dominique Estrosi Sassone (sénatrice, présidente de la commission des Affaires économiques), nous préparons un plan de relance. Nous y associons très étroitement nos collègues de gauche, et notamment socialistes, parce que sur 80 % des sujets, nous sommes d’accord sur ce qu’il faut faire, et surtout sur ce qu’il ne faut pas faire. »