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Un marché dynamisé par de nombreux nouveaux porteurs de projets

Par Christian Capitaine | Le | Réseaux-franchise

Pour expliquer l’ultra-dynamisme du marché de la transaction dans l’ancien depuis la levée du confinement, Brice Cardi, PDG du réseau l’Adresse, avance notamment l’arrivée en nombre de nouveaux porteurs de projets, « avec un acquéreur sur deux que nous ne comptions pas dans nos fichiers. »

Brice Cardi, PDG du réseau l’Adresse - © D.R.
Brice Cardi, PDG du réseau l’Adresse - © D.R.

Quelle est la dynamique de votre activité depuis la levée du confinement ?

Depuis plus de deux mois, et ce de façon assez surprenante car la reprise demeurait tout à fait incertaine, le marché de la transaction immobilière se révèle, pour le réseau l’Adresse et ses 350 agences, ultra-dynamique. Pour expliquer ce retour à une activité d’une densité exceptionnelle, j’avance deux principaux facteurs.

D’une part, nous sommes dans une situation de rattrapage des projets n’ayant pas pu se concrétiser durant le confinement avec, donc, une remobilisation très forte des prospects. D’autre part, dans les compromis que nous signons depuis le 11 mai, il est à noter la présence en nombre de nouveaux porteurs de projets, avec un acquéreur sur deux que nous ne comptions pas dans nos fichiers. 

Comment expliquer l’arrivée en force de ces nouveaux futurs acquéreurs ? 

Certainement que les deux mois de confinement à la maison ont laissé aux ménages le temps de murir leurs projets immobiliers en cours. Mais aussi d’en faire émerger de nouveaux. Rappelons que les mois de mars, avril et mai demeurent traditionnellement les plus denses de l’année. Ainsi, depuis la reprise, les Français sont prêts à̀ passer rapidement à̀ l’action puisqu’ils savent désormais plus précisément ce qu’ils veulent, ou non, dans leur futur logement.

Ont-ils fait évoluer leurs envies par rapport à la période d’avant confinement ?

La recherche d’un bien avec un extérieur, et plus fortement encore pour les habitants des grandes villes, que ce soit un balcon, une terrasse ou un jardin, reste un critère fort, souvent propice en cette période de printemps et de début d’été, mais qui s’est, c’est vrai, accentué cette année.

Surtout, une tendance forte émerge, née de la pratique du télétravail qui s’est développée durant la crise sanitaire : la demande d’une pièce en plus pour pouvoir aménager un bureau, ou bien à défaut de budgets suffisants dans les grandes agglomérations, d’un espace pouvant accueillir un coin bureau. 

Observe-t-on une appétence plus forte pour les périphéries des grandes villes, là où l’on peut disposer d’un plus grand logement, et donc d’une pièce en plus ?

Si je prends l’exemple d’Évreux, ville dans laquelle l’une de mes agences immobilières est implantée et distante d’une centaine de kilomètres de la Capitale, on observe, c’est vrai, une forte demande de la clientèle parisienne. Mais nous aurons plus de certitudes à la rentrée de septembre-octobre sur l’existence, ou non, d’un réel exode des citadins, et surtout des cadres supérieurs et de leurs familles vers les périphéries à travers la signatures des actes authentiques.

Autre certitude : les entreprises vont repenser l’organisation du travail, avec le développement du travail à distance et ses conséquences sur le marché de l’immobilier. Mais à quelle échéance ce mouvement aura lieu ? Là encore, il est trop tôt pour le dire. 

Comment le marché de la transaction va-t-il, selon vous, évoluer dans les mois qui viennent ?

Il va rester dynamique. S’il est un indicateur que l’on regarde en priorité lorsque l’on dresse des perspectives sur l’évolution du marché, c’est la variation des taux d’emprunt. Et fait rassurant, ils resteront bas. Concernant les volumes de crédits accordés, la donne est un peu différente. Se confirment en effet nos craintes du début d’année : les conditions d’octroi d’un prêt bancaire se durcissent (moins de 33 % d’endettement et pas de prêt sur plus de 25 ans) et écartent, de fait, l’accession à la propriété immobilière de nombreuses personnes, dont les revenus les plus modestes, les investisseurs et les primo-accédants. 

A cela s’ajoute la crainte que ne s’installe une crise économique. Conséquence : les banques refusent de prendre des risques et sélectionnent davantage les dossiers pour ne conserver que les plus solvables et les emplois potentiellement les moins menacés de chômage dans les prochains mois. De plus, elles sont plus réticentes envers les dossiers sans apport. Soit autant de paramètres qui aboutissent ainsi à̀ une baisse comprise entre 15 et 20 % du nombre de dossier de crédit immobilier acceptés au sein du réseau l’Adresse au cours du 1er semestre 2020.