« Nous anticipons une hausse des transactions de 11 % en 2025 » (Loïc Cantin, Fnaim)
2025 signe l’année de la reprise sur le marché de l’immobilier ancien, annonce Loïc Cantin, président de la Fnaim, avec une hausse prévue des transactions de 11 % par rapport à 2024. Malgré cette embellie, la crise du logement reste devant nous, déplore ce dernier, pointant notamment la crise qui perdure sur le secteur du neuf et les tensions qui ne faiblissent pas sur le segment du locatif.

« Le pire est passé. La reprise sur le marché de l’existant est bien là, même si elle reste modérée ». Tels furent les propos liminaires prononcés ce mercredi 18 juin par Loïc Cantin, président de la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier), lors de la conférence de presse semestrielle de la fédération, première organisation syndicale des professionnels de l’immobilier (46 000 salariés fédérés).
Après trois années marquées par un net recul de l’activité (des ventes immobilières en repli de 33 %), le marché immobilier dans l’ancien affichait, à fin avril 2025, une hausse de ses volumes de 2,5 % en glissement annuel, à 892 000 actes signés.
Les vendeurs revoient leurs prétentions à la baisse
« Pour l’ensemble de l’année 2025, nous prévoyons une hausse de 11 %, pour atteindre les 940 000 transactions sur l’ensemble du territoire », a poursuivi Loïc Cantin.
Deux leviers - bien identifiés par les professionnels de l’immobilier - ont permis ce redressement : « Le fait que les vendeurs aient consenti à revoir leurs prétentions à la baisse, et la détente des taux de crédits, qui sont passés de 4,21 % à 3,11 % entre fin 2023 et mai 2025 », a ajouté le président de la Fnaim.
Conséquence directe de cette détente, la production de crédits à l’habitat est repartie à la hausse, passant de 8 à 125 milliards d’euros en cumul sur douze mois entre le printemps 2024 et le printemps 2025.
Une baisse de l’offre locative de 85 % en cinq ans
Le marché locatif, lui, se tend fortement. L’offre locative chute, notamment dans les grandes villes, avec un montée en puissance des meublés longue durée au détriment des locations nues.
>> D’après le rapport « Propositions de réforme de la fiscalité locative » de la députée Annaïg Le Meur, le nombre d’annonces pour des logements nus parues sur les principaux sites d’annonces immobilières est passé, entre 2018 et 2023, de 1 500 000 à 820 000, soit une contraction de l’offre locative proche des 85 % en cinq ans !
« Les logements trouvent preneur plus vite, tandis que les locataires restent plus longtemps en place, réduisant la fluidité du marché », a-t-on complété à la Fnaim.
Du côté des prix de l’immobilier, en baisse depuis début 2023, ils ont vu leur chute se ralentir, soit -0,6 % sur un an à juin 2025, tout proche des 3 000 euros/m2, contre -3,24 % une année auparavant.
« Sur trois ans, les grandes métropoles sont en repli marqués : Nantes à -13 %, Lyon à -12 % et Bordeaux à -8 %. A l’inverse, Nice a vu ses prix progresser de 7 % », a observé Loïc Cantin.
Autres poches de résistances mentionnées par la Fnaim : les stations de skis et les stations balnéaires, qui ont vu leur prix augmenter sur un an, au 1er juin 2025, de respectivement 1,3 % et 1 % (pour des hausses de 27 % et 24 % sur cinq ans !).
« La crise du logement est devant nous » (Loïc Cantin)
Malgré ces signes encourageants de reprise de l’activité, Loïc Cantin n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme :
« La crise du logement est devant nous. Les signaux sont toujours au rouge. Faute d’une grande loi structurante, le secteur évolue dans un environnement instable, marqué par des mesures disparates et souvent mal articulés : encadrement des loyers, hausse des droits de mutation à titre onéreux, suspension de MaPrimeRénov… »
Et de mettre en lumière la situation alarmante du marché de l’immobilier neuf : « Avec seulement 284 600 mises en chantier en 2024, la construction neuve a presque atteint un plus bas historique depuis 70 ans ».
Et de conclure : « Nous sommes face à une crise systémique, où l’accession, la location et la production neuve sont toutes en panne. Le logement est devenu une variable d’ajustement budgétaire, au détriment des Français. »