Immobilier de luxe : Coldwell Banker anticipe un repli des prix immobiliers au premier semestre 2024
Par Christian Capitaine | Le | Réseaux-franchise
Quel est l’état de l’offre disponible sur le marché de l’immobilier luxe en France ? Comment ont évolué les prix sur ce segment de marché en 2023 ? Quelles sont les perspectives pour 2024 ? Les réponses avec le Baromètre des prix Coldwell Banker, que vient de publier le réseau immobilier premium. Laurent Demeure, président de la filiale Coldwell Banker Europa Realty, commente les principaux résultats de l’étude.
Comment ont évolué les prix de l’immobilier sur le segment du luxe en France, à Monaco, en Suisse et en Belgique (biens mis en vente entre 1 et 5 M€) au cours de l’année 2023 ?
C’est ce que propose de mettre en lumière le nouveau Baromètre des prix Coldwell Banker, réalisé en partenariat avec PriceHubble, en s’appuyant sur un panel de 24 villes référentes.
« 1 million d’euros, c’est le début du luxe. Au-delà de 5 millions d’euros, les statistiques nous manquent pour établir un panorama précis, car les biens à la vente sont plus rares », justifie Laurent Demeure, président de Coldwell Banker Europa Realty, entité qui regroupe une cinquantaine d’agences immobilières, dont une part très majoritaire dans l’Hexagone.
Forte baisse des volumes à la vente
Au niveau de l’offre disponible, la chute est sévère par rapport à 2022, soit 40 000 biens immobiliers de luxe mis à la vente (même niveau que 2019), contre 80 000 une année plus tôt.
« Cette tendance baissière suit celle du marché classique, commente Laurent Demeure, mais résiste mieux, notamment en terme de négociation. » Alors que la négociation s’établit à 24 % sur le marché classique, elle retombe à 8 % sur le segment du luxe.
Les prix résistent grâce au sud de la France…
Cette contraction de l’offre permet aux prix de l’immobilier de résister. C’est le deuxième grand enseignement de ce baromètre.
« Même si notre étude met en lumière des disparités territoriales dans la résistance des prix des biens de prestige, nous avons observé, en 2023, une croissance moyenne des prix de 3 % en France sur ce segment de marché », indique le président de Coldwell Banker Europa Realty.
Cette résistance se révèle particulièrement forte dans le sud du pays, ainsi que le prouve la croissance des prix à Antibes, Cannes et Nice, de respectivement 14 %, 10 % et 9 % versus 2022, soit les trois plus fortes progressions du panel des 24 villes étudiées par le baromètre.
« La forte attractivité, historique, du sud de la France pour une clientèle internationale en quête d’une résidence secondaire s’est largement confortée en 2023, est-il précisé dans le document. Si le sud du pays attire depuis toujours les étrangers, en premier lieu les Anglais, les Américains, les Hollandais et les Belges, il est à noter que l’impact des taux de change et du statut de l’immobilier comme rempart face à l’inflation ont eu un impact sur cette évolution. »
… Mais se retournent sur la côte Atlantique
A l’inverse - et à l’exception de Lège-Cap-Ferret où les prix de l’immobilier ont progressé de 4 % vs 2022 - la tendance se révèle baissière sur la côte Atlantique.
A Bordeaux, le prix au mètre carré des biens de luxe a diminé de 3 %, pour atteindre 6 053 euros. A Nantes, on observe une baisse de 3 % (5 561 euros), et de 2 % à Biarritz (10 769 euros).
« Ces baisses interviennent après une croissance très forte ces dernières années, avec des marchés moins prisés par la clientèle internationale que celui de la Côte d’Azur », fait savoir Laurent Demeure.
2024, « probablement le meilleur moment pour acheter »
Que présager sur l’évolution des prix de l’immobilier de luxe pour 2024 ? « Le marché devrait s’assagir, table le président de Coldwell Banker Europa Realty. Mais cette correction (une baisse comprise entre 7 % et 10 %) devrait rester temporaire, pour une reprise en seconde partie d’année. »
Dans le détail, on anticipe, au sein du réseau, une baisse des prix « modérée » au 1er semestre 2024, de l’ordre de 4 % dans les villes analysées.
« Cette période sera probablement le meilleur moment pour acheter, et profiter de la correction de ce marché premium, puisqu’à partir de juin, en raison de la maîtrise de l’inflation et de l’arrêt de la hausse des taux - si ce n’est du début de leur diminution - le marché global devrait repartir sur un cycle positif ».
Chute des ventes d’environ 25 % pour la filiale en 2023
En 2023, Coldwell Banker Europa Realty devrait atterrir, selon son président, sur un volume d’environ 1 000 transactions conclues. « Ce sera une baisse de l’ordre de 25 % par rapport à 2022 », dit-il.
Avant d’ajouter : « Pour autant, nous avons conservé nos effectifs. Nous les avons même densifiés dans certaines agences. Nos collaborateurs sont notre richesse. »