Franchise

Coldwell Banker Europa Realty en conquête de nouveaux territoires

Par Christian Capitaine | Le | Réseau de franchisés

Après avoir clôturé 2020 sur une croissance de son chiffre d’affaires 15 %, la filiale française de l’enseigne américaine d’immobilier de prestige Coldwell Banker, qui célèbre, en 2021, ses dix ans d’existence, poursuit sa conquête de nouveaux territoires pour installer de nouvelles agences. Dans sa mire : le sud-est et le sud-ouest du pays, ainsi qu’une poignée de grandes agglomérations où elle n’est pas encore présente. Interview de son CEO, Laurent Demeure.

Laurent Demeure, CEO de Coldwell Banker Europa Realty, vise dix nouvelles agences pour sa filiale - © William Bibet
Laurent Demeure, CEO de Coldwell Banker Europa Realty, vise dix nouvelles agences pour sa filiale - © William Bibet

Vous célébrez, cette année, les dix ans d’existence de Coldwell Banker France et Monaco. Quelles ont été les étapes-clés de sa construction ? 

Le lancement de Coldwell Banker France et Monaco a été le fruit, plus d’un siècle après sa création, des nouvelles ambitions du réseau à l’international. La France fut ainsi désignée comme tête de pont de son expansion en Europe. J’ai ainsi lancé cette master franchise en 2011, avec une équipe restreinte de cinq personnes, dont mon épouse, après avoir travaillé, près de vingt ans, au sein de l’agence immobilière familiale, que j’ai fait grandir (mon grand-père fut notamment, au travers de cette structure, le fondateur, en 1966, de l’enseigne Orpi).  

Dès 2013, nous avons entamé, chez Coldwell Banker France et Monaco, notre stratégie de déploiement de nouveaux franchisés, avec un premier objectif : nous concentrer sur la région atlantique, une zone dont nous avons ainsi anticipé la montée en puissance. Par la suite, nous avons conquis de nouvelles places fortes, notamment en région parisienne, en Provence-Côte d’Azur, en Occitanie et en Rhône-Alpes. Si bien, qu’à ce jour, nous comptons près de cinquante franchisés sur le territoire, pour environ 350 collaborateurs.  

Quels sont vos objectifs de développement ? 

Nous estimons, pour l’heure, pouvoir ouvrir en France une dizaine de franchises supplémentaires. Et notre objectif est de compter, à termes, entre cinquante-cinq et soixante unités. Après avoir ouvert, le 1er janvier 2021, une agence au Luxembourg, à Strassen, nous travaillons sur les ouvertures de nouvelles agences en Suisse et en Belgique (Coldwell Banker France et Monaco devient Coldwell Banker Europa Realty et assure également le déploiement du réseau dans l’est de l’Europe, NDLR). 

Entre ces pays de l’est du continent et le sud de la France sont en train de se créer des synergies fortes. Grâce aux nouvelles opportunités offertes par le développement du télétravail, conjuguées aux facilités des transports, nombre de cadres luxembourgeois, belges ou suisses souhaitent en effet installer des passerelles fortes entre plusieurs domiciles, si bien que la notion de résidence principale ou secondaire tend à se dissiper.  

Et concernant votre déploiement sur le territoire national ? 

Nous sommes en phase de densification de notre maillage sur la Côte d’Azur, avec des ouvertures d’agences à Menton et à Saint-Tropez. Nous travaillons la ville de Marseille, qui est pleine mutation, grâce notamment à son ancrage dans les nouvelles technologies. Nous préparons également une ouverture à Collioure, dans les Pyrénées-Orientales ; à Serre-Chevallier, dans les Hautes-Alpes ; et conservons dans notre mire des grandes agglomérations comme Nantes, Lyon ou Lille où ne sommes pas encore présents.

Agence Coldwell Banker de Saintes (17) - © D.R.
Agence Coldwell Banker de Saintes (17) - © D.R.

Quels sont les profils de franchisés que vous ciblez ? 

Tout en étant à la fois ouverts, et notamment à la diversité, et sélectifs, nous sommes en quête soit de professionnels de l’immobilier déjà installés qui ont atteint, dans leur développement, un plafond de verre, soit d’anciens cadres qui ont le désir de créer une entreprise. Ce qu’il convient de développer, pour nous rejoindre, c’est avant tout la passion du service, l’envie d’entreprendre et un goût prononcé pour le contact humain.

Certes, notre profession se digitalise, ce qui permet notamment aux professionnels de se décharger de nombreuses tâches administratives. Mais pour un acquéreur, l’achat d’un bien reste un acte émotionnel qu’il convient impérativement d’accompagner par l’humain.   

Quel bilan dressez-vous de votre activité en 2020 et pour ce début d’année ? 

2020 a été, pour Coldwell Banker France et Monaco, un bon cru, avec une progression de notre chiffre d’affaires de 14,9 % par rapport à 2019. Le montant total de nos transactions a ainsi atteint le milliard d’euros, avec un prix moyen de vente par bien immobilier de 1,25 million euros.

A la clôture du premier trimestre 2021, nous avons surperformé, portés par une fin d’année 2020 très dynamique liée à la sortie du deuxième confinement de novembre. Pour cette année, nous tablons, au final, sur une croissance de notre chiffre d’affaires de 12,8 %.

Notre marché reste très dynamique, porté par des taux d’emprunts bas. Et alors que se précise une anticipation de l’inflation par les porteurs de projets, l’immobilier fait plus que jamais office de valeur refuge, de valeur patrimoniale. Notre seule préoccupation reste le manque d’offres. Ce phénomène, d’ailleurs, se vérifie ailleurs, notamment aux États-Unis, comme nous le font savoir nos partenaires au sein de l’enseigne.  

Paris reste-elle une place forte mondiale de l’immobilier de prestige ? 

Sans conteste : la pierre parisienne demeure un placement ultra-sécurisée. La demande pour l’immobilier à Paris reste mondialisée. Toutefois, si l’on élargit le marché au-delà du luxe, trois segments sont à distinguer car ne faisant pas preuve du même dynamisme.

Alors qu’une certaine frilosité s’est installée concernant les appartements compris entre 1,5 et 2,2 millions d’euros car, pour ce niveau de budget, les acquéreurs préfèrent investir dans une grande résidence dans la région, la demande reste forte pour les biens au-dessus de 3 millions d’euros, ainsi que pour ceux situés entre 500 000 et 1 millions d’euros.  

Quelles sont les autres poches de croissance pour l’immobilier de prestige sur le territoire ? 

Toute la côte atlantique, depuis le Pays basque jusqu’à la Charente, enregistre une forte croissance de la demande. Des villes comme Biarritz, La Rochelle ou Bordeaux restent très courtisées des porteurs de projets. Au bord de la Méditerranée, Cannes redémarre aussi très fortement après avoir souffert de l’annulation des événements que la Cité organise d’ordinaire. Et hors de nos frontières, nous ambitionnons également de développer nos marchés toujours à l’Est du continent, en Autriche et dans les PECO.