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Century 21 France annonce un repli de 16 % de ses ventes en 2023

Par Christian Capitaine | Le | Réseau de franchisés

Le réseau Century 21 France (960 agences) a accusé, sur le marché de l’immobilier ancien, un repli de ses ventes de 16 % en 2023 par rapport à 2022. La faute, selon son président, Charles Marinakis, à des prix qui n’ont pas suffisamment baissé (-1,7 % pour les maisons et -3,4 % pour les appartements). Et ce dernier de tabler : « En 2024, le marché devrait perdre encore 10 % de volume. »

Charles Marinakis, président de Century 21 France - © Geoffrey Hubbel
Charles Marinakis, président de Century 21 France - © Geoffrey Hubbel

Charles Marinakis, président de Century 21 France, a rendu compte, lundi 8 janvier 2024, du niveau d’activité des 960 agences immobilières de son réseau au terme de l’année 2023. Sans surprise, celles-ci ont globalement accusé un repli de leur volume transactionnel de près de 16 % par rapport à 2022, soit la conclusion, au global pour l’enseigne, de quelque 50 000 ventes sur 12 mois.

Une baisse qui n’est pas « dramatique »

Pour expliquer ce repli, Charles Marinakis a pointé « la baisse insuffisante des prix », qui n’a pas permis aux ménages, pénalisés par la hausse rapide et continue des taux d’intérêts, de se resolvabiliser.

Au global, la baisse du prix moyen au mètre carré, au niveau national, a été de seulement 1,7 % pour les maisons (à 2 575 €) et de 3,4 % pour les appartements (à 4 141 €).

Tous réseaux de ventes confondus, le marché français de la transaction dans l’immobilier ancien devrait atterrir, fin 2023, selon Charles Marinakis, sur un volume compris entre 850 000 à 875 000 transactions. « Cela n’a rien de dramatique, rappelle le président de Century 21 France. En 2013 le marché ne pesait que 680 000 ventes. »

Un marché à -22 %, selon la Fnaim

Mardi 10 janvier, la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) a annoncé que le marché immobilier français avait, en 2023, chuté plus lourdement encore, soit un repli des ventes de 22 % (240 000 ventes de moins sur 12 mois glissants). « C’est la pire chute jamais enregistrée par l’industrie immobilière française depuis 50 ans », a-t-on déploré au sein de la Fnaim.

Avec environ 875 000 actes authentiques signés, « nous avons fait un bond en arrière de sept ans, a déploré Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier. Le logement est confronté à un retournement de marché inédit. »

Principaux virus (désormais bien identifiés) qui ont contaminé la filière : l’effet combiné de l’inflation et de la hausse des taux d’emprunt, auxquels se sont ajoutés les difficultés croissantes rencontrées par les Français pour accéder au crédit immobilier. « En deux ans, ils ont perdu 15 % de pouvoir d’achat immobilier », indique la Fnaim.

« La régionalisation est devenue la norme » (C. Marinakis)

L’autre fait marquant de 2023 sur le marché immobilier hexagonal, selon Charles Marinakis, est la régionalisation des marchés. « Elle n’est plus une option, elle est devenue la norme », a-t-il constaté.

Alors que des régions ont limité la casse en terme de repli volumétrique (la Bretagne, la Bourgogne-Franche-Comté et les Pays-de-la-Loire ont respectivement accusé une baisse de leurs ventes de 9,3 %, 5,6 %, 5,7 %), la Normandie (-21,6 %), l’Occitanie (-19,1 %) et la région PACA (-18 %) - soit autant de régions qui souffrent, depuis plusieurs années, d’une pénurie d’offres - ont vu leurs ventes reculer fortement encore.

Tendance identique pour la région francilienne (hors Paris), avec un repli des ventes de maisons et d’appartements de respectivement 18,7 % et 22,2 %. « Cette contraction d’activité s’explique en partie par des prix qui n’ont cessé de croître entre 2015 et 2022, explique Charles Marinakis, soit une hausse de 38 % pour les maisons et de 37 % pour les appartements. »

Les vendeurs, en 2024, doivent faire un bout de chemin

Reste les perspectives pour 2024. Que présager pour l’ensemble de la filière (et alors que l’inflation semble être maîtrisée et que les taux d’emprunt devrait se stabiliser, selon Century 21 France, entre 3,25 % et 3,75 %) ?

Pour redonner de la tonicité au marché, « il faudrait une baisse plus forte des prix immobilier, affirme Charles Marinakis, afin de purger les excès de ces dernières années, soit un repli compris entre 10 % et 15 %. Mais pour cela, il faudra que les vendeurs, en 2024, face un bout de chemin. »

Et le président de Century 21 France de confier ses prévisions à Immomatin : « Je pense que, cette année, nous perdrons environ 10 % de volume par rapport à 2023, ce qui nous ferait atterrir entre 750 000 et 800 000 ventes.  »