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Immobilier et IA : entre promesse technologique et attachement au facteur humain


L’intelligence artificielle s’impose progressivement dans le secteur de l’immobilier. Estimation de biens automatisée, visites virtuelles, chatbots juridiques : les outils se multiplient. Pourtant, l’IA reste en marge des pratiques courantes. Une enquête menée par Immonot, premier site immobilier notarial, éclaire sur les perceptions, les usages et les réticences des Français face à l’essor de l’IA dans leurs projets immobiliers.

IA et immobilier : quelle perception des Français ? - © Immonot
IA et immobilier : quelle perception des Français ? - © Immonot

L’enquête menée par Immonot révèle un paradoxe : bien que l’intelligence artificielle soit intégrée dans un nombre croissant d’outils immobiliers, 65 % des personnes interrogées déclarent n’avoir jamais eu recours à l’IA pour son projet immobilier.

Parmi les répondants qui ont déjà utilisé l’intelligence artificielle, les usages restent périphériques : 14 % ont effectué des visites virtuelles, 11 % ont utilisé une solution d’estimation automatisée et 8 % ont recouru à une aide à la recherche de biens immobiliers via des algorithmes prédictifs ou des interfaces intelligentes.

Une perception encore floue

Lorsqu’on interroge les Français sur leur perception de l’intelligence artificielle dans le secteur immobilier, les réponses révèlent une forme de prudence. 42 % adoptent une position neutre, 37 % se disent positifs, et 21 % expriment des réticences plus ou moins marquées.

Là où la défiance s’exprime le plus fortement, c’est dans le domaine juridique. L’idée qu’un chatbot ou un assistant IA puisse intervenir sur des sujets aussi sensibles que la sécurisation d’une transaction ou la planification d’une succession soulève des doutes.

40 % des répondants accepteraient de poser une question juridique à une IA, mais à condition que la réponse soit validée par un notaire. Un tiers préfère un échange exclusivement humain, et 14 % rejettent catégoriquement l’idée d’un recours à l’IA dans ces domaines.

Le notaire : pilier de confiance dans une ère numérique

Cette prudence face à la technologie s’accompagne d’un attachement à l’expertise notariale : 47 % des Français interrogés estiment que le notaire restera « indispensable » dans les années à venir.

Une majorité (87 %) voit même l’IA comme un outil d’appui susceptible d’accroître la performance, la disponibilité et la réactivité des offices notariaux.

« Chez Notariat Services, nous sommes convaincus que l’intelligence artificielle ne remplace pas l’humain, elle le renforce », affirme Nathalie Duny, directrice de la communication de l’entreprise.

Notre mission est d’accompagner les notaires dans cette transformation, en leur fournissant des outils adaptés, des formations concrètes et des solutions sécurisées qui valorisent leur rôle dans un environnement de plus en plus digital. »

Des freins bien identifiés

Le chemin vers une adoption massive de l’intelligence artificielle dans l’immobilier semble encore semé d’embûches. Les répondants de l’étude expriment plusieurs freins majeurs : le manque de confiance dans les algorithmes (22 %), la peur des erreurs (20 %), les enjeux de confidentialité des données (19 %) et surtout l’absence de contact humain (33 %).

Et lorsque les Français se projettent à moyen terme, 55 % estiment que l’IA restera un outil secondaire dans les démarches immobilières. Seuls 21 % envisagent une intelligence artificielle omniprésente dans les années à venir. Là encore, la prudence prévaut, même chez les plus jeunes générations.

Vers une complémentarité intelligente

Loin de rejeter en bloc l’intelligence artificielle, les acteurs du notariat entendent « l’apprivoiser pour mieux servir leurs missions », indique-t-on chez Notariat Services.

La structure s’est engagée en effet depuis plusieurs années dans le développement d’outils d’IA, pour renforcer l’efficacité des offices tout en respectant les exigences juridiques et éthiques propres à leur profession.

L’enjeu n’est pas tant de substituer l’intelligence humaine à l’intelligence artificielle que d’organiser leur complémentarité.

« Automatiser certaines tâches répétitives comme la pré-analyse de documents, la génération de courriers ou la vérification de cohérence des pièces d’un dossier permettrait aux notaires de se recentrer sur leur cœur de métier : le conseil, l’arbitrage, l’accompagnement humain », ajoute-t-on chez Notariat Services.