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« Un choc de l’offre ? La demande est le principal problème » (P. Boulanger, FPI)

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« Le Premier ministre, Gabriel Attal a fait du ”choc de l’offre” un élément majeur pour sa politique du logement. Néanmoins c’est avant tout sur la demande qu’il faut agir », a martelé Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers, lors de la présentation trimestrielle du marché du logement neuf, le 15 février 2024.

Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers - © AP
Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers - © AP

Selon Pascal Boulanger, président de la FPI (Fédération des promoteurs immobiliers),« depuis septembre 2022, nous alertons sur le manque de demande dans le secteur de la construction neuve. Il existe un besoin de logement en France indéniable, synonyme d’une demande latente. En effet, bien que les banques affichent à nouveau leur volonté de prêter pour des projets immobiliers, les particuliers ne soumettent plus leurs dossiers. De plus, les mesures récemment prises par le Gouvernement pour agir sur l’offre seront loin d'être suffisantes.  »

Les principaux résultats de la fédération sont : 

• En 2023, les autorisations de logements s'élèvent à 373 100 (contre 486 900 en 2022, soit une baisse de -23,7 % en un an). Dans l’individuel, elles sont de 94 900 (-31,1 %). La moyenne des autorisations mensuelles de logements collectifs est de 17 278 depuis mars 2020 (dernière élection municipale). Cette moyenne est de 15 518 en 2023 contre 19 335 de 2014 à 2020. 

• au T4 2023 les mises en ventes s'élèvent à 12 102 (-51,8 % par rapport au T4 2022) et sont de 70 374 sur l’ensemble de l’année 2023 (-32,7 % vs 2022). « Malgré cette forte baisse des mises en ventes, l’allongement des délais d'écoulement se poursuit (21,5 mois en moyenne au T4 2023 contre 13 mois au T4 2022). Cela est encore un signe de la chute drastique de la demande ». Le stock de logements s'élèvent à 102 000 à la fin 2023. 

• au T4 2023, les réservations de logement s'élèvent à 27 909 (-20,7 % vs T4 2022). Les ventes en blocs sont de 15 894 (+9,4 %) contre 10 815 pour les ventes au détails (-44,2 %). En 2023,  94 828 (-41,4 % vs 2022) logements ont été vendus. 33 028 ont été vendus en bloc (+11,5 %) et 56 900 au détail (-38,4 %).

« Aucune défaillance d’entreprises parmi les membres de notre fédération »

Pascal Boulanger a ajouté :

« Je ne suis pas là pour effectuer le décompte des licenciements au sein de la fédération. Cependant, je peux affirmer quela profession est en train de perdre des savoir-faire. Les départs à la retraite ne sont pas compensés, et les directeurs de programme ainsi que les monteurs d’opération ne bénéficient plus du temps nécessaire pour être formés. Certains se tournent alors vers d’autres métiers. À ce stade, aucune défaillance d’entreprises n’est observée parmi les membres de notre fédération. »

« La conjoncture actuelle est catastrophique. Les promoteurs ne déposent plus de permis car ils attendent d'écouler les logements qu’ils ont déjà en stock. De plus, certains sont contraints d’abandonner des opérations car les ventes nécessaires pour lancer les chantiers ne se réalisent pas. Ces programmes qui ne voient pas le jour contribueront directement à la pénurie de demain. Il est crucial de comprendre que la crise actuelle du secteur alimente la crise future. »

Pour soutenir le secteur, nous proposons plusieurs solutions, telles que l'élargissement du PTZ, le maintien du dispositif Pinel, des exonérations sur l’héritage, et l’amélioration du statut du bailleur privé. Cependant, ces propositions ne semblent pas avoir trouvé faveur auprès du Gouvernement. Nous nous réjouissons toutefois que Christophe Béchu ait repris nos suggestions concernant des nouveaux dispositifs de financement, qui s’articuleront autour des prêts in fine et hypothécaires. »