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« Un début d’année 2019 dynamique pour le crédit immobilier »

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Comme en 2018, l’année 2019 devrait être favorable aux acheteurs, notamment grâce à des taux d’intérêt attractifs et des dispositifs fiscaux avantageux. Analyse des perspectives du crédit immobilier pour l’année en cours avec Ludovic Huzieux, directeur associé d’Artémis courtage

« Un début d’année 2019 dynamique pour le crédit immobilier » - © D.R.
« Un début d’année 2019 dynamique pour le crédit immobilier » - © D.R.

Au regard du bilan de l’année 2018 et du mois de janvier 2019, quelles grandes tendances dégagez-vous pour l’année en cours concernant le crédit immobilier ?

Ce début d’année 2019 est très dynamique. Aujourd’hui, les taux d’intérêt sont, comme en 2018 à la même période, très attractifs pour les acheteurs. Fin 2018, les taux négociés par Artémis Courtage s’élevaient, en moyenne, à 1,15 % sur 15 ans et 1,35 % sur 20 ans. Pour 2019, nous devrions nous inscrire dans la continuité de l’année précédente. Les conditions d’octroi de crédits n’ont pas vraiment changé, les banques n’ont pas de critères d’acceptation de crédit plus compliqués, et nous ne constatons pas de signes avant-coureurs de pénurie de crédit, d’argent plus difficile à trouver.

En revanche, la durée des prêts à tendance à s’allonger. Comment analyser cette tendance ?

Il s’agit d’un point de vigilance. La durée des prêts est une variable d’ajustement qui a tendance à s’essouffler. Au quatrième trimestre 2018, la durée des prêts accordés était en moyenne de 226 mois, contre 221 mois au 2e trimestre 2018. Près de 19 ans de durée moyenne d’un crédit, c’est beaucoup.

Concernant les aides à l’investissement immobilier, où en est-on ? La baisse des aides réservées aux primo-accédants ne risque-t-elle pas de nuire à l’investissement ?

Évidemment, la baisse des aides réservées aux primo-accédants n’est pas un signe très positif. Ces aides sont reportées, différées, et sont de plus en plus difficiles d’accès. Les aides sont de plus en plus recentrées vers du logement neuf ou des travaux de réhabilitation, mais les critères sont tellement lourds que ça ressemble à du neuf. Cependant, d’autres aides locales existent pour les primo-accédants et peuvent compléter un emprunt pour l’achat d’un logement, neuf ou ancien, et être associées à un prêt à taux zéro.

Un mot également sur le dispositif d’investissement locatif « Denormandie ancien », en vigueur depuis le 01/01/2019. Il s’agit d’un dispositif assez classique, avec des pourcentages de réduction d’impôt (12, 18 ou 21 %). La contrainte est à peu près la même que sur la mise en œuvre d’un PTZ pour de l’ancien : trouver un logement où le coût total des travaux représente 25 % minimum du coût total de l’opération. En outre, le bien doit être situé dans une des 222 villes où le besoin de réhabilitation de l’habitat est élevé. Cette liste est très hétérogène, et nécessitera probablement une période d’analyse de la part des personnes qui proposerons ce type d’opérations. Comme dans tous les dispositifs de défiscalisation dans l’immobilier où il y a une part de travaux à réaliser, il faudra être très organisé en cas de contrôle pour prouver qu’on peut avoir droit à ladite déduction. Attention à ne pas se faire requalifier certains travaux. Lorsqu’il y a interprétation, il y a danger.

Calixte de Procé