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Marché de la location en France au T2 2024 : l’analyse et les perspectives de Bien’ici

Par Christian Capitaine | Le | Sites pour les professionnels

Le marché de la location en France reste marqué par une hausse constante de la demande et une offre de biens à louer en déclin. Cette situation est exacerbée par des loyers élevés dans les grandes villes et des contraintes liées aux normes énergétiques. Analyse détaillée du marché locatif hexagonal pour le deuxième trimestre 2024 à la lumière de la dernière étude du portail Bien’ici.

Entre le deuxième trimestre 2023 et le deuxième trimestre 2024, l’offre locative a diminué de 6 % - © D.R.
Entre le deuxième trimestre 2023 et le deuxième trimestre 2024, l’offre locative a diminué de 6 % - © D.R.

La saison estivale est traditionnellement propice à la location, notamment pour les étudiants et les familles qui cherchent à déménager avant la rentrée scolaire. Cependant, plusieurs facteurs contraignent le marché locatif :

  • Loyers élevés dans les grandes villes.
  • Normes énergétiques contraignantes, malgré un léger assouplissement depuis le 1er juillet 2024.
  • Baisse du nombre de primo-accédants en raison des taux d’intérêt bancaires élevés.
  • Pénurie de logements neufs, contribuant au blocage du marché locatif.

Demande en hausse et offre en Baisse

La demande de biens à louer est en augmentation continue depuis plus de trois ans, avec une hausse de 6 % sur l’année écoulée et un volume de demande qui a progressé de 22 % par rapport au deuxième trimestre 2021. Cette croissance de la demande est particulièrement marquée dans les grandes villes, où la tension locative est plus forte.

L’offre de biens à louer, après une légère augmentation au premier trimestre 2024, repart à la baisse. Entre le deuxième trimestre 2023 et le deuxième trimestre 2024, l’offre locative a diminué de 6 %. Cette baisse s’explique en partie par le fait que les primo-accédants, ne pouvant accéder à la propriété, restent dans leurs locations actuelles, empêchant une rotation normale des biens sur le marché locatif.

Focus sur les Loyers et les Normes Énergétiques

Les loyers ont globalement augmenté, avec une hausse moyenne de 1,3 % entre le deuxième trimestre 2023 et le deuxième trimestre 2024. Dans les grandes villes, cette augmentation est encore plus marquée. À Paris, le loyer médian pour un studio avoisine désormais les 1 000 €, en hausse de 9 % sur un an, malgré l’encadrement des loyers. Cette hausse des loyers reflète une saturation du marché locatif dans la capitale.

Voici quelques exemples de l’évolution des loyers dans certaines grandes villes :

  • Lyon : +8 % pour un studio, atteignant 626 €.
  • Marseille : +7 % pour un studio, avec un loyer médian de 560 €.
  • Nantes : +9 % pour un studio, atteignant 507 €.

Normes Énergétiques et Passoires Thermiques

La loi Climat et Résilience de 2021 impose des normes strictes en matière de rénovation énergétique pour les biens à louer. En 2024, les biens notés F et G sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) représentent 10 % de l’offre locative totale sur Bien’ici.

Les petites surfaces (T1 et T2) comptabilisent une proportion plus élevée de passoires thermiques. Certaines régions, comme la Normandie, sont particulièrement affectées en raison de la qualité médiocre de l’isolation des bâtiments reconstruits rapidement après la Seconde Guerre mondiale.

Disparités régionales

Les villes ayant connu les plus fortes hausses de loyers sont :

  • Bayonne : +24 %, avec un loyer médian de 560 €.
  • Bobigny : +21 %, avec un loyer médian de 695 €.
  • Cagnes-sur-Mer : +20 %, avec un loyer médian de 750 €.

Villes où les loyers ont le plus baissé

Inversement, certaines villes ont enregistré des baisses significatives de loyers :

  • Vaulx-en-Velin : -41 %, avec un loyer médian de 476 €.
  • Grasse : -22 %, avec un loyer médian de 450 €.
  • Sevran : -15 %, avec un loyer médian de 500 €.

Quelle perspectives ?

Le marché locatif en France au deuxième trimestre 2024 est caractérisé par une forte tension due à une demande croissante et une offre en diminution. Les loyers continuent d’augmenter, en particulier dans les grandes villes, où la saturation du marché est palpable. Les normes énergétiques imposées par la loi Climat et Résilience ajoutent une couche de complexité, affectant surtout les petites surfaces et les régions avec des infrastructures anciennes.

À l’approche de l’été, le marché locatif affiche déjà un niveau de tension supérieur à celui des deux années précédentes, annonçant une situation encore très tendue en juillet-août dans les grandes villes françaises. Le prochain trimestre sera crucial pour observer si les ajustements des politiques publiques et les évolutions économiques permettront de stabiliser ce marché en pleine effervescence.

Les professionnels de l’immobilier, les propriétaires et les locataires doivent rester vigilants et adaptatifs face à ces dynamiques changeantes pour naviguer efficacement dans le marché locatif français.