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Deux années de baisse du marché immobilier en 2023 et 2024, selon Meilleurs Agents

Par Christian Capitaine | Le | Sites pour les professionnels

Alors que le volume des transactions chuterait plus fortement cette année, les prix de l’immobilier se contracteront l’an prochain dans des proportions identiques à celles de 2023, autour de -4 %, table-t-on chez Meilleurs Agents, qui rendait publique, ce mardi 5 septembre, ses prévisions annuelles. Une bonne nouvelle : la hausse des taux serait endiguée, à la faveur de la fin du durcissement des politiques monétaires.

A Lyon, les prix de l’immobilier ont chuté de -8,6 % ces douze derniers mois. - © D.R.
A Lyon, les prix de l’immobilier ont chuté de -8,6 % ces douze derniers mois. - © D.R.

Après avoir tutoyé les sommets, le marché immobilier résidentiel dans l’ancien redescend sur terre.

Selon le prévisions établies, mardi 5 septembre, par la plateforme Meilleurs Agents, le volume de transaction redescendrait, sur l’ensemble de l’année 2023, à 890 000 ventes, soit une baisse de -20 % par rapport à 2022.

Alors certes la chute est brutale. Certes les difficultés rencontrées par le canal des agences immobilières ne doivent pas être masquées, celui-ci ayant essuyé, au deuxième trimestre 2023, une hausse inquiétante de 104 % du nombre des défaillances d’entreprises.

Cela étant dit, une volumétrie transactionnelle proche, sur 12 mois, des 900 000 actes n’est-elle pas plus conforme à ce que l’on pourrait qualifier de marché « normal », après une ère Covid-19 dopée artificiellement par une envie « d’ailleurs » des Français, un appétit rarement connu pour la résidence secondaire et alimentée par des taux de crédit au plus bas ?

Des taux d’emprunt au plus haut depuis 2011

Chez Meilleurs Agents, on préfère retenir la formule suivante : « Le marché s’est ajusté aux nouvelles conditions de financements », marquées par des taux d’emprunt au plus haut depuis 2011, soit 4 % en septembre 2023.

Conséquence : la production de crédits a enregistré une baisse significative, avec un montant total des nouveaux crédits à l’habitat octroyés qui a reculé de -40 % au premier semestre 2023 par rapport au premier semestre 2021. « Ces dix-huit derniers mois, les Français ont subi une perte moyenne de -20 % de leur pouvoir d’achat immobilier », reprend-on chez Meilleurs Agents.

La baisse des prix est enclenchée

Deuxième effet de ces « nouvelles conditions de financements » : la baisse des prix de l’immobilier est enclenchée et touche plus de la moitié des villes en France.

« Avec une baisse de -0,4 % au niveau national sur les douze derniers mois, le marché fait face à une situation qu’il n’avait plus connue depuis sept ans, constate Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents (…) et détonne face au +6,2 % enregistrés l’an passé  ».

Alors qu’en ruralité les prix résistent (+3 %), nombre de grandes villes du pays enregistrent de nettes baisses. A l’image de Paris, qui voit ses prix baisser de -7,6 % depuis juillet 2020, pour atterrir sur un prix au mètre carré de 9 944 euros. La palme des plus fortes contractions revient toutefois à Bordeaux et à Lyon qui « sont les deux grandes métropoles qui ont le plus baissé ces douze derniers mois », selon Meilleurs Agents, soit respectivement -8,6 % et -8,1 %.

A l’opposé, Lille et Toulouse font de la résistance (leurs prix stagnent, à +0,7 %), mais davantage encore Marseille et Nice, qui enregistrent sur un an des hausses de leurs prix immobiliers de 2,2 % et 7,9 %.

-10 % de transactions en 2024

S’agissant des perspectives de marché, et alors que le pic de l’inflation est passé en France, observe-t-on chez Meilleurs Agents (l’inflation devrait se stabiliser à 2 % à horizon 2025), une bonne nouvelle est mise en avant par les équipes de Thomas Lefebvre : 

« Nous assistons à la fin du durcissement des politiques monétaires, avec pour conséquence la fin de la hausse des taux d’intérêts et une période de stabilité qui s’ouvre avec des taux stabilisés à 4 % pour les mois à venir. »

Suffisant pour relancer l’activité transactionnelle (couplée à une baisse des prix salvatrice et à un robinet du crédit qui s’ouvre à nouveau dans un contexte de reconstitution des marges par les établissements bancaires) ? Rien n’est moins sûr…

« Le nombre de transactions devrait encore diminuer l’année prochaine, table-t-on chez Meilleurs Agents. Pour les douze prochains mois, nous anticipons un volume annuel de 800 000 transactions (-10 % vs 2023) et un recul des prix de l’immobilier de -4 %. »