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« Pourquoi nous rachetons Century 21 France » (F. Chaminade, DG du Groupe Arche)

Par Christian Capitaine | Le | Réseau de franchisés

Le 12 mai 2021, le Groupe Arche rachetait Century 21 France à Nexity. Pour quelles raisons et avec quels objectifs ? Des changements seront-ils apportés dans la conduite de la stratégie de la franchise immobilière leader en France ? Frédéric Chaminade, directeur général des enseignes du groupe, a répondu aux questions d’ImmoMatin.

Frédéric Chaminade et Philippe Briand, DG et Président du Groupe Arche - © Christophe Lebedinsky
Frédéric Chaminade et Philippe Briand, DG et Président du Groupe Arche - © Christophe Lebedinsky

Comment les premiers contacts ont-ils été noués avec Nexity ?

Nos deux structures se connaissent de longue date. Cette relation a été renforcée notamment par le rachat, déjà en 2019, du réseau Guy Hoquet. Nexity est notre cousin. Nos deux présidents s’entendent bien (1). Leur relation humaine est bonne. Et lorsque Nexity a décidé, cette année, de céder Century 21 France afin de se recentrer sur ses premiers métiers, à savoir la promotion immobilière et la gestion des services liés à l’immobilier, nous nous sommes naturellement positionnés pour sa reprise.

D’autres repreneurs avaient-ils manifesté leur intérêt pour l’enseigne ?

Laurent Vimont, le président de Century 21 France, nous a indiqués qu’un fonds d’investissement chinois s’était montré intéressé par l’enseigne. C’est à nous qu’elle fut cédée, pour près de 85 millions d’euros, une fois l’opération validée en amont auprès de la structure-mère de Century 21 France, l’Américain Realogy. Pour elle, cette filiale française est la meilleure au monde. Elle est son joyau.

Pourquoi avez-vous décidé de racheter Century 21 France ?

Cette transaction s’inscrit, pour le Groupe Arche, dans le cadre d’une logique de développement de notre portefeuille de marques, dans les métiers de l’immobilier, initiée il y a trente ans.

Et si nous avons choisi Century 21 France, c’est tout simplement parce qu’il s’agit de l’enseigne leader de la franchise immobilière en France ! En terme de notoriété, également, le réseau se révèle incontournable.

Quels changements le Groupe Arche va-t-il apporter dans la conduite de la stratégie de l’ancienne ?

Aucun changement ne sera apporté. Une des conditions de la reprise était le maintien des équipes dirigeantes. Elles ont été toutes conservées. Cette ancienneté des dirigeants chez Century 21 France, qui est aussi une des marques de fabrique du Groupe Arche, se révèle très précieuse. Les équipes qui entourent Laurent Vimont connaissent parfaitement leur métier.

Et quid des contrats de franchise des affiliés ?

Nous ne toucherons à rien. Les contrats resteront bien sûr en l’état. On ne change pas une mécanique qui fonctionne. Les franchisés sont des indépendants, et naturellement ils le resteront. Leur métier et leur système leur appartiennent. Pas à nous.

Comment l’annonce du rachat a-t-elle été accueillie au sein de Century 21 France ?

Laurent Vimont et ses équipes pourront certainement vous répondre mieux que moi, mais nous avons senti, déjà, un retour très positif de la part du terrain. Pour les plus de 900 franchisés du réseau, qui sont tous attachés à leur marque, que leur enseigne tombe aux mains d’un groupe français qui fait de l’immobilier doit les rassurer. Notre seule mission, au Groupe Arche, sera de porter plus haut encore le réseau en lui assurant toute son indépendance.

Cette opération a-t-elle nécessité l’aval de l’Autorité de la concurrence compte tenu des positions qu’occupe désormais le Groupe Arche sur le terrain ?

Nous avons consulté l’Autorité de la concurrence avant la transaction, mais celle-ci n’a été empêchée par aucun obstacle. Et pour cause : nous rachetons, dans le cadre de cette opération, uniquement un réseau de franchise, une tête de réseau, et non pas les cabinets Century 21 France. Aucun d’eux ne nous appartient. Ils sont tous indépendants, et uniquement affiliés à l’enseigne. Ainsi, la concurrence est préservée entre toutes les agences immobilières de nos trois franchises, Laforêt, Guy Hoquet et Century 21.

Des synergies seront-elles mises en place entre vos trois réseaux ?

Oui, car la préservation de l’indépendance de tous les franchisés ne l’empêche pas. Par exemple, nous allons travailler sur le développement d’un logiciel informatique commun. Nous allons apprendre à être plus fort ensemble, à parler un langage commun, que ce soient sur les métiers de la transaction, de location ou du syndic de copropriété.

Désormais à la tête de plus de 2 300 agences immobilières, quelle place accorde le Groupe Arche au développement du digital dans l’immobilier ?

Le digital, pour employer une métaphore immobilière, c’est l’eau, le gaz et l’électricité. C’est impératif ! Mais l’élément premier de notre métier, notre base, notre fondement, reste la proximité avec nos clients que permet, mieux que n’importe quel outil, une agence immobilière. Certes le modèle des réseaux de mandataires, dépourvu de vitrine, présente un intérêt certain, et surtout en zone rurale. Mais en ville, les gens veulent pouvoir s’appuyer sur une enseigne de proximité. Ils veulent être rassurés.

(1) Philippe Briand, président du Groupe Arche ; et Alain Dinin, PDG de Nexity.

(2) Outre Century 21, le Groupe Arche est à la tête des enseignes de franchise immobilière Guy Hoquet, depuis 2019, et Laforêt, depuis 2017, auquel s’ajoute le réseau Citya Immobilier (200 cabinets), qu’il détient en propre.