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Proptech : Masteos demande son placement en redressement judiciaire

Par Christian Capitaine | Le | Agence immobilière indépendante

La proptech d’investissement locatif clé en main Masteos est en cessation de paiement. Elle vient de demander le placement en redressement judiciaire de sa holding début janvier. Son président, Thierry Vignal, s’est confié à Maddyness pour en expliquer les raisons.

Maxime Hanquier et Thierry Vignal, cofondateurs de la Masteos - © BENOIT DIACRE - © BENOIT DIACRE
Maxime Hanquier et Thierry Vignal, cofondateurs de la Masteos - © BENOIT DIACRE - © BENOIT DIACRE

Avant sa chute, la proptech Masteos nous avait habitué aux coups d’éclats. Dernier en date : un nouveau tour de table, bouclé en mars dernier, de 12 millions d’euros (valorisant l’entreprise à 150 millions d’euros), en voyant notamment monter à son capital EDF, via sa société capital risque EDF Pulse Venture.

Objectif : « Développer avec les experts d’IZI by EDF, marque d’EDF spécialisée dans la rénovation énergétique des logements, des synergies opérationnelles » dans le cadre de projets immobiliers liés aux travaux de rénovation énergétique, expliquait alors à Immomatin Thierry Vignal, CEO de l’entreprise.

Un CA 2023 en baisse de 20 %

Lundi 18 décembre 2023, nous apprenions que la roue avait tournée pour Masteos. Dans une interview à Maddyness, Thierry Vignal a révélé la cessation de paiement de la start-up qu’il a cofondée en 2019, et la demande de placement en redressement judiciaire de sa holding.

C’est d’avantage « pour des raisons de trésorerie que de business » qu’une telle décision a été prise, a expliqué le CEO de Masteos, car l’entreprise, a-t-il dit, a réalisé à la clôture de son exercice 2023 un chiffre d’affaires de 16 millions d’euros (en repli de « seulement » 20 % vs 2022).

Pour rappel, en mars dernier, Thierry Vignal tablait, dans nos colonnes, sur un CA 2023 proche des 40 millions d’euros. Mais ces prévisions dataient d’une autre époque… Car depuis, a-t-il repris, « nous avons subi de plein fouet la crise de l’immobilier ».

Et d’ajouter dans les colonnes de Maddyness : « Les études de notaires partent en redressement les unes après les autres et nous sommes la première proptech à les rejoindre (…) Nous avions presque 400 salariés au plus haut, nous n’avons pas eu le temps de restructurer à la même vitesse que celle à laquelle le marché dégringolait. »

« Ce sont les structures saines et rentables qui vont être privilégiées »

Deuxième facteur qui a précipité la chute de Masteos : « La crise du VC  » (ou capital risque, soit une prise de participation par des actionnaires, généralement minoritaire, au capital de sociétés non cotées). « En VC, il faut cramer du cash, a poursuivi Thierry Vignal, les fonds levés sont dépensés jusqu’au prochain tour de table. Avec du recul, je pense que c’est un modèle relativement inadapté à une start-up de l’immobilier. »

Enfin, ce dernier a confié à Maddyness : « Dans une période d’euphorie, des entrepreneurs comme moi ont levé, parfois plus par vanité que par rationalité. C’est une époque révolue, et aujourd’hui ce sont les structures saines et rentables qui vont être privilégiées. »

Quant à l’avenir de la start-up, il s’inscrira vraisemblablement dans le cadre d’une reprise. « Nous avons déjà plusieurs candidats repreneurs, a indiqué le CEO (…) Nous allons pousser les projets de reprise qui préservent au maximum l’emploi ».

Concepts clés et définitions : #Propetch