Franchise

Nathalie Garcin (Emile Garcin) : « Proposer des biens d’exception, qui ne présentent aucun défaut »

Par Christian Capitaine | Le | Agence immobilière indépendante

Nathalie Garcin, présidente du réseau Emile Garcin, a ouvert à Immomatin les portes de ses bureaux parisiens. Elle revient sur la genèse de ce groupe qui est devenu, au fils des ans, une marque de renom sur le segment de l’immobilier de prestige en France, en décrit les piliers qui constituent son modèle et sa stratégie de développement et révèle ses objectifs de développement.

Nathalie Garcin, présidente du réseau, qu’elle a rejoint en 1989. - © D.R.
Nathalie Garcin, présidente du réseau, qu’elle a rejoint en 1989. - © D.R.

Comment est né le groupe Emile Garcin ?

Tout a commencé en 1963, à Saint-Rémy-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, où est toujours installée notre agence historique. C’est mon père, Emile Garcin, qui en est le fondateur. Diplômé d’architecture, amoureux de belles pierres et de belles façades, il s’est lancé dans l’aventure à 25 ans, en vendant une maison, puis deux, puis trois. Au départ, il s’est occupé de personnalités parisiennes désireuses de s’installer dans la région.

Quand l’avez-vous personnellement rejoint ?

En 1989, avec l’ouverture du marché parisien. Avant cela, je travaillais dans la communication, où j’ai exercé, notamment en agence de publicité, pendant sept ans. Je ne connaissais pas le métier d’agent immobilier. Mais j’ai mis tout en œuvre pour l’apprendre. Aussi, je connaissais bien Paris, pour y habiter. Et à ce jour, nous comptons dans la capitale quatre agences immobilières. Ensuite, nous avons ouvert Biarritz, Deauville… Si bien que nous comptons, désormais, trente-cinq bureaux et comptons près de 150 collaborateurs (1).

Et quid de vos velléités sur les marchés internationaux ?

Elles ne sont pas en reste ! Même si, pour une entreprise comme la nôtre, qui est développée en propre et non pas en franchise, cela prend plus de temps. Nous sommes, par exemple, implantés à Bruxelles, à Genève, ou encore à Marrakech. Pour l’avenir, figure dans notre mire Londres, qui est un très gros marché, ainsi que New-York.

Vous n’avez jamais succombé aux sirènes de la franchise ?

Non. D’ailleurs, Emile Garcin fait figure, sur le segment de l’immobilier de luxe en France, de seul groupe développé en propre. Vendre son nom en franchise, c’est facile. Alors qu’ouvrir une agence, chez Emile Garcin, requiert du temps. Quand Emile Garcin ouvre un nouveau bureau, c’est tout le groupe qui l’ouvre.

L’ouverture d’une agence Emile Garcin, c’est aussi le fruit d’une rencontre, avec une personnalité qui intègre nos codes, notre façon de travailler. C’est aussi une personne qui doit être pointue sur le plan juridique, et parfaitement au fait de l’évolution de son marché, de ses prix.

Bureau Emile Garcin de Saint-Rémy-de-Provence. - © D.R.
Bureau Emile Garcin de Saint-Rémy-de-Provence. - © D.R.

Quels sont les autres piliers de votre modèle ?

Nous véhiculons des valeurs, dont une qui se révèle primordiale sur notre segment de marché : l’écoute et l’accompagnement de nos clients. Nous avons affaire à des personnes qui gagnent beaucoup d’argent, qui sont très exigeantes.

Ce qui implique également, de notre part, de leur proposer des biens d’exception, qui ne présentent aucun défaut. Et des biens que ne proposent pas les autres réseaux, surtout les généralistes [la part des biens détenus en exclusivité au sein du groupe dépasse les 60 %, NDLR]. Chez Emile Garcin, nous sélections scrupuleusement les biens que nous mettons en vente.

Autre atout de taille chez nous : pouvoir nous appuyer, grâce à nos soixante années d’existence, sur un fichier commun de plus de 60 000 clients, ce qui nous permet de suivre des familles sur le long terme. Chez Emile Garcin, toutes les agences du groupe se parlent entre elles.

Votre modèle de développement doit-il obligatoirement s’appuyer sur une agence qui a pignon sur rue ?

Pas nécessairement. Tout du moins, lorsqu’on lance l’activité. Je prends l’exemple de Marrakech : pendant dix ans, notre agent immobilier y a travaillé sans agence immobilière, jusqu’au jour où, il y a environ six ans, il nous à convaincus qu’une agence devenait nécessaire compte tenu de son fort développement.

A l’inverse, notre agent immobilier du Périgord travaille aujourd’hui sans agence immobilière. Mais si un jour elle nous convainc que cet outil lui est nécessaire, nous ouvrirons un bureau.

Quels sont vos objectifs pour les années qui viennent ?

Bien sûr, consolider l’existant, en continuant à recruter de nouveaux collaborateurs, même si cela devient de plus en plus difficile.

Nous souhaitons également nous développer sur Paris, en ouvrant des agences dans le 16e arrondissement (notre agence du 8e nous touche pas assez les biens du 16e) ; dans le 9e ou le 18e pour travailler ces deux arrondissements à fort potentiel ; et enfin dans le centre de la capitale, dans 1er ou le 2e arrondissement, avec la quartier du Marais qui présente un gisement d’affaires important sur le segment de l’immobilier de prestige parisien.

Ailleurs en France, des villes comme Toulon et Nice nous intéressent également. Enfin, nous allons prochainement ouvrir un bureau en Bretagne, où nous sommes en phase de recrutement active !

Un point sur le marché : quel bilan dressez-vous pour votre activité à l’issue de ce premier semestre 2022 ?

Les affaires restent très dynamiques. Nous avons, par exemple réalisé, en juillet, une transaction dans le 7e arrondissement de Paris à 38 millions d’euros ; ou encore une vente à 20 millions d’euros dans les Alpilles. Nous nous félicitons de voir que les personnes continuent d’investir dans la pierre. Et notamment la clientèle étrangère. A cet égard, et ce depuis six mois, les Américains reviennent en force.

(1) Entre le 1er janvier et le 31 août 2022, le groupe Emile Garcin a réalisé 171 transactions.