Franchise

Colette : la nouvelle plateforme de colocation intergénérationnelle

Par Christian Capitaine | Le | Agence immobilière indépendante

Démocratiser la cohabitation intergénérationnelle. Telle est la vocation de Colette, la nouvelle plateforme de mise en relation des jeunes de moins de 30 ans en quête d’un logement avec des seniors (de 60 ans et plus) qui disposent d’une chambre libre à louer, dans leur maison ou leur appartement. Sa cofondatrice, Justine Renaudet, détaille les points-clés de son fonctionnement et décrit son business modèle.

Justine Renaudet, cofondatrice de la plateforme - © D.R.
Justine Renaudet, cofondatrice de la plateforme - © D.R.

Fondée en décembre 2019 par Matthieu Vaxelaire et rejoint, par la suite, par quatre associés pour un lacement officiel en mai 2020, la plateforme Colette a pu s’appuyer, au départ, sur une levée de fonds d’un million d’euros réalisée auprès d’une quinzaine d’investisseurs.

« L’objectif, une fois ce tour de table bouclé, été de prouver le bienfondé et l’attractivité de notre concept à Paris et en région parisienne, avant de le dupliquer aux grandes villes de France et à l’international », explique Justine Renaudet, cofondatrice de la startup et en charge de son développement marketing.

10 à 12 jours pour trouver une colocation

Le fonctionnement de cette plateforme de colocation « nouvelle génération » (www.colette.club) est un jeu d’enfant : les hôtes et futurs colocataires s’y inscrivent gratuitement en renseignant leurs profils. « Ensuite, nous les qualifions soigneusement et ils peuvent alors intégrer la communauté en qualité de membres », poursuit Justine Renaudet.

Colette se charge ensuite de les faire « matcher » entre eux. Pour ce faire, « nous sommes amenés à pousser des recommandations aux jeunes pour qu’ils dénichent la meilleure chambre définie selon leurs critères (emplacement, prix…), complète-t-elle, avant, prochainement, de proposer à la communauté un outil qui automatisera cette phase de matching. » Et d’ajouter : « En moyenne, 10 à 12 jours sont nécessaires aux futurs colocataires pour emménager chez un hôte, quand certains y parviennent en à peine 48 heures ! »

Quels montants des frais de services ?

Une fois la colocation mise sur les rails, l’hôte s’acquitte de frais de services d’un montant qui correspond à 15 % du loyer mensuel perçu. Ce service inclut, notamment, la réalisation des photos du logement, la création de l’annonce en ligne, la prise en charge des visites et l’assurance de loyer impayé.

« De son côté, le colocataire, dont nous nous portons garant, nous verse également des frais de services mensuels, soit, pour un loyer à Paris dont la moyenne atteint 580 euros par mois, la somme de 38 euros, détaille Justine Renaudet. Ces frais incluent toute la phase d’accompagnement dans le recherche de la chambre à louer, ainsi que l’assurance des dommages matériels.  »

Un appui solide pour les jeunes

Deux raisons ont principalement convaincu les cinq cofondateurs de lancer ce concept de plateforme de colocation intergénérationnelle. Du côté des jeunes colocataires, « ils sont toujours en grand nombre à faire face à la pénurie de logements, à la hausse des loyers et au durcissement des demandes de cautions, soit autant de freins que nous pouvons lever grâce à notre concept à la fois pourvoyeur en logement et bon marché, argumente Justine Renaudet (une chambre à Paris chez un hôte de la plateforme est en moyenne 35 % moins chère qu’un studio loué dans le Capitale).

Et du côté des hôtes, c’est un moyen, pour eux, alors que la population est vieillissante et que les EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ne pourront pas accueillir tous les retraités, de continuer à vivre dans leur foyer, et de conserver du lien social. »

Et preuve qu’il existe un réservoir important de logements inexploités à Paris : on estime que près de 100 000 seniors de plus de 60 ans qui y vivent disposent d’une chambre libre à louer chez eux.

150 binômes actifs

Fin août 2021, la startup, qui recense mensuellement, depuis mai dernier, 1 000 candidatures de plus sur sa plateforme, annonçait avoir constitué 150 binômes actifs. « A présent, nous sommes sur un rythme de 40 à 50 binômes supplémentaires chaque mois, relève sa cofondatrice, et notre objectif est d’atteindre, d’ici la fin de l’année 2021, un rythme de 100 binômes supplémentaires par mois. »