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Agence immobilière : Gestia Solidaire, ou l’offre de logement en location pour les dossiers fragiles

Par Christian Capitaine | Le | Agence immobilière indépendante

Gestia Solidaire est une agence immobilière à part. L’idée forte de son modèle : proposer des biens à la location à des prix environ 10 % en dessous de ceux du marché à des publics solvables, mais qui se retrouvent bloqués car ne disposant par des bonnes garanties nécessaires. Pour décoller commercialement et étendre son modèle à l’échelle nationale, elle a levé 560 000 euros. Interview de sa cofondatrice et PDG, Anne-Sophie Thomas.

L’équipe de Gestia Solidaire - © D.R.
L’équipe de Gestia Solidaire - © D.R.

Quels sont les piliers du concept de votre agence Gestia Solidaire ?

Créée en 2020, Gestia Solidaire est une agence immobilière qui se positionne sur le marché immobilier entre l’agence classique et le bailleur social.

Notre mission consiste à rendre le logement accessible à des publics solvables mais qui se retrouvent bloqués car ne disposant par des bonnes garanties pour pouvoir louer un logement ; par exemple : les étudiants sans garanties physiques, les familles monoparentales, ou encore les actifs sans CDI.

Comment réussissez-vous à convaincre les bailleurs de vous confier leur bien en gestion ?

Pour convaincre les propriétaires de « louer solidaire » avec nous, nous nous appuyons sur le dispositif de défiscalisation Loc’Avantage (en fixant un loyer dont le montant est inférieur au prix du marché local, NDLR) et sur le dispositif d’Etat Visale qui garantit le paiement du loyer et des charges locatives au propriétaire en cas de défaillance de paiement.

Avec ce levier fiscal et cette garantie de l’Etat, nous créons un système dans lequel nous incitons les propriétaires à se poser la question de la location solidaire.

Alors certes en nous rejoignant le bailleur devra faire un effort sur le prix de la location puisque nous lui demandons d’être 10 % en dessous des prix du marché, mais il sera mieux protégé que dans le cadre d’une location classique.

Anne-Sophie Thomas - © D.R.
Anne-Sophie Thomas - © D.R.

Je rappelle que se loger est un droit fondamental. Et nombre de bailleurs qui nous font confiance sont sensibles au mal-logement en France (plus de 4 millions de Français sont concernés par ce fléau, selon la Fondation Abbé Pierre, NDLR).

Vous venez d’annoncer avoir bouclé une levée de fonds de 560 000 euros. Pour quels objectifs ?

Nous avons, à ce jour, 200 biens en location, très majoritairement à Lyon, notre fief, et à Paris. Fort de ce nouveau financement réalisé auprès d’investisseurs privés, notre ambition est de dupliquer notre modèle à l’échelle nationale.

Cette levée de fonds de 560 000 euros est une première étape dans notre quête de nouvelles ressources financières : nous travaillons déjà, depuis plusieurs mois, sur un nouveau tour de table qui devrait être bouclé fin 2024, et réalisé, cette fois, auprès de fonds d’investissement institutionnels, d’un montant minimum espéré de 1,5 million d’euros.

A quelles fins va d’abord servir ce premier financement tout juste bouclé ?

Cette levée va nous servir, d’une part, à renforcer nos ressources humaines, à hauteur de 60 % du montant levé. Nos recrutements concerneront le pôle commercial afin d’acquérir de nouveaux biens en gestion.

Quant aux autres postes de dépenses, ils seront consacrés, pour 20 %, au renforcement de notre marketing et de notre communication, et pour les 20 % restant à la mise en place de systèmes de gestion qui faciliteront la partie conseil et gestion locative courante des biens que l’on a en gestion.

Vous annoncez également vouloir développer vos relations commerciales avec les promoteurs immobiliers.

Oui. Dans ce cadre, nous répondons à des appels d’offres publics, ce qui nous permet de récupérer, sur des programmes neufs, 20 à 25 % des lots construits. Ils sont ensuite vendus à des investisseurs privés sur un montage réalisé en location solidaire et protégés de l’impayé, que nous récupérons ensuite en gestion.