Évaluation

Prix de l’immobilier : l’ancien retrouve des couleurs


Selon le baromètre LPI-iad d’août 2025, les prix des logements anciens affichent une légère progression, renouant avec les niveaux de début 2023. À l’inverse, le marché du neuf reste dans la zone rouge.

Le marché dans l’ancien retrouve une certaine fluidité, selon le baromètre LPI-iad.   - © D.R.
Le marché dans l’ancien retrouve une certaine fluidité, selon le baromètre LPI-iad. - © D.R.

Après un long passage à vide, les prix dans l’immobilier existant repartent à la hausse. Selon le baromètre LPI-iad d’août 2025, les prix des logements anciens progressent de +1,4 % sur un an (prix au mètre carré signé), dont +1,7 % pour les maisons et +1,4 % pour les appartements.

+2,5 % sur trois mois à fin août 2025

« La hausse des prix dans l’immobilier existant se renforce, avec + 2,5 % sur trois mois pour les appartements, comme pour les maisons », détaille Michel Mouillart, professeur d’économie, et porte-parole du baromètre LPI.

« En juillet 2025, les prix ont donc retrouvé leur niveau de janvier 2023. La hausse est alimentée par la pression des revendeurs candidats à un rachat et elle concerne 75 % des villes de plus de 100 000 habitants. Elle s’est diffusée dans 50 % des villes franciliennes. Et même sur Paris où les prix augmentent de 0.1 %, après 3 années de baisse ».

Avant d’ajouter : « Cette reprise traduit un double mouvement : d’un côté, une amélioration des conditions d’accès au crédit grâce à une détente progressive des taux, et de l’autre, un ajustement des vendeurs qui, après avoir consenti à des baisses en 2023-2024, réaffirment aujourd’hui leurs prétentions. Le marché retrouve ainsi une certaine fluidité, même si les marges de négociation demeurent supérieures à celles d’avant-crise (autour de 6 % en moyenne). »

Paris et l’Île-de-France : une reprise sélective

Concernant le marché parisien, après avoir connu une érosion continue de ses prix depuis 2021, il enregistre en 2025 une reprise modeste : +1,2 % sur un an. Certaines zones, notamment les arrondissements centraux et de l’ouest, tirent leur épingle du jeu, tandis que l’est de la capitale continue d’afficher des prix plus hésitants.

En Île-de-France, la reprise est plus contrastée : si les Hauts-de-Seine et les Yvelines affichent des progressions supérieures à la moyenne nationale, la Seine-Saint-Denis et l’Essonne restent marquées par une relative atonie. Les écarts de prix entre départements franciliens se creusent, accentuant les logiques de ségrégation géographique et sociale.

Les grandes métropoles continuent d’afficher des dynamiques différenciées. Lyon et Bordeaux, après avoir connu des années d’euphorie, voient leurs prix se stabiliser, tandis que Lille et Marseille enregistrent des hausses plus soutenues. Nantes et Toulouse, en revanche, montrent des signes de ralentissement, conséquence d’un marché qui avait fortement surchauffé avant 2022.

Vers un nouvel équilibre du marché ?

Le baromètre souligne que le nombre de compromis signés est reparti à la hausse depuis le printemps 2025, confirmant le regain d’activité. Toutefois, cette reprise demeure fragile. La solvabilité des ménages reste sous tension, et la dépendance à des aides publiques (PTZ, dispositifs fiscaux) fragilise la construction neuve.

À moyen terme, le marché pourrait se stabiliser autour d’un nouvel équilibre : une croissance modérée des prix dans l’ancien, alimentée par une demande structurelle, et une reprise plus lente du neuf, conditionnée à des réformes durables de l’offre et du financement.

Le neuf en manque de cap

Le marché du neuf reste à la peine. Les prix affichent une stabilité trompeuse (+0,8 % sur un an), masquant en réalité de fortes disparités régionales et une offre en repli. La disparition progressive du dispositif Pinel, combinée aux incertitudes liées à la réforme du Prêt à Taux Zéro (PTZ), a refroidi la demande des investisseurs comme celle des primo-accédants.

Les promoteurs peinent à lancer de nouvelles opérations, faute de visibilité sur la demande solvable. Les mises en chantier reculent encore, accentuant les tensions sur l’offre future. Ce manque de clarté sur les perspectives réglementaires et financières laisse planer un doute sur la capacité du neuf à redevenir un moteur de croissance du marché global.