« L’IA est une opportunité pour une gestion immobilière augmentée » (Samuel Essaka Ekedi, VILOGI)
Porté par des acquisitions stratégiques et une R & D tournée vers l’automatisation et l’IA, l’éditeur de solutions numériques pour la gestion immobilière, VILOGI, affiche une croissance exceptionnelle de 47 % en 2024. Son directeur du Développement, Samuel Essaka Ekedi, revient sur les enjeux de la digitalisation du secteur, les solutions mises en place par l’entreprise et l’impact de l’intelligence artificielle sur la profession.

Comment se porte le développement de VILOGI ?
VILOGI se porte très bien. L’an dernier, nous avons connu une croissance exceptionnelle de 47 %, grâce entre autres, à deux acquisitions externes : MIP Alpes, éditeur du logiciel ADB+, et AGLI, éditeur du logiciel AG. LOCAT.
Nous avons également enregistré un record d’activité en juillet avec plus de 600 nouvelles copropriétés inscrites sur notre plateforme. La gestion locative progresse elle aussi, et nous discutons actuellement d’opportunités pour consolider cette dynamique.
Sur le plan R&D, nous avons renforcé notre infrastructure technique afin de répondre aux nouvelles normes, notamment en matière de sécurité, et nous poursuivons nos travaux pour améliorer la productivité de nos clients
Quels sont les effets et enjeux de la digitalisation dans la gestion immobilière ?
Les enjeux reposent aujourd’hui sur trois piliers. Le premier est l’automatisation de la comptabilité. Il ne s’agit pas de remplacer les comptables, mais de leur permettre de se concentrer sur des tâches à forte valeur ajoutée. Dans cette optique, les flux entrants, le rapprochement bancaire ou la saisie doivent être automatisés.
Le second est l’optimisation des interactions avec les tiers : copropriétaires, fournisseurs, locataires… Ces échanges consomment énormément de temps. L’enjeu est de les fluidifier, tout en assurant traçabilité et efficacité.
Enfin, l’automatisation de la préparation et du suivi des assemblées générales est aujourd’hui indispensable. Et pour cause, avant, pendant et après les AG, le volume de données et de traitements est considérable. Les digitaliser permet d’accélérer la mise en œuvre opérationnelle des décisions avec une liaison fluide dans la comptabilité.
Ces leviers sont essentiels pour bâtir un écosystème digital intégré de la gestion immobilière, avec la copropriété au cœur du dispositif.
Dans ce contexte, quelles sont les solutions apportées aujourd’hui par VILOGI ?
Sur la comptabilité, nous avons déjà mis en place une OCR pour la lecture automatique des factures ou à travers des flux entrants, tels qu’un email. Tous nos logiciels sont connectés aujourd’hui au système bancaire via notre partenaire Bridge. Ce dernier permet de chercher les écritures de l’ensemble des comptes liés à la copropriété et de réaliser des pré-rapprochements bancaires deux fois par jour, ce qui représente un gain de temps considérable puisque le client n’a plus qu’à valider.
Côté relation clients, nous avons développé VILOGI & Me, une application unique pour les copropriétaires, locataires et bailleurs. Elle centralise documents, données et demandes, tout en assurant un suivi automatisé et transparent. Elle intègre aussi des services de paiement en ligne.
Nous proposons également des applications professionnelles pour la visite technique des immeubles, avec génération d’ordres de service en cas d’urgence, Pour la gestion locative, nous avons développé une solution d’état des lieux enrichie par l’intelligence artificielle, qui génère automatiquement un rapport détaillé à partir de photos.
Enfin, sur les assemblées générales, nous avons déjà automatisé une grande partie des processus et poursuivons nos développements.
Quel regard portez-vous sur l’impact de l’intelligence artificielle dans ce secteur ? Est-ce un simple effet de mode ou une réelle opportunité ?
Pour nous, l’IA est une formidable opportunité. Le secteur de la copropriété est rempli de tâches répétitives : appels de fonds, saisie de factures, réponses aux demandes. L’IA peut en automatiser une large part.
Notre approche n’est pas de nous substituer aux comptables, ni aux gestionnaires qui restent indispensables, mais de leur proposer une assistance intelligente, un peu comme un exosquelette qui augmente la force d’un ouvrier.
L’IA permet à un gestionnaire ou à un comptable d’être « augmenté » en le déchargeant des tâches sans valeur ajoutée. Il peut ainsi se concentrer sur la création de valeur et la qualité de service.
Nous sommes en train de finaliser un assistant virtuel capable de traiter en parallèle des urgences, d’envoyer des documents ou de donner une information pendant que le gestionnaire se consacre à une autre tâche.
Enfin, les perspectives d’exploitation des données pour anticiper les besoins en travaux ou en maintenance sont immenses.