Évaluation

Transactions en Ile-de-France : état des lieux du premier trimestre 2020 (Notaires du Grand Paris)

Par Christian Capitaine | Le | Services pour évaluer

Attendue en regard de la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus qui a frappé le pays, la baisse des volumes de transactions de biens immobiliers dans l’ancien, au premier trimestre 2020, en région francilienne, a été confirmée, le 28 mai, par les Notaires du Grand Paris. Depuis le déconfinement, en revanche, les affaires sont nettement reparties. « Nous sommes même étonnés de la vigueur de la reprise », confie Me Thierry Delesalle, notaire parisien.

Quartier Montmartre, à Paris - © D.R.
Quartier Montmartre, à Paris - © D.R.

Par rapport aux trois premiers mois de 2019 (où les transactions s’approchèrent, il est vrai, d’un niveau historique) les ventes, au T1 2020, se sont affichées en baisse de 22 %, soit 31 000 transactions réalisées. Par types de biens, les appartements situés en grande couronne ont mieux résisté qu’à Paris, avec des baisses respectives de -13 % et -23 %. Fait « surprenant », selon les notaires : la forte baisse observée par les ventes de maisons, soit -26 % en grande couronne et -27 % en petite couronne.

Une repli des transactions perceptible dès février 2020

Rétrospectivement, la collective des notaires observe, toutefois, que la baisse des transactions immobilières en Ile-de-France était « déjà perceptible en février 2020, après un mois de janvier stable.  » Et celle-ci de s’interroger : « Les mouvements sociaux de novembre et décembre 2019 ont, peut-être, limiter les visites et les signatures d’avant-contrats qui auraient été transformés en vente en début d’année. »

Près 90 % de signatures en moins durant le confinement

Globalement, « La crise sanitaire a [naturellement] pesé sur l’activité », constatent les Notaires du Grand Paris, activité qui fut « quasiment à l’arrête en mars », poursuivent-ils. Ainsi, durant le confinement, le marché francilien de la transaction immobilière a essuyé une baisse de 80 à 90 % des signatures et des avant-contrats par rapport à la période correspondante de 2019. 

Cette ère de confinement si singulière a, en effet, « créé des points d’arrêt dans les flux (visites, déménagements, etc.), qui ont empêché le démarrage, la concrétisation et la finalisation des projets », observent la collective des notaires de Paris. « La chaîne immobilière, poursuivent-ils, fait intervenir de nombreux acteurs qui ont été empêchés de travailler, et ce malgré de nombreux efforts entreprise grâce notamment à la dématérialisation (citons les actes de ventes) à l’assouplissement réglementaire. »

Une vigueur de la reprise qui étonne

Quel bilan dresser, à présent, du niveau des transactions post-confinement ? Le 28 mai, soit deux semaines après le début du déconfinement, les notaires du Grand Paris indiquaient : « Pour le marché, c’est toujours l’incertitude ». Certes, « des frémissements » sont apparus (reprise de la consultation des annonces, des visites et des signatures), mais « elles ne permettent pas de dégager de premières tendances quantitatives. »

Deux semaines plus tard, soit le 10 juin 2020, changement de ton du côté des Notaires du Grand Paris. Me Thierry Delesalle, notaire à Paris, confie alors à ImmoMatin : « Le rattrapage est au rendez-vous. Nous sommes même étonnés de la vigueur de la reprise, et notamment des nouveaux dossiers que nous avons à traiter. » Et d’ajouter : « Une certaine forme de nervosité est même palpable du côté des acquéreurs, qui sont en nombre à vouloir boucler leur projet pour emménager avant la rentrée de septembre. Ils ne discutent pas les prix. D’autant plus que les taux remontent… Ils veulent aller vite ! »

Et s’agissant des perspectives pour la fin 2020 ? « Tout dépendra de la sévérité de la crise économique, répond Me Thierry Delesalle. Si celle-ci est effectivement sévère, il y aura un impact sur le niveaux des transactions. Mais les fondamentaux restent bien orientés. Le confinement a confirmé l’importance d’être bien logé. » En conséquence, « la pierre, plus qu’avant, devrait continuer de rassurer et de rester un projet de vie. »

 

Quid de l’évolution des prix ?

En région francilienne, la hausse des prix dans l’immobilier ancien se prolongent au premier trimestre 2020. A Paris, le prix de vente au m2 progresse de 8 %, pour atteindre 10 460 euros. D’après les indicateurs avancés sur lesquels s’appuient les notaires, la hausse des prix de ventes vont se poursuivre jusqu’en juillet 2020.