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Avec le Brexit, Sextant revient en France

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14 ans après sa création à Londres par deux Français, le réseau de conseillers immobiliers indépendants Sextant a décidé de déménager ses bureaux dans l’Hexagone. L’objectif ? Accélérer son développement en France. Focus sur les raisons du retour de ce réseau « so british » sur ses terres d’origine

Avec le Brexit, Sextant revient en France
Avec le Brexit, Sextant revient en France

« En créant Sextant à Londres en 2005, l’idée était d’amener une clientèle étrangère à des agents immobiliers français et de faciliter l’acte d’achat de maisons secondaires en France pour des Anglais attirés par les régions normande, bretonne, poitevine, aquitaine, sans oublier la Côte d’Azur, les Alpes et bien évidemment Paris », explique Mathieu Cany, l’un des deux cofondateurs. Grâce à des prix du marché immobilier français beaucoup plus attractifs qu’Outre-Manche, le groupe grandit rapidement et décide de changer son business model en 2013. Il lance alors son réseau de mandataires indépendants en France, tout en conservant son siège à Londres. « Nous sommes passés d’un mode de partenariats avec des agences immobilières à un modèle qui nous permet de contrôler tout le processus de vente, depuis la communication jusqu’à la signature chez le notaire. Notre objectif était de passer d’un marché de niche où la clientèle internationale ne représente qu’une partie du marché français à un marché de masse où nous vendons aussi bien à des acheteurs étrangers que français », précise-t-il. 

Pas de « big bang » dans l’immobilier

Depuis le 3 septembre 2018, Sextant est de retour en France et a rapatrié ses bureaux dans la capitale. « Après les résultats du référendum sur le Brexit en juin 2016, nous avons décidé d’accélérer un peu les choses, même si notre départ de l’Angleterre sur le moyen terme était plus ou moins prévu », déclare Mathieu Cany. Les véritables raisons de ce retour ? « Pour accompagner notre croissance, nous avons désormais besoin de recruter à des postes qui ne nécessitent pas de parler anglais. Comme, avec le Brexit, les candidats français sont de moins en moins nombreux, il nous est apparu opportun de revenir en France et cela dans le but également de nous rapprocher de partenaires et clients français », explique le cofondateur de Sextant, qui a conservé un bureau à Londres. Pour Sextant, les retombées économiques du Brexit n’ont en réalité pas été le « big bang » tant redouté sur le marché immobilier. « Aujourd’hui, la classe moyenne supérieure semble peu affectée par le Brexit. Ce sont surtout les petits budgets qui ont en mis en stand-by leur projet immobilier », observe-t-il. 

Des ambitions tricolores

Avec ce nouveau départ dans l’Hexagone, Sextant ambitionne d’accélérer son développement. « La croissance de notre chiffre d’affaires l’an dernier était de 68 %. En 2019, elle sera de 100 % », précise Mathieu Cany. Et d’ajouter : « Ce déménagement nous a permis de fluidifier la communication entre les conseillers immobiliers : il est désormais plus simple de les rencontrer sur Paris que sur Londres. Aujourd’hui, qu’elle que soit l’issue du Brexit, la sortie de l’Angleterre de l’UE ne devrait rien changer au niveau de la clientèle britannique qui conserve un fort attrait pour la France. » Un vent d’optimisme qui permet au réseau d’afficher de nouvelles ambitions. « Sextant compte 145 agents immobiliers et notre objectif est d’en réunir 200 d’ici la fin de l’année », conclut le cofondateur. 

Stéphanie Marpinard