« Faire de Kretz Real Estate un leader national du luxe sans agences physiques » (Alexandre Bruneau, CEO)

Pourriez-vous revenir sur les conditions de votre arrivée à la tête de Kretz Real Estate ?

J’ai été recruté par la famille Kretz en mai 2023. Entre les tournages de la série L’Agence, sa promotion et la création des contenus sur les réseaux sociaux, elle s’est rendue compte qu’elle avait besoin de quelqu’un pour piloter l’entreprise.

Les trois quarts du temps qu’elle consacre à son activité professionnelle sont dédiés à la série télévisée, même si les membres de la famille continuent d’exercer leur métier d’agent immobilier. Ils restent gérants de l’entreprise.

Notre plus grosse transaction en 2025 : un appartement vendu 34 millions d'€ à Paris

La plus grosse transaction du groupe, cette année, a était réalisée par Valentin et Martin Kretz : un appartement à Paris, rue Saint-Honoré, de 480 m², au prix de 34 millions d’euros.

Sandrine Kretz, il y a encore deux semaines, faisait du porte-à-porte à Boulogne pour entrer des mandats.

Quelles sont vos missions au sein de Kretz Real Estate ?

Je dirige le groupe dans sa globalité. Je gère les affaires courantes et l’opérationnel. En accord avec le Codir, c’est-à-dire la famille Kretz (nous nous réunissons une fois par semaine et prenons ensemble les décisions importantes), je définis les objectifs et mets tout en œuvre pour qu’ils soient atteints.

Aussi, j’organise les forces productives en interne et les fonctions supports, c’est-à-dire les équipes marketing, commerciales, ou encore de production de contenus sur les réseaux, les coachs… Soit une quinzaine de salariés.

Je ne fais pas de transactions. Ce n’est pas mon métier. Mais je recrute nos agents et anime notre réseau.

Je dirige le groupe dans sa globalité. Je gère les affaires courantes et l’opérationnel

Venant de l’univers de la tech, je pense avoir apporté au groupe un regard frais sur l’immobilier. J’y ai notamment déployé de nouveaux outils technologiques, ceux avec lesquels se construisent les start-ups.

Sur quels piliers repose le modèle du groupe ?

D’abord, celui de se développer sans points de vente physiques, et uniquement avec nos bureaux et nos conseillers immobiliers. C’est ce qui fait notre singularité par rapport aux autres acteurs de l’immobilier de luxe en France.

Nous avons réussi à nous y imposer grâce à une vitrine autrement plus puissante : la série télévisée. Elle constitue un élément clé de notre dispositif de communication. Pour capter un marché et constituer un maillage territorial, développer un réseau d’agences immobilières n’est plus indispensable. La société a changé.

Nos conseillers sont, en région, les meilleurs ambassadeurs de la marque Kretz Real Estate

En revanche, il faut être présents sur les réseaux sociaux, un média sur lequel nous avons développé un savoir-faire. Il faut y créer des contenus, à l’échelle locale, avec nos conseillers, qui sont, en région, les meilleurs ambassadeurs de Kretz Real Estate.

Pour le groupe, il est primordial de recruter des agents qui partagent cette vision, celle de pouvoir s’accaparer les codes des réseaux sociaux, même si nous les formons, notamment pour le personal branding.

Comment s’articule le processus de recrutement de vos conseillers immobiliers ?

Nous avons la chance d’avoir beaucoup de demandes entrantes, ceci étant lié à notre notoriété et au travail que nous réalisons sur les réseaux sur notre marque employeur.

Nous travaillons aussi avec des chasseurs, partout en France, et nous nous appuyons sur nos équipes qui, en interne, peuvent identifier des profils via notre programme de parrainage. Nous sommes exigeants : nous recrutons 20 % des profils que nous rencontrons.

Nous recrutons 20 % des profils que nous rencontrons

Les personnes qui nous rejoignent doivent avoir une première expérience dans l’immobilier haut de gamme, ou bien venir d’un secteur proche du nôtre : l’hôtellerie de luxe, les médias ou encore le showbiz. Nous avons également accueilli des juristes et des avocats.

Soit autant de profils divers qui doivent cultiver les codes du luxe et partager nos valeurs, celle de la famille, notre agence étant très incarnée par la série télévisée.

Comment s’opère le partage des commissions entre l’agence et les conseillers ?

Nous reversons 50 % du montant des revenus à nos conseillers, sans paliers. 30 % des mandats sont amenés par l’agence et 70 % par les agents. Grâce aux réseaux sociaux, nous avons beaucoup de leads entrants. Nous transformons cette visibilité en opportunité.

Comment ont grandi vos effectifs de conseillers ces derniers mois ?

Entre novembre 2024 et novembre 2025, nous sommes passés de 85 à 120 agents en France. Notre recrutement s’est, en un an, nettement accéléré.

Nous avons ouvert cette année des bureaux à Dijon, Antibes, Annecy, Deauville, Courchevel et dans le sud-ouest, puis avons renforcé nos effectifs à Lyon et à Marseille. Durant cette période, notre chiffre d’affaires a progressé plus fortement.

Dans quelle proportion ?

Il est trop tôt pour le dire, nous dévoilerons nos chiffres dans quelques semaines. Ce que je peux dire, en revanche, c’est que notre croissance, en 2025, sera bien au-delà des 50 %, après 30 % de croissance en 2024.

Notre stratégie de déploiement national fonctionne à plein régime

L’accélération de notre activité se poursuit avec un mix entre Paris et les régions qui se décale : il y a quelques années nous réalisions 65 % de notre activité à Paris et 35 % en région, à présent la capitale pèse 40 % de l’activité et le reste de l’ensemble du territoire 60 %.

Notre stratégie de déploiement national fonctionne à plein régime. Nous commençons à devenir très compétitifs en province, notamment sur la Côte d’Azur.

Quel est le prix moyen de vente d’un bien immobilier chez Kretz Real Estate ?

Il se situe à 1,9 million d’euros. Pour beaucoup, Kretz Real Estate incarne l’ultra-luxe. Or, nous travaillons trois segments de marché sur le haut de gamme : le luxe traditionnel, entre 1 et 5 millions d’euros ; le super-luxe, entre 5 et 10 millions d’euros ; et l’ultra-luxe, au-delà de 10 millions d’euros.

Chacun de ces segments répond à des dynamiques de marché différentes - avec une sensibilité plus ou moins forte sur l’évolution des taux d’intérêts - et des cycles de ventes plus ou moins longs.

La série L’Agence est visible, grâce à Netflix, dans 140 pays

Concernant la typologie des acquéreurs, on observe que sur les biens au-dessus de 5 millions d’euros à Paris (dans les 6^e, 7^e, 8^e et 16^e arrondissements), plus de 60 % sont étrangers, avec plus de la moitié d’entre eux qui sont américains.

Plus globalement à l’échelle de la France, si nous drainons une si forte proportion de clients étrangers, c’est grâce à la puissance de notre marque à l’international : la série L’Agence est visible, grâce à Netflix, dans 140 pays, et est très populaire aux États-Unis.

Quels sont vos objectifs de développement ?

S’agissant de l’international - et outre notre filiale en propre en Espagne avec à sa tête Louis Kretz et ses 17 conseillers immobiliers - nous allons ouvrir nos premières licences, en Belgique et en Suisse, avec droit d’entrée et redevance sur le CA à reverser.

Les ouvertures seront annoncées dans les prochaines semaines. Pour l’international, nous avons besoin de compétences locales pour nous y déployer.

Doubler nos effectifs d’agents en France au cours des 18 prochains mois

En ce qui concerne la France, nous voulons doubler nos effectifs d’agents au cours des 18 prochains mois pour soutenir notre croissance. Notre ambition est de continuer à prendre des parts de marché dans l’Hexagone et devenir un acteur majeur de l’immobilier de luxe.

Pour l’heure, grâce à notre progression, nous sommes placés dans le top 3. Si nous atteignons, à plus ou moins longs termes, 30 % de parts de marché, contre 10 % aujourd’hui, nous seront contents.

Nous restons pour l’heure des challengers. Mais nous avons dépoussiéré le marché, sans agences. C’est notre singularité et notre fierté.