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« Mon successeur devra relever de nombreux défis ! », Jean-François Buet, FNAIM

Par Aurélie Tachot | Le | Sites pour les professionnels

Le 13 octobre, les adhérents de la FNAIM éliront leur prochain président à l’occasion des journées fédérales. En attendant de connaître le nom de son successeur, l’actuel président Jean-François Buet, gérant du groupe Buet Immobilier à Dijon, revient sur les temps forts qui ont marqué son mandat. De la refonte de la communication de la FNAIM à ses prises de position vis-à-vis du gouvernement, en passant par le lancement de Bien’Ici… Son bilan

« Mon successeur devra relever de nombreux défis ! », Jean-François Buet, FNAIM - © D.R.
« Mon successeur devra relever de nombreux défis ! », Jean-François Buet, FNAIM - © D.R.

Vous avez été élu Président de la FNAIM le 25 mai 2012 avec 88,79 % des voix. Que retenez-vous de ces cinq ans de présidence ?

En changeant, il y a cinq ans, la baseline de la FNAIM (« Agir pour le logement »), j’ai réussi à positionner la Fédération comme un acteur du logement, à la fois aux yeux des politiques et du grand public. Cette démarche s’est accompagnée d’un changement dans la communication. J’ai préféré le mot « honoraires » à « commission », « secteur libre versus aidé » à « secteur privé versus social »… En se battant en faveur du logement, la FNAIM a réussi à faire entendre la voix de la profession, sans poujadisme, en particulier lorsque Cécile Duflot s’est emparé du Ministère du logement.

Hasard du calendrier, vous avez été élu à la tête de la FNAIM 10 jours après un autre président : François Hollande ! Pensez-vous avoir gagné quelques batailles politiques ?  

Oui ! Face à Cécile Duflot, la FNAIM a été l’un des défenseurs de la réglementation de la profession. Nous avons négocié le plafond des honoraires de location, qui est à un niveau acceptable pour les agents immobiliers travaillant en province. Nous nous sommes également battus contre l’encadrement des loyers, nous avons revalorisé le mandat exclusif, nous avons œuvré en faveur de la mise en place d’un extranet pour les copropriétés… Bref, nous avons fait joué notre rôle d’intermédiaire noble, sans prendre partie entre les propriétaires vendeurs, les acheteurs, les locataires, les investisseurs…

A l’inverse, avez-vous essuyé des échecs ?

Oui, je regrette que certaines idées reçues persistent sur les agents immobiliers et les syndics de copropriété. Par ailleurs, je trouve que le rôle de la FNAIM n’est pas encore bien compris. J’aurai aimé faire davantage de communication, notamment via des campagnes TV, mais nous avons subi quelques coupes budgétaires qui nous ont empêché de le faire ! Concernant la formation des agents immobiliers, qui était l’une de mes priorités, les choses ont beaucoup avancé. Mais nous sommes encore au début de la structuration de la profession…

Comment le nombre d’adhérents a-t-il évolué au sein de la FNAIM ?

Aujourd’hui, la FNAIM dénombre environ 10 000 adhérents. Elle en a malheureusement perdu ces cinq dernières années. Deux facteurs peuvent l’expliquer : la logique de regroupement de la profession, qui se traduit par d’importants rachats ainsi que la crise économique, qui a abouti, entre 2008 et 2012, à la fermeture de nombreuses agences et au départ à la retraite anticipé de plusieurs adhérents. Depuis un an et demi, le nombre d’adhérents repart toutefois à la hausse. L’indicateur qui est encourageant c’est que la représentativité de la profession est en hausse et s’élève à 50 %.

L’un des autres temps forts de votre mandat a été le lancement du portail Bien’Ici. A-t-il fédéré la profession ?

Oui, tout comme le combat qui nous a opposé à Frédéric Lefebvre, ancien secrétaire d’Etat chargé du commerce et de la consommation, puis à l’ancienne Ministre Cécile Duflot, Bien’Ici a soudé la profession ! Désormais, les acteurs de l’immobilier que sont Laforêt, Guy Hoquet, Era Immobilier, Orpi, Century 21…, devenus de plus en plus actifs au sein de la FNAIM, ainsi que les syndicats se parlent. Il est toutefois important de perdurer cet élan, d’autant plus que d’autres acteurs comme Le Bon Coin et, plus récemment, Facebook s’intéressent de près aux petites annonces immobilières.

Vous allez accompagner votre successeur jusqu’à la fin de l’année. Quels seront, selon vous, ses plus grands défis ?

Ils seront nombreux ! Le marché est impacté par plusieurs phénomènes - la numérisation, la simplification administrative… - et la profession doit s’y adapter. La question que mon successeur devra se poser est : comment une organisation patronale comme la FNAIM peut-elle apporter des services spécifiques à la profession ? Avec la montée en puissance des agents commerciaux indépendants, qui font partie du paysage immobilier, les schémas économiques se diversifient. Tout l’enjeu sera de répondre aux besoins de ces nouveaux modèles d’entreprises !