Évaluation

Marketing digital : les tendances à surveiller dans l’immobilier

Par Aurélie Tachot | Le | Services pour évaluer

21 heures : c’est le temps que les Français passent, chaque semaine, à naviguer sur Internet, selon une étude de 2018 de l’Agence du Numérique. Une présence digitale est désormais incontournable lorsqu’on veut développer un business, notamment une agence immobilière, où la concurrence est accrue. Inbound marketing, assistant conversationnel, growth hacking… Zoom sur les tendances en matière d’e-marketing que les agents immobiliers doivent surveiller en 2020 pour acquérir de nouveaux clients.

Marketing Digital - © D.R.
Marketing Digital - © D.R.

L’utilisation de la vidéo dans l’inbound marketing

Attirer de nouveaux prospects sur son site web via du contenu de qualité, sans avoir à les démarcher : tel est le principe de l’inbound marketing. L’approche est encore peu exploitée par les agents immobiliers. « Pour se différencier, il est possible de se tourner vers des formats peu utilisés comme le podcast. Il s’écoute partout, notamment dans les transports en commun et est adapté lorsqu’on souhaite partager des conseils à forte valeur ajoutée  », estime Thierry Valla, formateur à l’IMSI et président de la société Arfim. «  Ce format est uniquement pertinent si l’agent immobilier cible les actifs citadins et qu’il maîtrise son mode de distribution », tempère Brice Germain, chargé de marketing à l’agence Copernic. Pour attirer l’attention des prospects, réaliser des vidéos sur YouTube est, selon lui, plus efficace. À condition que le discours ne soit pas trop commercial. « YouTube est devenu le 2e moteur de recherche après Google. Sa cible est plus large et les messages que les agents immobiliers peuvent véhiculer toucheront davantage les prospects qu’un simple mail », estime-t-il.

Le « marketing automation » pour automatiser les relances

Envoyer un email de bienvenue lors de son inscription à une newsletter, recevoir un mail de relance lorsqu’on abandonne un panier sur un site d’e-commerce… Toutes ces tâches sont possibles grâce au « marketing automation ». Utilisée à des moments charnières du cycle immobilier, cette technique peut permettre aux agents de garder le lien avec leurs prospects ou anciens clients. « Après la signature d’une promesse d’achat, un moment à l’issue duquel les acquéreurs ont souvent besoin d’être rassurés, il est par exemple intéressant d’envoyer un mail automatique pour renouer le contact avec ses clients », indique Frédéric Canevet, expert en marketing chez ConseilsMarketing.com. Voire même d’envoyer un contenu tel qu’un livre blanc résumant les étapes d’un cycle de transaction. Autre cas de figure : « Lorsqu’un agent immobilier décroche un mandat, il peut, via des outils de marketing automation comme VMS Online, enregistrer un message vocal pour décrire le bien puis l’envoyer à toutes les personnes de son réseau susceptibles d’être intéressées », ajoute-t-il.

Le marketing conversationnel via un chatbot

À l’heure où le parcours d’achat commence presque systématiquement sur Internet, utiliser un chatbot comme point d’entrée d’un site web est une stratégie intéressante, qui répond aux attentes d’immédiateté désormais exigée par les internautes. « Le chatbot est une excellente manière d’engager la conversation avec des internautes, d’initier un premier contact avec ceux qui, de toute manière, n’auraient pas poussé les portes d’une agence immobilière. C’est un outil attractif qui peut permettre aux agents immobiliers de qualifier la recherche immobilière de leurs futurs clients, donc de mieux s’adresser à eux par la suite, lorsqu’ils échangeront par téléphone », explique Brice Germain. « Les chatbots sont particulièrement adaptés aux personnes qui ne veulent pas remplir de formulaire de demande de contact car elles jugent cette action fastidieuse. Lorsqu’ils sont installés sur Messenger, ils permettent par ailleurs de récupérer les informations issues de Facebook du prospect, ce qui permet ensuite de mieux cibler son discours », précise Frédéric Canevet. L’outil 100 % online permet, lui aussi, de partager du contenu pour aider les porteurs de projets dans leurs étapes de recherche.

La prise de rendez-vous en ligne

Malgré le boom des applications de messagerie instantanée tels que WhatsApp, Messenger, Skype, Snapchat…, «  les clients sont encore nombreux à se plaindre d’avoir du mal à joindre les agents immobiliers. Les outils qui synchronisent les agendas des professionnels avec ceux des particuliers et qui permettent de prendre des rendez-vous en ligne facilitent la prise de contact », explique Thierry Valla. En septembre dernier, le réseau Laforêt a lancé ce type de service, inspiré par Doctolib et proposé par plusieurs start-up dont Wehome et NeoNotario. L’objectif ? Gérer l’afflux de demandes entrantes en provenance des portails d’annonces. L’enseigne constate que la majorité des rendez-vous sont pris après 21 heures, donc en dehors des heures d’ouverture des agences. L’outil en ligne, très apprécié par les internautes en quête d’immédiateté, permet par ailleurs aux agents immobiliers de réduire le temps dédié à la prospection.

Le « growth hacking »

Quoique freinée par l’entrée en vigueur du RGPD, le « growth hacking » est une méthode qui permet de prospecter plus efficacement en sortant des sentiers battus. Utilisée par les mastodontes Facebook, Airbnb et DropBox, l’approche permet d’optimiser le tunnel de conversion en améliorant chaque étape de ce cycle, notamment l’acquisition de clients. Comment ? En utilisant des outils comme Lusha, qui permet de récupérer le mail ainsi que le numéro de téléphone de n’importe quel internaute. « Cette technique peut par exemple être intéressante pour identifier une personne qui vend un appartement, après avoir récupéré ses nom et prénom via une opération de boitage », explique Frédéric Canevet. À noter que le growth hacking est aujourd’hui plutôt aux mains des professionnels du marketing, non des agents immobiliers, « qui ont tout intérêt à se concentrer sur les techniques de bases comme l’utilisation des réseaux sociaux, qui restent le b-a-ba en matière de marketing digital  », conseille Brice Germain.