Franchise

Marché immobilier : la situation se stabilise en France (Orpi)

Par Christian Capitaine | Le | Réseaux-franchise

Le marché immobilier français amorce une lente sortie de crise, selon Orpi, premier réseau immobilier coopératif de France. Les signes d’un retour à l’équilibre se précisent, affirme-t-il dans son dernier communiqué. Toutefois, la prudence reste de mise, prévient-il, alors que les acteurs du secteur appellent à des mesures concrètes de la part du gouvernement pour consolider cette reprise.

La coopérative immobilière Orpi déploie 1 350 agences en France - © D.R.
La coopérative immobilière Orpi déploie 1 350 agences en France - © D.R.

Ces derniers mois ont été marqués par une baisse confirmée des prix de l’immobilier, au sein du réseau Orpi (1 350 agences immobilières), estimée à -4 % sur la période estivale 2024.

Cette diminution des prix, associée à un ralentissement de la baisse des volumes de compromis (en cette rentrée immobilière, Orpi observe une diminution du nombre de compromis de 8 % par rapport à l’année dernière), est perçue comme un signal positif par les professionnels du secteur. Selon Orpi, 1 agent sur 10 estime que le marché reprend des couleurs et se dit confiant pour les mois à venir.

« Le ralentissement de la diminution des volumes de compromis dessine une dynamique positive » (G. Martinaud)

« Après une baisse en début d’année, le ralentissement de la diminution des volumes de compromis dessine une dynamique positive. Cependant, il ne faut pas se réjouir trop vite. Il est crucial de rester prudent pour que la crise soit derrière nous », avertit Guillaume Martinaud, président de la coopérative Orpi.

La baisse des prix, bien que significative, n’est pas uniformément perçue comme suffisante. Si 15 % des agents de la coopérative considèrent que cette baisse permet au marché de se relancer, 51 % estiment que les efforts doivent se poursuivre.

En effet, le marché immobilier reste hétérogène avec des différences notables entre les régions. Certaines villes, comme Toulouse, montrent des signes de reprise avec une légère augmentation des volumes de compromis (+1 %), tandis que d’autres zones peinent à sortir de l’ornière.

Les taux de crédit : un frein majeur pour les acquéreurs

L’accessibilité au crédit reste un enjeu majeur pour les acquéreurs. L’étude d’Orpi révèle que 27 % des agents immobiliers pensent que la baisse des taux de crédit relance les projets d’achat, mais 43 % jugent cette baisse encore insuffisante pour stimuler pleinement le marché.

Par ailleurs, 30 % des répondants soulignent que les conditions d’accès au crédit demeurent trop restrictives et les taux encore trop élevés pour permettre à de nombreux Français de concrétiser leurs projets immobiliers.

Ce constat met en lumière l’importance des conditions de financement dans la dynamique du marché immobilier. Avec des budgets serrés et des taux de crédit qui n’ont pas encore suffisamment baissé, les primo-accédants et les locataires restent les plus affectés par la crise du logement. Ce sont les secundo-accédants et les propriétaires déjà installés qui dominent actuellement les transactions, représentant 78 % des clients des agences Orpi.

Les villes secondaires et les zones rurales gagnent en popularité

Une des tendances marquantes de cette rentrée est la popularité croissante des villes secondaires et des zones rurales, estime-t-on chez Orpi. Alors que les grandes métropoles peinent à séduire en raison de prix élevés et d’une offre limitée, 28 % des agents de la coopérative observent une concentration des recherches dans les centres-villes des villes secondaires. De plus, 30 % des acheteurs se tournent vers la périphérie proche et 19 % vers les zones rurales, attirés par des prix plus abordables et une meilleure qualité de vie.

Les défis persistants : contexte politique et contraintes règlementaires

Malgré ces signes positifs, plusieurs freins continuent d’entraver la sortie de crise du marché immobilier. L’incertitude politique est l’un des principaux obstacles, dissuadant les vendeurs de mettre leurs biens sur le marché, estime-t-on chez Orpi.

Près de 30 % de ses agents jugent que l’instabilité politique est le premier frein pour les vendeurs, réduisant ainsi l’offre disponible. À cela s’ajoutent les charges fiscales liées à la vente, mentionnées par 15 % des agents, et les contraintes de rénovation énergétique, un frein pour 19 % des répondants.

Du côté des acheteurs, le manque d’offre est perçu comme le principal obstacle par 21 % des agents, tandis que 31 % pointent les difficultés de financement comme le frein majeur. Ces éléments soulignent l’urgence d’une réponse gouvernementale forte et coordonnée pour lever les obstacles à la propriété et encourager la mise sur le marché de nouveaux biens.

Appel à une action gouvernementale

Dans ce contexte, Orpi appelle le gouvernement à faire du logement une priorité nationale. Guillaume Martinaud plaide pour des mesures significatives face à la crise immobilière, avec une vision claire, durable et ambitieuse.

« Contraintes sur la vente des passoires thermiques, pressurisation fiscale, manque d’offre disponible, plus que jamais, nous avons besoin d’un gouvernement qui place le logement au centre des priorités, avec un ministre de plein exercice ! » insiste-t-il.