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« Foncia veut renouer avec la croissance organique », Philippe Salle

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Il a pris ses fonctions à la tête de Foncia en décembre 2017. Après l’ingénierie chez Altran et la restauration collective avec Elior, Philippe Salle s’attaque pour la première fois au monde de l’immobilier, qu’il compte bien bousculer. Reconnu pour son audace et son goût de l’innovation, il nous explique ses projets pour le groupe Foncia, ses 500 agences et ses 8500 salariés

« Foncia veut renouer avec la croissance organique », Philippe Salle - © D.R.
« Foncia veut renouer avec la croissance organique », Philippe Salle - © D.R.

Quelle est votre feuille de route pour Foncia ?

Notre premier objectif est de gagner des parts de marché en France, en renouant avec la croissance organique. Dans notre métier, et ce n’est pas forcément propre à Foncia, nous perdons beaucoup de clients chaque année. Une des priorités sera donc de garder nos clients. Le deuxième axe est technologique : nous allons mieux utiliser le digital pour combiner les forces de notre terrain avec des outils puissants. Le troisième objectif est de renforcer notre présence à l’international. Nos activités en Belgique, en Suisse et en Allemagne représentent un chiffre d’affaires global d’une centaine de millions d’euros. L’objectif est de doubler cet effort d’ici 4 à 5 ans.

Jusqu’ici, la croissance externe était au cœur de la stratégie de Foncia. Qu’en est-il aujourd’hui ?

La croissance externe fait partie de notre business model. Nous allons coupler la croissance organique avec des acquisitions. En 2018, le rythme s’est accéléré, avec un rachat de cabinet d’administration de biens par semaine en moyenne, principalement en France. Jusque-là, nous avons fait assez peu d’investissements dans des start-up. Nous avons regardé une centaine de dossiers avec les équipes du digital et des fusions-acquisitions. J’observe qu’il se passe beaucoup de choses dans le secteur de la transaction ou de la construction mais finalement assez peu dans notre cœur de métier de l’administration de biens. Nous devrions toutefois investir dans deux ou trois start-up dans les six prochains mois.

Quels sont vos projets en matière de digital ?

Foncia a pris un peu d’avance sur notre marché en matière de digital ces dernières années, mais en faisant des petits pas. Nous allons faire un grand pas ! En 2018, nous sommes dans la construction de nouveaux outils digitaux que nous commencerons à tester au premier semestre 2019 dans des agences pilotes. L’objectif est d’être plus efficaces et de mieux servir nos clients pour les fidéliser.   Concrètement, notre outil MyFoncia sera beaucoup plus complet. Nos clients pourront obtenir une information complète, transparente et en temps réel sur ce qui se passe dans leur immeuble, pour la copropriété, ou dans leur bien pour les bailleurs. Nous souhaitons également permettre à nos gestionnaires d’être plus présents sur le terrain, avec des outils connectés en temps réel sur notre système.

Vous annoncez 2,5 % de parts de marché sur la transaction. Quels sont vos objectifs pour ce segment ?

Nous ne regardons pas les acquisitions sur ce marché. Comme beaucoup d’acteurs de la transaction, nous sommes en manque de personnel, sur un marché qui toutefois se retourne puisqu’il est négatif cette année. Nous avons 1000 consultants en France à ce jour. Nous avons recruté une cinquantaine de collaborateurs depuis le début de notre campagne de recrutement en mai dernier. Nous essayons d’être plus attractifs que la concurrence auprès des vendeurs, avec des opérations marketing novatrices pour faire venir du flux. Baisser les honoraires pour les baisser, cela n’a aucun intérêt !

Votre prédécesseur visait le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2019 au total. Où en êtes-vous ?

Le groupe Foncia atteindra le milliard d’euros de chiffre d’affaires fin 2019 et dépassera les 900 millions pour cette année. 

Gaëlle Fillion