Évaluation

Proptech : Beelly, l’outil qui révèle le coût de la rénovation des passoires énergétiques

Par Christian Capitaine | Le | Sites d'évaluation

Rendre accessible, à l’ensemble des acteurs de la chaîne immobilière, le coût de la rénovation énergétique dont ont besoin les passoires thermiques pour qu’elles puissent se défaire de leur étiquette F ou G. Telle est la vocation de cet outil numérique qui a été lancé en juillet 2023. Son CEO, Manuel Letort, nous en décrit son fonctionnement et en révèle son coût.

L’équipe de Beelly. - © D.R.
L’équipe de Beelly. - © D.R.

Ce nouvel outil digital, baptisé Beelly et dont peuvent se saisir les agents immobiliers depuis juillet 2023, annonce la couleur : faciliter les ventes immobilières des passoires thermiques, soit les logements dont le DPE (diagnostic de performance énergétique) affiche la lettre F ou G.

Comment ? En calculant le coût des travaux dont elles ont besoin pour qu’elles puissent se défaire de ces étiquettes à la fois encombrantes et guère propices à la vente.

« On compte en France plus de 5 millions de passoires énergétiques, soit autant de logements qui sont difficiles à vendre pour les agents immobiliers, rappelle Manuel Letort, CEO de cette proptech bordelaise, citant une étude du portail SeLoger. La preuve : 90 % des acquéreurs visitent uniquement des biens avec un bon DPE ou considèrent que c’est un argument de négociation. »

Une techno basée sur des données ADEME

Pour parvenir à chiffrer le montant des travaux à réaliser dans la passoire thermique - ainsi que les économies réalisées par son propriétaire une fois le chantier terminé - Beelly récolte l’ensemble des informations réglementaires qui sont affichées sur les annonces immobilières.

Soit : la lettre du DPE du bien immobilier, sa consommation en énergie (calculée en Kwh/m2), son niveau d’émission en gaz à effet de serre, sa localisation, sa surface, son nombre de pièces ou encore son étage. 

« Avec l’ensemble de ces éléments, nous arrivons ainsi, grâce à notre technologie qui est basée sur des données de l’ADEME (Agence de l’environnement de la maîtrise de l’énergie), à déterminer le coût des travaux de rénovation énergétique à prévoir pour améliorer le DPE du bien, poursuit Manuel Letort, c’est-à-dire, et plus précisément, à atteindre la lettre C pour une maison et la lettre D pour un appartement - dans ce deuxième cas de figure, il s’avère en effet plus difficile de faire monter le DPE jusqu’à la lettre C en raison des contraintes liées aux  copropriétés  ». 

Et ce dernier de préciser : « Notre outil ne détaille pas quels types de travaux doivent être entrepris, mais seulement le montant de l’enveloppe globale nécessaire. Il restitue également deux autres informations précieuses : le bilan carbone du bien avant et après travaux, ainsi que les subventions et aides auxquelles le propriétaire est éligible. »

4 000 agences immobilières utilisent déjà l’outil

Une fois le chiffrage du montant des travaux effectué par Beelly, il est automatiquement intégré sur l’annonce immobilière sous la forme d’un widget, que l’agent immobilier peut ainsi partager avec ses clients vendeurs et acquéreurs. 

Après avoir signé un partenariat avec l’éditeur de logiciels immobiliers Apimo, Beelly a entamé des discussions avec les grands portails d’annonces immobiliers pour que ses chiffrages puissent y figurer sur les annonces.

A ce jour, 4 000 agences immobilières ont déjà intégré le widget Beelly et ses prédictions sur les annonces immobilières qui figurent sur leur site web. « Deux mois après notre lancement, nous enregistrions plus de 50 000 simulations de projets de rénovation », ajoute le CEO de la start-up. 

Pour se rémunérer, celle-ci propose un abonnement. Soit, pour les agences indépendantes, une souscription qui varie de 30 à 70 euros par mois pour 10 à 20 annonces ; et, s’agissant cette fois des grands réseaux immobiliers, des abonnements aux prix personnalisés.