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« Nos adhérents décrochent 36 % de mandats exclusifs en plus », Philippe Godet, AMEPI

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Il y a un an et demi, l’AMEPI est entrée dans une phase d’accélération. Créée en 2009 par les trois syndicats immobiliers ainsi que des patrons de réseaux, l’association soutient plus que jamais le partage de mandats exclusifs. Une pratique qui se développe, même si elle peine encore à convaincre… Pour inverser la tendance, Philippe Godet, directeur exécutif du fichier AMEPI, compte moderniser son fichier grâce à l’analyse de datas

« Nos adhérents décrochent 36 % de mandats exclusifs en plus », Philippe Godet, AMEPI - © D.R.
« Nos adhérents décrochent 36 % de mandats exclusifs en plus », Philippe Godet, AMEPI - © D.R.

Explications.

L’AMEPI vient de passer le cap des 3500 agences adhérentes. Comment expliquez-vous cette croissance ?

Sur les 25 000 à 30 000 agences immobilières présentes en France, 3500 utilisent effectivement notre fichier de mandats exclusifs partagés. Notre nombre d’adhérents a ainsi augmenté de 15 % en 2016. C’est en partie dû à la communication de notre association, qui s’est accélérée depuis un an et demi. Nos responsables régionaux sont davantage allés à la rencontre des associations locales de leur territoire pour rappeler l’intérêt du fichier Amepi et expliquer les évolutions de l’outil informatique.

D’autres facteurs entrent-ils en ligne de compte ?

Oui, nous assistons à une prise de conscience des agents immobiliers sur l’intérêt du mandat exclusif, qui aboutit sur 1 vente sur 2, par rapport au mandat simple, qui aboutit sur 1 vente sur 9 seulement ! Face à la concurrence des particuliers, mais aussi des notaires, des agents mandataires, des avocats d’affaires et des banques, qui font également des transactions, les agents immobiliers comprennent de mieux en mieux que s’ils se regroupaient, ils détiendraient tout le marché !

Le coût de l’adhésion a-t-il évolué ces dernières années ?

Non, il est toujours de 1350 euros HT par an, ce qui est assez indolore. D’après une étude que nous avons réalisée en 2015 auprès de 4 réseaux, nos adhérents décrochent 36 % de mandats exclusifs en plus et génèrent un chiffre d’affaires supplémentaire de 84 000 euros. L’objectif de l’Amepi, qui est une association loi 1901, n’est pas de gagner de l’argent. Dès que nous aurons davantage d’adhérents - nous espérons 4000 d’ici la fin de l’année -, le coût de cette cotisation diminuera.

Aujourd’hui, le fichier Amepi est ouvert aux agences immobilières indépendantes, adossées à un réseau et aux franchises. Quid des mandataires ?

Aujourd’hui, les mandataires n’y sont pas éligibles. S’ils se professionnalisent, se forment davantage et ouvrent des agences afin d’accueillir leurs clients, nous reconsidérerons la question. Nous sommes dans un métier de service où la dimension humaine est primordiale. Même s’il est important d’intégrer le digital dans nos pratiques, nous devons garder nos espaces physiques. Comme aux Etats-Unis, il faudrait que les mandataires se regroupent au sein de bureaux communs.

Le fichier va-t-il s’enrichir ces prochains mois ?

Nous réalisons actuellement un gros travail sur la data. Nous agglomérons toutes les données des biens vendus par nos adhérents afin de permettre aux agents immobiliers de faire des estimations au plus juste prix, directement au sein de leur logiciel métier. Nous imposons donc un cahier des charges précis aux éditeurs, avec qui nous multiplions les passerelles. Ce travail aboutira en juin 2018, lorsque nous dévoilerons notre nouvel outil, plus puissant, autour de la data.

Aurélie Tachot