Start-up proptech : Skarlett lève 4 M€ pour redonner du pouvoir d’achat aux plus de 60 ans

Comment est née la plateforme Skarlett ?

Avec Aurélien Gouttefarde et Benjamin Gaignault, les deux autres dirigeants de Skarlett et qui sont respectivement les fondateurs des start-ups Homeloop et Ornikar, nous nous sommes retrouvés sur un sujet qui, jugions-nous, pouvait donner naissance à un solide projet d’entreprise :

« De quelle manière pouvons-nous servir intelligemment les plus de 60 ans, qui sont 18 millions en France, en leur permettant de retrouver du pouvoir d’achat pour financer leurs projets ou ceux de leurs proches ? »

Objectif de 20 collaborateurs fin 2023

C’est ainsi qu’avec l’aide d’investisseurs, et après un financement en early stage d’un montant de 4 millions d’euros, nous avons lancé, début 2023, la plateforme Skarlett (1). Celle-ci compte aujourd’hui une dizaine de collaborateurs. Et l’ambition est d’en compter une vingtaine fin 2023.

Quels services déployez-vous au sein de la plateforme ?

L’immobilier est la première famille de services que nous proposons. A ce jour, on estime que 70 % des plus de 60 ans sont propriétaires en France, soit d’une résidence principale ou d’une résidence secondaire. Ce patrimoine immobilier représente un peu plus de 3 000 milliards d’euros.

Tout le monde en convient : cet argent existe, mais il est bloqué. Et c’est précisément à ce stade que Skarlett intervient : grâce à la mise en action de mécanismes, notre travail va consister à rendre ce patrimoine immobilier liquide, à redonner du pouvoir d’achat à cette population de propriétaires. Mais tout en les laissant vivre chez eux, car c’est le souhait de 80 % d’entre eux.

Quels sont ces mécanismes ?

Mal connus, jugés par certains poussiéreux ou mal utilisés, et pourtant bien utiles pour libérer de l’argent bloqués dans son patrimoine immobilier, ils sont quatre :

• la vente en viager avec ou sans rente (le viager consiste à vendre un logement à une personne qui verse en échange une rente viagère au vendeur jusqu'à son décès imprévisible, NDLR),
• la vente en nue-propriété (on parle d’achat immobilier en nue-propriété lorsque le bien acquis a fait l’objet d’un démembrement, le droit de propriété sur le bien étant divisé entre l’usufruitier, qui peut occuper le bien ou l’utiliser pour percevoir des revenus et le nu-propriétaire, qui dispose du bien et peut leur vendre, NDLR)
• le prêt viager hypothécaire (il permet d’emprunter une somme d’argent en contrepartie d’une hypothèque sur un bien immobilier, NDLR).

Ainsi, notre rôle est de présenter, à nos clients, ces mécanismes mal connus de manière intelligible, digitalisée et sécurisée. Et qu’in fine chacun puisse comprendre quels avantages ils peuvent tirer de se saisir de ces procédés en fonction de leur âge, du montant de leur patrimoine, de leur situation familiale, de leurs attentes et de leurs projets.

Pour faire fonctionner ces mécanismes, nous introduisons une relation entre notre client particulier et un professionnel de l’investissement (que nous choisissons et qui financent ces solutions), et qui comporte moins de risques qu’une relation établie entre deux particuliers, notamment les risques d’impayés pour le vendeur.

Comment vous rémunérez-vous ?

Skarlett se rémunère via un système classique de commissions

Skarlett, en qualité d’intermédiaire entre un particulier et un fonds d’investissement, se rémunère via un système classique de commissions, qui sont variables selon les solutions mises en place.

Quant à leurs montants, nous appliquons les taux standards que l’on trouve sur le marché de la transaction immobilière. Ce sont bien les professionnels de l’investissement qui paient les commissions et que les montants proposés aux propriétaires sont tout compris.

De quelle enveloppe, via ces investisseurs, disposez-vous pour accompagner vos clients ?

Nous ne communiquons pas sur ce montant. Ce que je peux dire, en revanche, c’est que nous avons largement assez de partenaires financiers (dont une grande part sont très attirés par ces investissements dit « à impact », ici sociétaux, car nous permettons le maintien à domicile des personnes de plus de 60 ans), pour couvrir tous les besoins de nos clients cette année et en 2024.

Du côté de nos objectifs commerciaux, nous préférons également les garder confidentiels. Lancée en tout début d’année, la plateforme est en train de rencontrer ses premiers clients.