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Colocation intergénérationnelle : Colette lève trois millions d’euros

Par Christian Capitaine | Le | Sites pour les particuliers

La plateforme de colocation intergénérationnelle Colette, qui opère à Paris, Lyon et Bordeaux, boucle un second tour de table en réunissant trois investisseurs majeurs de l’économie sociale et solidaire. Et annonce ses objectifs : multiplier par trois le nombre de binômes créés par mois.

Justine Renaudet, cofondatrice de Colette - © D.R.
Justine Renaudet, cofondatrice de Colette - © D.R.

Lancée en 2020, Colette boucle ici son second tour de table. Il faut dire que, dans cet intervalle, sa dynamique de croissance ne fut pas en reste.

Déployant ses services, depuis ses origines, à Paris et en région parisienne, la plateforme de colocation intergénérationnelle compte également, depuis le début de l’année, des clients à Lyon et Bordeaux.

« Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 900 binômes (un binôme étant constitué d’un hôte et d’un colocataire), dont plus de la moitié depuis janvier 2022 », précise Justine Renaudet, cofondatrice de cette jeune pousse.

Succès du bouche-à-oreille

A la source de ce succès ? Deux éléments sont à retenir, selon cette ex-responsable des relations publiques chez Blablacar : le fait que l’entreprise soit plus connue (« le bouche-à-oreille qui vante notre concept marche très bien », relève-t-elle) et le fait que le Covid soit derrière nous (davantage de jeunes sont en recherche de logements dans les grandes villes, notamment pour suivre des stages en entreprise).

Proposant de mettre en relation les étudiants en recherche d’un logement et les séniors de plus de 60 ans qui disposent d’une chambre dans leur logement, Colette a, depuis sa fondation, reversé deux millions d’euros de revenus à ses hôtes.

« L’impact positif de notre concept est double : d’une part auprès des hôtes, à qui nous permettons, pour nombre d’entre eux, de rester chez eux en bonne santé ; d’autre part auprès des jeunes, à qui nous facilitons l’accès au logement dans les grandes villes, souligne Justine Renaudet, car, pour rappel, le prix d’une chambre à Paris chez Colette est de 590 euros en moyenne par mois, soit un montant 35 % moins élevé que celui d’un studio dans la capitale. »

Et d’ajouter : « Notre modèle a aussi pour double vertu de lutter contre l’étalement urbain et de rentabiliser les logements inoccupés.  » Et ce, en se focalisant sur des villes où, à la fois existe une pénurie de logements étudiants et où leurs prix sont très élevés.

Petit rappel du modèle économique de la startup : une fois la colocation mise sur les rails, l’hôte s’acquitte de frais de services d’un montant qui correspond à 15 % du loyer mensuel perçu. Quant au colocataire, il verse également à la plateforme de colocation des frais de services mensuels, soit la somme de 38 euros.

5 000 chambres à fin 2024

Fort de cet investissement de trois millions d’euros réalisé auprès « d’investisseurs majeurs de l’économie sociale et solidaire », précise-t-on chez Colette (le fonds Mutuelles Impact, géré par XAnge avec Investir&+ ; Founders Future ; et le fonds lyonnais Evolem), la startup s’est fixé deux objectifs :

Premièrement, doubler ses effectifs à horizon fin 2023 (notamment au pôle tech) pour compter une trentaine de collaborateurs ; deuxièmement, investir en communication BtoC (réseaux sociaux, campagne d’affichage…) afin « d’évangéliser notre mode de logement », reprend la cofondatrice.

Avant de conclure : « Le bouclage de cette levée de fonds témoigne de notre forte ambition de croissance. Nous voulons grandir vite. » Soit multiplier par trois le nombre de binômes constitués par mois et s’appuyer sur la colocation de 5 000 chambres, en France, à horizon fin 2024.