Franchise

2020 : Une année « historique » pour Laforêt

Par Christian Capitaine | Le | Réseau de franchisés

Préparation des équipes avant ce prochain (probable) confinement, bilan d’activité du réseau aux termes de l’année écoulée, perspectives pour le marché dans l’ancien en 2021 : Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt, lève le voile.

Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt - © D.R.
Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt - © D.R.

L’hypothèse d’un troisième confinement se précise. Comment vous y préparez-vous chez Laforêt ? 

Nettement mieux que lors du premier confinement. A cette époque, l’effet de sidération fut grand. Nous avions à mettre à l’abri nos familles, nos entreprises et nos collaborateurs. Depuis, nous avons développé un savoir-faire concernant les bonnes pratiques à mettre en œuvre, notamment en matière de travail à distance. 

Aussi, lundi 25 janvier, nous avons tenu un comité de direction dédié à cette hypothèse d’un troisième confinement dont nous ne connaissons pas les contours. Un plan d’action a été défini à un son issu. Il comprend un volet relatif à la situation sanitaire (Comment organiser le télétravail de nos collaborateurs ? Comment interagir avec nos clients ? etc.) ; puis un deuxième concernant la communication et les réseaux sociaux.

Enfin, et selon la nature des mesures annoncées, nous envisageons de réactiver une « task force » en charge de débriefer les annonces du gouvernement, et notamment la publication des décrets, sur les questions économiques et juridiques liées à la pandémie. 

Globalement, nous restons plutôt sereins quant à notre capacité d’adaptation à cette éventualité d’un nouveau confinement. Reste à savoir si nous pourrons maintenir nos agences ouvertes et assurer l’intégralité de nos missions.

Quel bilan d’activité dressez-vous pour Laforêt en 2020 ? 

L’année écoulée fut, sur le plan de la dynamique d’activité, la deuxième meilleure de notre histoire. Contre toute attente, surtout lorsque nous sortions du premier confinement, la résistance du marché à ces successions de « stop and go » s’est révélée remarquable, confirmant ainsi l’appétence des Français pour la pierre.

Plus concrètement, les caractéristiques marché de 2020 furent, pour nous, identiques à celles de 2019 avec, par exemple, une croissance de la demande - c’est-à-dire des acquéreurs qui nous contactent pour nous faire part de leur projet immobilier - de 1 % (cette croissance était déjà de 20 % en 2019 versus 2018). 

En ce qui concerne l’offre, elle a continué de s’amoindrir, baissant de 11 % entre fin 2020 et fin 2019. Conséquence : la dynamique des prix est demeurée haussière, de précisément 4,1 % par rapport à l’année 2019. Et au global, nous aurons accusé, l’an passé, un repli de nos transactions de 6 %, en rappelant que nos agences ont été fermées trois mois durant, c’est-à-dire 25 % du temps. Le marché aurait pu décrocher. Il n’en n’a rien été. 

Comment expliquer cette bonne résilience de la filière de l’immobilier ancien ? 

Rappelons qu’un achat immobilier est majoritairement lié aux moments de la vie : un mariage, la naissance d’un enfant, un déménagement parce que les enfants quittent le foyer… Et ces cycles de vie, Covid ou pas, ne s’arrêtent pas.

La bonne dynamique fut certainement aussi liée aux confinements à l’issue desquels des projets sont nés, certains Français souhaitant un logement avec une pièce supplémentaire, d’autres avec un balcon ou une terrasse.

Puis l’investissement locatif ne s’est pas tari. Mieux : il a progressé de 1 point par rapport à 2019 en drainant, l’an passé, 24 % de nos ventes.

Enfin, la possibilité pour de nombreux CSP + de pouvoir travailler à distance a fait naître des envies d’achats d’un second pied-à-terre, voire pour certains de quitter les métropoles.  

Des secteurs géographiques ont-ils suscité une appétence particulièrement forte ? 

Oui, la Bretagne et la Normandie (avec pour cette dernière une hausse des volumes de nos transactions par rapport à 2019), ainsi que des villes comme Tours ou Orléans grâce à leur proximité avec la région parisienne.

Puis je dirais plus globalement l’ensemble des secteurs géographiques distants de moins de deux heures des grandes métropoles. C’est, par exemples, les Landes pour la ville de Bordeaux, ou encore les lacs de Savoie pour les habitants de l’agglomération lyonnaise.

Autre phénomène marquant : le retour en grâce des villes moyennes, des communes de banlieues et de la périphérie des grandes villes. Reste à savoir si cette tendance s’inscrira sur le long terme.  

A-t-on assisté à une vague de départ des urbains vers les zones plus reculées ? 

On ne peut pas parler de vague de départ, mais l’intérêt des Français pour certains territoires plus reculées, voire en ruralité, s’est révélé plus marqué qu’une année plus tôt. La preuve : les recherches de maisons ont progressé de 10 %, alors que celles pour les appartements ont reculé de 9 %.

En termes de visites, également, nous en avons organisées dans ces secteurs bien plus qu’en 2019. Voilà pour les intentions. Reste le passage à l’acte d’achat. Et force est de constater qu’il n’a pas encore eu lieu pour nombre de projets.  

Les critères de recherches des futurs acquéreurs ont-ils évolué avec la crise ? 

Les besoins d’avoir un extérieur, de la luminosité, des ouvertures sur l’extérieur, une pièce en plus pour installer un bureau ont progressé. Cette poussée est liée, bien sûr, aux confinements qu’ont connus les Français l’an passé.

Autre critère important de recherche, la connectivité : les acquéreurs veulent une bonne connexion à Internet, notamment pour le home-office. Lors des visites, on en voit de plus en plus téléphone à la main vérifier que le réseau fonctionne bien, et y compris pour le téléphone. 

A quelles évolutions des prix pouvons-nous nous attendre en 2021 ? 

C’est très difficile à dire, car nous faisons face, sur le plan sanitaire, à de nombreuses inconnues : Comment et quand allons-nous pouvoir être tous vaccinés ? Quand et à quel rythme l’économie française va-t-elle redémarrer ? Dans quels proportions le chômage va-t-il évoluer ?

Je suis surpris de lire ou d’entendre certains observateurs du marché immobilier pronostiquer l’évolution des prix ou des volumes dès les premiers jours du mois de janvier. Personnellement, j’ignore quelle sera l’évolution exacte des prix en 2021. Cela n’empêche pas de constater certaines tendances comme l’augmentation de la demande sur les banlieues et les villes moyennes avec, pour conséquence, une forte pression sur les  prix.

Pour autant, les prix reculeront-ils dans les grandes métropoles ? C’est peu probable. L’immobilier y est « liquide » et toujours très prisé. 

Comment s’est développé le réseau Laforêt au cours de l’année 2020 ? 

Nous avons signé, l’an passé, 90 nouveaux contrats de franchises. Le 15 mars dernier, alors que le confinement commençait, ce chiffre nous semblait très difficile à atteindre. Mais c’était sans compter sur la résilience des entrepreneurs. Aussi, nous avons bénéficié d’un coup de pouce : juste avant le premier confinement, nous lancions notre parcours de développement de franchises digitalisé.

La moitié des franchisés recrutés l’an passé l’ont été dans le cadre d’une cession d’entreprise, liée le plus souvent à un départ en retraite. L’autre moitié a concerné, à parts égales, d’une part des créations par des candidats issus d’autres secteurs d’activité, et d’autre part l’affiliation d’agents immobiliers indépendants ou de mandataires.