Franchise

« Nous implanter en province là où l’ultra-luxe prédomine » (Alexandra Leca, Vaneau)


Le réseau parisien haut de gamme Vaneau (quinze agences) gravit une marche supplémentaire en se positionnant sur le segment de l’ultra-luxe avec sa nouvelle enseigne Vaneau Collection Privée. Quels territoires vise-t-elle ? Avec quels outils et objectifs ? Les réponses avec Alexandra Leca, directrice générale de Vaneau, et Julien Dana, directeur de Vaneau Collection Privée.

Alexandra Leca, directrice générale de Vaneau - © D.R.
Alexandra Leca, directrice générale de Vaneau - © D.R.

Comment a grandi le réseau Vaneau au cours des dernières années ?

Alexandra Leca : L’année 2011 a incontestablement marqué un tournant avec le rachat de l’enseigne par le groupe Michel Pelège Investissements. Jusqu’alors, Vaneau était historiquement positionnée sur la rive gauche parisienne, avec deux agences : la première, rue Vaneau, dans le 7e arrondissement, et la seconde, toujours dans le 7e, afin de couvrir les 5e et 6e arrondissements.

Ce changement d’actionnaire, il y a quatorze ans, a permis au réseau de se développer rapidement à Paris, aussi bien sur la rive gauche que droite.

Autre date importante à retenir : juillet 2023, avec l’ouverture de notre flagship rue Raymond Poincaré, dans le 16e arrondissement, à deux pas du Trocadéro, la quinzième agence du réseau et la plus spacieuse, afin de conquérir la rive droite de la capitale.

Le marché de la transaction immobilière émet des signaux positifs depuis quelques mois. Est-ce le cas également chez Vaneau ?

Alexandra Leca  : Sans conteste. Après une année 2024 compliquée sur le plan des affaires, à -10 %, nos chiffres sont bien meilleurs à l’issue de ce premier quadrimestre 2025, avec une hausse de 15 % de notre volume d’affaires par rapport au quatre premiers mois de 2024.

La rive gauche a notamment très bien redémarré, après avoir était supplantée, d’assez loin, par la rive droite au cours de l’année dernière. Entre les deux rives, le niveau des affaires s’équilibre à présent.

Après une année 2024 compliquée, nous affichons 15 % de croissance au premier quadrimestre 2025

Autres chiffres qui rend compte de notre regain d’activité : alors que le nombre de nouveaux acquéreurs est en croissance continue depuis janvier 2024, à +92 %, le montant cumulé des promesses de ventes enregistrées affiche une hausse de 56 % à l’issue de ce premier trimestre 2025 par rapport à la même période de l’an dernier.

Enfin, le nombre d’offres sans conditions suspensives retrouve un rythme proche de celui de 2022.

Julien Dana  : Nous enregistrons aussi le retour des offres aux prix alors qu’elles se faisaient rares ces derniers temps. Et alors que les acquéreurs se montrent moins agressifs, les vendeurs se révèlent également moins gourmands et plus réfléchis. Le marché s’est ainsi assaini.

Notons également que sur le marché des biens compris entre 1 et 3 millions d’euros, qui est le segment historique de Vaneau et qui fut le plus abimé par la crise immobilière de ces derniers mois, le retour de la croissance se confirme, à tel point qu’il pèse désormais près de 60 % de nos ventes.

Nul doute que le pire est derrière est nous. La reprise est certes encore fragile, mais les signaux nous montrent que les porteurs de projets immobiliers sont à la fois plus volontaires et plus confiants.

Julien Dana, directeur de Vaneau Collection Privée et Michel Pelège, président de Vaneau. - © D.R.
Julien Dana, directeur de Vaneau Collection Privée et Michel Pelège, président de Vaneau. - © D.R.

La grande actualité de Vaneau de ce printemps 2025 est le lancement d’une nouvelle enseigne dédiée au marché du très haut de gamme. Quelle est-elle ?

Alexandra Leca  : Nous lançons Vaneau Collection Privée, le nouveau pôle de Vaneau dédié au luxe dirigé par Julien Dana. L’objectif, avec cette nouvelle marque, est de nous implanter en province dans les grands secteurs où le luxe, voire l’ultra-luxe, prédominent.

Avec cette nouvelle enseigne, qui sera déployée aux travers d’un réseau d’agences immobilières, nous voulons aller chercher les biens qui se situent au-delà de 4 millions d’euros.

Aller chercher les biens au-delà de 4 millions d’euros

Figurent notamment dans notre mire des secteurs comme la Riviera et la Côte d’Azur, les Alpilles, le sud-ouest avec Biarritz ou encore les stations de ski les plus prisées.

Nous avons actuellement 80 mandats supérieurs à 4 millions d’euros. Nous allons nous appuyer sur cette expertise pour lancer cette activité en étant soutenus également par un réseau d’experts à l’international.

Cette nouvelle marque doit-elle être obligatoirement soutenue par l’installation d’agences immobilières vitrées ?

Julien Dana  : Pour qu’elle puisse s’imposer dans ces lieux imprégnés de luxe, elle doit être effectivement incarnée par des boutiques. Nous faisons du commerce, nous devons être visibles de nos clients. Et ce n’est pas un hasard si tous les grands groupes immobiliers se développent sur le territoire avec des agences et des flagship.

Qu’est-ce qui a convaincu Vaneau de lancer ce pôle ?

Julien Dana : Ce segment des biens de prestige est le seul qui ne souffre jamais des crises. Pour notre image de marque et les ambitions que nous nourrissons pour l’avenir sur ce marché, il était indispensables que nous nous positionnions avec cette nouvelle enseigne pour réussir.

Avec Vaneau Collections Privée, nous avons, à présent, accès à des clients que nous n’avions pas et nous pouvons occuper un espace qu’il était difficile d’investir hier.

Le segment des biens de prestige est le seul qui ne souffre jamais des crises

J’ai rejoint le groupe Vaneau en 2023, après une expérience d’ouverture d’agence immobilière de luxe chez Sotheby’s, pour faire monter en gamme notre flagship du Trocadéro. A présent que cette première marche a été gravie, nous voulons, avec cette nouvelle marque, aller plus haut et conquérir les autres territoires de l’ultra-luxe en France.

Alexandra Leca  : Pour accompagner Julien dans cette nouvelle aventure, nous mettrons un point d’honneur à réaliser un recrutement qui soit le plus haut de gamme possible.

Les profils et la richesse des talents de celles et ceux qui nous rejoignent doivent être pointus, sophistiqués et travaillés, à la fois sur le plan culturel et intellectuel. C’est un palier essentiel à passer, estime Michel Pelège, pour évoluer vers ce segment du luxe.

Le luxe, dans l’immobilier en France, c’est bien sûr Paris. L’attrait de la capitale est-il toujours aussi fort auprès des porteurs de projets fortunés ?

Alexandra Leca : Le luxe à Paris, comme partout ailleurs en France, est un segment de marché parfaitement préservé. Paris conserve une exceptionnelle attractivité, y compris, bien sûr, de la clientèle internationale.

Outre les 6e et 7e arrondissements, qui sont historiquement les plus porteurs, d’autres montent, à l’image du 18e, où les prix au mètre carré peuvent approcher les 25 000 euros et où nous avons enregistré, au premier quadrimestre 2024, une croissance de notre activité de 38 %.

Paris conserve une exceptionnelle attractivité

Le quartier de Montmartre incarne bien cette dynamique, mais pas seulement : la rue des Martyrs, avec ses nombreux commerces haut de gamme, a également le vent en poupe.

Et n’oublions pas que Paris reste une ville bon marché, sur le pan de l’immobilier, par rapport à d’autres grandes agglomérations dans le monde. C’est un argument fort auprès de la clientèle internationale.