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Baromètre Explorimmo/Ifop : 3 Français sur 4 n’ont pas de projet immobilier

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En septembre, les Français ont souvent le moral dans les chaussettes. Le 5èmebaromètre Explorimmo/Ifop révèle que 75 % d’entre eux n’ont pas l’intention d’acheter ni de louer un nouveau bien. Un pourcentage, en progression régulière, qui traduit un climat d’incertitudes

Baromètre Explorimmo/Ifop : 3 Français sur 4 n’ont pas de projet immobilier - © D.R.
Baromètre Explorimmo/Ifop : 3 Français sur 4 n’ont pas de projet immobilier - © D.R.

« C’est une conséquence directe du contexte actuel. L’instabilité fiscale, la baisse du pouvoir d’achat et la peur du chômage plombent le moral des Français. » Directeur d’Explorimmo, Guillaume Teilhard de Chardin n’est pas surpris des résultats de l’enquête sur les intentions d’achat immobilier, réalisée en septembre auprès d’un échantillon de 1005 personnes. D’autant que la baisse des prix de l’immobilier tant annoncée tarde à se concrétiser. « Dans les zones un peu dévitalisées, en campagne notamment, il y a de bonnes affaires à réaliser avec des chutes de 20 à 25 %. Mais dans les grandes villes, cette baisse est très relative. Ce n’est pas suffisant pour provoquer le désir. » Les Français n’attendent pas non plus une solution politique. Deux-tiers d’entre eux ne font pas confiance au gouvernement pour redynamiser le marché, souligne l’enquête.

Moins d’acheteurs mais des apports en hausse

Pourtant, l’année 2013 a été marquée par des taux de crédits historiquement bas. 64 % des porteurs de projet jugent les conditions d’emprunt favorables. Mais pour la majorité des Français, cela n’est pas suffisant pour franchir le pas. La moyenne de l’apport des futurs acheteurs connaît, en revanche, une hausse très significative : de l’ordre de 30 % (107 387 euros contre 83 072 en janvier dernier), souligne le baromètre. Non pas que le Français moyen s’est enrichi. Cela montre simplement qu’aujourd’hui, seuls les Français les plus aisés sont capables d’acheter. Le ralentissement des projets d’achat ne raffermit pas pour autant le marché de la location, très timide (7 % des projets immobiliers contre 10 % en janvier). Le montant des loyers, 605 euros en moyenne, est jugé trop élevé par plus de la moitié des Français. Et les investisseurs, eux, sont refroidis par la mesure gouvernementale sur l’encadrement des loyers.

« Convaincre les vendeurs de baisser leur prix… »

Certains segments de marché échappent aux difficultés comme l’entrée de gamme pour les primo accédants ou le luxe grâce aux acheteurs étrangers. Mais le cœur du marché est en berne. Les grands réseaux immobiliers se tournent vers la diversification, la gestion de copropriété, l’administration de biens, « en revanche, pour les TPE, soit la majorité des acteurs de l’immobilier, c’est impossible. » Comment les professionnels doivent-ils réagir face au marasme ambiant ? Guillaume Theilard de Chardin a son idée. « Le rôle de l’agent immobilier, c’est de convaincre les vendeurs de baisser leur prix. Un bien qui baisse en dessous du prix du marché part vite. Il vaut mieux rogner sur sa marge pour débloquer un marché. » Le directeur d’Explorimmo reste confiant en l’avenir. « Nous sommes au cœur d’une conjoncture difficile. Mais nous nous dirigeons vers un ajustement des prix comme nous l’avons connu entre 1991 et 1995. Simplement, il ne faudrait pas d’autres mauvaises nouvelles fiscales en 2014…  »

David Bessenay