Facebook lance enfin sa Marketplace en France
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Annoncée l’an dernier aux Etats-Unis, la plateforme d’annonces Marketplace a été discrètement lancée en France cet été. L’immobilier y figure en bonne place avec une rubrique dédiée. Les utilisateurs peuvent donc désormais publier gratuitement des offres de biens à vendre ou à louer sur Facebook
De quoi faire trembler LeBonCoin ?
Lancé sans tambours ni trompettes
En plein mois d’août, le réseau social publiait un communiqué annonçant le lancement français de Marketplace : « un endroit unique pour acheter et vendre des objets directement depuis Facebook ». Sur la forme, ce portail ressemble à n’importe quel site d’annonces gratuites où se mêlent meubles d’occasion, jouets d’enfants… et maisons à vendre ! Le service est-il aussi accessible aux professionnels ? Quand on lui pose la question, Facebook se contente de répondre que Marketplace est dédié aux particuliers. Et laisse ainsi entendre qu’il s’adresse aux utilisateurs qui ont un compte Facebook classique et non une page entreprise. Toujours est-il que dans les faits, rien n’empêche un agent immobilier de publier une offre depuis son profil. Et nombreux sont ceux qui ont tenté le coup, si l’on en croit les dizaines d’annonces immobilières de professionnels déjà en ligne.
Une aubaine pour les mandataires ?
Jean-Michel Gratteau, conseiller Capifrance à Châtellerault, a découvert Marketplace un peu par hasard, suite à l’apparition soudaine d’un nouveau pictogramme dans son menu Facebook. ʺJ’ai saisi mes deux premières annonces il y a trois jours. Depuis, rien d’extraordinaire. Mais je voulais tester ce nouvel outil car nous cherchons toujours des alternatives au Bon Coin, qui est certes très efficace mais qui coûte trop cherʺ, explique l’agent immobilier. Même son de cloche du côté du siège d’I@D France. ʺNous voulons expérimenter le service avant que nos conseillers ne se mettent massivement à saisir leurs offres sur cette plateforme. Pour l’instant, nos annonces test ont généré quelques « vues » mais aucun lead. En l’état, cela reste très fourre-tout et assez peu qualitatifʺ, juge Laurent Molin, responsable marketing du réseau.
Un bien immobilier : un objet comme les autres
Pour publier une annonce sur Marketplace, il suffit de remplir 3 champs : le titre de l’offre, qui répond à la question générique « que vendez-vous ? », le prix et la localisation. L’utilisateur peut ensuite choisir une sous-rubrique ; « Propriété à vendre » ou « Locations de propriété ». La description du bien est facultative, contrairement au visuel. Le vendeur peut d’ailleurs intégrer jusqu’à 10 photos pour une même annonce. En quelques clics, l’offre est accessible depuis le moteur de recherche de Marketplace. Elle peut aussi être partagée sur son propre profil Facebook ou sur la page d’autres utilisateurs. Nul besoin de signer une charte ou d’accepter des conditions générales. La question de la modération du contenu des annonces risque donc de se poser rapidement. Tout comme celle des arnaques et des fausses annonces, qui semble pendre tôt ou tard au nez de Facebook.
Une monétisation à venir ?
Si, avec Marketplace, Facebook marche clairement sur les plates-bandes du Bon Coin, l’adoption massive de ce nouveau service par les professionnels ne se fera pas en un jour. Surtout qu’il n’est pas encore possible de l’interfacer avec les logiciels immobiliers. Or, la saisie manuelle des offres demeure un frein majeur pour la profession. L’outil a toutefois des avantages : il est gratuit et cible une immense manne d’utilisateurs potentiels. Enfin, Marketplace deviendra sans doute un nouveau terrain de « chasse aux mandats » pour les professionnels, qui peuvent prendre contact facilement avec des vendeurs via Facebook Messenger. Si la mayonnaise finit par prendre, il est probable que le réseau social monétise sa Marketplace auprès des entreprises, avec des annonces sponsorisées. Facebook confirme d’ailleurs que des réflexions sont en cours, sans donner plus de détails. Pour l’heure, Marketplace ressemble fort à une expérimentation… et à un joyeux bazar !
Gaëlle Fillion