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La géolocalisation arrive sur SeLoger : la révolution des pratiques est-elle en marche ?

Le | Portails de petites annonces

Il est le premier gros acteur du marché à se lancer : SeLoger vient d’annoncer, à RENT, une nouvelle fonctionnalité permettant aux internautes de localiser les biens à vendre ou à louer sur une carte. Le portail laissera le choix aux agents de communiquer - ou non -  sur l’adresse précise de leurs mandats. Toutefois, ils y seront fortement incités afin de gagner en visibilité

La géolocalisation arrive sur SeLoger : la révolution des pratiques est-elle en marche ? - © D.R.
La géolocalisation arrive sur SeLoger : la révolution des pratiques est-elle en marche ? - © D.R.

 

Irréductibles Gaulois ?

Zillow ou Trulia aux Etats-Unis, Rightmove en Angleterre…il y a bien longtemps que les grands portails d’annonces étrangers proposent aux internautes de procéder à une recherche immobilière sur une carte interactive, en parallèle des traditionnelles (et interminables) listes de résultats. L’enjeu : visualiser l’emplacement exact du bien, évaluer la distance avec les écoles, les transports ; connaître précisément les chiffres démographiques du quartier, etc. « La France est le dernier pays qui ne proposait pas la géolocalisation des biens ; ceci est principalement lié aux spécificités du mandat simple et à des habitudes culturelles au sein du marché immobilier » rappelle Bertrand Gstalder, DG de SeLoger. Or, cette fonctionnalité - qui est désormais entrée dans les mœurs grâce  notamment à l’explosion des usages mobiles - serait réclamée haut et fort par les acquéreurs. Selon une étude OpinionWay commandée par SeLoger mi-octobre, 95 % des Français en recherche immobilière dans les 6 derniers mois estiment que la localisation précise d’un bien faciliterait leur recherche et 92 % assurent que cela les inciterait à visiter. 62 % affirment par ailleurs avoir déjà écarté une annonce immobilière car ils ne disposaient pas de la localisation précise. De quoi convaincre les agents ? « C’est notre rôle en tant que leader de faire avancer le marché » explique Bertrand Gstalder. 

Un parti-pris fort

Bien conscient que cette innovation fera sans doute grincer quelques dents chez ses clients, SeLoger a décidé de procéder par étape. « Nous serons dans une logique d’accompagnement des agents. Les internautes continueront à accéder par défaut à une liste d’annonces comme auparavant, avec la possibilité de basculer en mode cartographique. (…) Au départ, ils pourront localiser les transports et les écoles alentours. Puis nous ferons monter ce service en puissance au fil du temps » explique SeLoger. Les agents qui accepteront de communiquer l’adresse précise du bien à SeLoger bénéficieront d’une visibilité accrue de leur l’annonce dans le listing. En outre, ces annonces apparaîtront sur la carte - sur laquelle ne figureront pas les offres non localisables. A noter que l’adresse n’apparaîtra jamais explicitement dans les annonces. « Nous classerons les offres par taux de complétude. Or, une annonce géolocalisée bénéficie d’une information plus qualitative ; elle sera donc prioritaire au sein de sa catégorie - Or, Argent ou Standard » indique Bertrand Gstalder.

Un dispositif totalement paramétrable

Autre précision importante : l’agent pourra choisir de localiser ses annonces soit précisément, au numéro près, soit partiellement, via le code Iris qui découpe le territoire par zones de 1800 à 5000 habitants. Soit pas du tout. Il aura par ailleurs la possibilité de paramétrer les modalités de géolocalisation par type d’annonces : par exemple communiquer l’adresse précise de ses biens à louer et de ceux à vendre en exclusivité mais opter pour une localisation partielle de ses mandats simples. « Nous pensons que la géolocalisation, même partielle, est nécessaire pour l’ensemble des biens. C’est un faux problème pour les locations et les exclusivités, mais aussi pour les mandats simples : il existe bien d‘autres manières pour une agence de récupérer l’adresse d’un bien à vendre. Il y a quelques années, les agents ne voulaient pas transmettre de photos aux portails, de peur que leurs concurrents reconnaissent la façade. Aujourd’hui, 98 % des annonces sont accompagnées de photos, et quasi-systématiquement de photos de façades  » conclut le DG de SeLoger. Nul doute que la géolocalisation s’imposera elle aussi tôt ou tard sur les sites immobiliers, leaders ou non.

Gaëlle Fillion