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« Le home staging virtuel est un outil d’aide à la captation de mandats exclusifs »

Par Aurélie Tachot | Le | Home staging

Aider les acquéreurs à se projeter dans des biens vides, surchargés ou à rénover grâce à des visuels en 3D photo-réalistes : tel est le crédo d’ArchiDeco. À l’origine du concept de home staging virtuel, la société, qui emploie 25 architectes d’intérieur, a soufflé sa dixième bougie en 2019. Positionnée sur un marché de niche devenu concurrentiel, ArchiDeco aide les agents immobiliers à capter davantage de mandats exclusifs, comme l’explique Cyril Moussu, co-fondateur d’ArchiDeco.

Archideco - © Gaël Turpo / KG Agency
Archideco - © Gaël Turpo / KG Agency

Quelle est la genèse d’ArchiDeco ?

Nous avons officiellement fondé la société en juillet 2009. À l’époque, nous avions toutefois développé un axe différent de notre business actuel. Nous avions pour projet de travailler avec des particuliers, notamment de rénover leurs intérieurs via le home-staging, avec du mobilier de partenaires disponible sur un catalogue. Cependant, juste avant de lancer cette activité, nous avons rencontré l’équipe de Century 21, qui s’est montrée intéressée pour tester notre concept d’home staging sur un bien qui était en vente depuis plus de six mois. Le test fut concluant puisqu’il s’est vendu en deux semaines. Etant donné que c’était alors la crise économique et que le nombre d’agences immobilières en difficulté était important, nous avons déposé la marque « home staging virtuel » et avons uniquement développé cet axe à destination des professionnels de l’immobilier. Notre activité initiale a ainsi été mise de côté. Nous n’avons pas pour ambition de la lancer dans un futur proche. Nous estimons qu’elle pourrait concurrencer les agences et permettre aux particuliers de les court-circuiter.

Quels ont été les temps forts de ces 10 dernières années ?

En octobre 2010, notre première présentation au Palais du Pharo, à Marseille, devant tous les directeurs et managers de Century 21 à l’occasion de la convention du réseau a marqué le début de notre histoire. Ces derniers ont été sensibles à l’argument de pouvoir valoriser, sans travaux, des biens confiés à la vente. Ils ont pris conscience que notre outil pouvait non seulement les aider à se démarquer (notamment sur les portails d’annonces) mais également à capter des mandats exclusifs. Puis, en 2014, l’entrée du fonds d’investissement Impact Partenaires dans notre capital nous a permis d’accélérer et de proposer un abonnement illimité. Grâce à cette offre, que nous commercialisons entre 250 et 400 euros par mois, les agences immobilières peuvent systématiquement communiquer sur notre concept, quel que soit le type de bien, à condition qu’il fasse l’objet d’un mandat exclusif. 8 % de nos projets se réalisent d’ailleurs sur des biens magnifiques, qui ne nécessitent aucun travaux. Nous ouvrons des cloisons, changeons une cheminée de place, créons une ouverture afin de souligner un potentiel. Enfin, les partenariats tissés avec M6 lors de l’été 2015 pour l’émission « Chasseurs d’appart » de Stéphane Plaza nous ont permis de franchir une autre étape. En 10 ans, nous avons ainsi fourni plus de 40 000 visuels et formé près de 10 000 conseillers immobiliers.

Comment avez-vous vu évoluer le marché du home staging virtuel® en France ?

Pendant cinq ans, nous n’avons eu aucun concurrent sur notre marché. Nous pensons même avoir été, en juillet 2009, la première société au monde à développer le concept de home staging virtuel®. Puis, à partir de 2014, alors que nous menions un gros travail d’évangélisation, nous avons vu quelques concurrents arriver. Le succès des émissions TV de Stéphane Plaza a, à coup sûr, contribué à démocratiser le home staging virtuel®. Certes, nos concurrents nous ont alors grignotés des parts de marché. Nous avions toutefois une belle longueur d’avance puisque nous avions déjà signé des partenariats - pour la majorité nationaux - avec des grands réseaux immobiliers comme Laforêt, L’Adresse, Solvimmo (devenu Nestenn), Orpi, Guy Hoquet… Contrairement à nos concurrents, nous travaillons aujourd’hui exclusivement avec des architectes d’intérieur, et non avec des décorateurs ou des graphistes. Ensuite, nous considérons le home staging virtuel® comme un outil marketing d’aide à la captation de mandats exclusifs. Nous ne vendons pas d’images, mais un outil qui agit comme un levier commercial auprès des propriétaires vendeurs. Si le bien est au bon prix, nos visuels peuvent générer jusqu’à 98 % de consultations et de contacts en plus.

Quels sont vos projets pour l’année 2020 ?

En 2020, nous allons ouvrir notre service à la promotion immobilière et à l’aménagement 3D des bureaux et des locaux commerciaux, suite à un besoin remonté par le réseau Orpi. Au cours du premier trimestre, nous devrions également enrichir notre offre avec les espaces extérieurs : façades, terrasses, balcons… Dans le cadre de la nouvelle émission « Mieux chez soi », diffusée en 2020 sur M6, nous réaliserons des films animés en 3D. Enfin, nous avons remporté il y a quelques mois un appel d’offres auprès d’Orpi, qui souhaite relooker ses 1250 agences. Le réseau suscite notre concept pour aider ses patrons d’agences à aménager leurs futurs lieux de travail, suite au changement d’identité de l’enseigne. Nous continuons enfin nos tests à l’international : en 2011, nous avions signé un partenariat avec Century 21 au Benelux puis en Suisse. Sans constituer un objectif, nous restons ouverts aux opportunités à saisir au-delà de nos frontières.

Concepts clés et définitions : #Home staging virtuel