Évaluation

Après deux ans de crise sanitaire, Meilleurs Agents dresse le bilan du marché immobilier

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« Malmené, bouleversé mais solide… » C’est en ces termes que Meilleurs Agents qualifie, dans son dernier baromètre des prix, le marché immobilier deux ans après le début de la crise sanitaire. Focus sur les points à retenir.

Baromètre Meilleurs Agents - © D.R.
Baromètre Meilleurs Agents - © D.R.

Avec un nombre de ventes record et des prix orientés à la hausse sur la quasi-totalité du territoire, force est de constater que le marché immobilier a fait plus que résister à cette période inédite. Au niveau national, les prix ont ainsi augmenté en moyenne de + 10,3 % au cours des 24 derniers mois.

A noter que les différents confinements semblent avoir laissé des traces chez les futurs acquéreurs. Ainsi, l’époque où la capitale et les 10 plus grandes agglomérations françaises jouaient le rôle de locomotive au niveau des prix semble bel et bien révolu. C’est particulièrement frappant pour la capitale dont les prix baissent pour la première fois depuis 2016. Après avoir connu des années d’euphorie, avec +16,8 % durant les deux années précédant la crise, et frôlé les 11 000 euros du m², la capitale est aujourd’hui la seule à être dans le rouge avec une baisse de 3,2 %.

Marseille renaît de ses cendres

A contrario, la cité phocéenne semble, quant à elle, avoir profité de la crise. Longtemps fragile, le marché immobilier marseillais est aujourd’hui beaucoup plus dynamique qu’au début de l’épidémie de coronavirus contrairement à toutes les autres grandes agglomérations. Non seulement ses prix ont augmenté de +10,9 % en 2 ans, mais sa tension immobilière s’est renforcée. Il y a aujourd’hui 14 % d’acheteurs de plus que de vendeurs contre seulement 10 % en mars 2020.

Les délais de vente moyens se sont, quant à eux raccourcis : 60 jours suffisent actuellement pour y vendre un bien, soit 6 jours de moins qu’il y a 2 ans. Si la commune a toujours eu de quoi séduire les acheteurs potentiels, l’état du marché de l’emploi pouvait les freiner. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui grâce aux possibilités du travail à distance.

Un rattrapage des prix

De même, les villes qui, il y a 2 ans, figuraient en queue du peloton occupent aujourd’hui les premiers rangs, à l’image de Strasbourg dont les prix ont bondi de +16,5 % depuis la crise sanitaire, ou encore de Lille (+11,2 %).

A l’opposé, Lyon par exemple, moteur du marché pendant de nombreuses années, n’a augmenté que de + 7,3 %, contre 23,8 % avant la crise. En cause : un phénomène de rattrapage. En effet, les grandes villes qui ont le plus profité de la crise sont parmi celles qui affichaient les prix au m² les plus abordables et qui n’avaient pas connu de fortes augmentations au cours des 5 dernières années. A l’instar de Marseille et ses 3 098 euros/m² au 1er mars 2020 ; de Strasbourg, 3 130 euros/m² ; ou encore de Bordeaux, 4 672 euros/m².

Un besoin de verdure

Ce sont désormais les zones rurales qui enregistrent les plus fortes augmentations de prix. En 2 ans, elles ont grimpé de +11,9 %. Avec +13,1 % en 2 ans, ce regain d’attractivité touche plus particulièrement les zones péri-urbaines que les communes plus isolées (9,5 %).

Et pour cause : après 2 ans de crise sanitaire, les envies des ménages ont été bouleversées. Le besoin de verdure et d’espace revendiqué par les candidats à la propriété s’est concrétisé en 2 ans par une hausse presque deux fois plus rapide du prix des maisons (+12,7 %) par rapport à celui des appartements (+7,2 %), et par une attractivité beaucoup plus marquée des grandes banlieues.

Ainsi, alors que la ville Lumière semble perdre de son attrait, la petite couronne et surtout la grande couronne voient leurs prix s’envoler. Dans cette dernière, les tarifs ont littéralement bondi de + 8,5 % en 2 ans (+10, 9 % dans le Val d’Oise, +9,4 % dans l’Essonne et la Seine-et-Marne, +5,4 % dans les Yvelines). Soit 4 points de plus que dans la petite couronne et 11,7 points de plus qu’à Paris.