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« Aujourd’hui, la vidéo a surtout de l’intérêt dans le neuf », Arnaud Larbodiere, VisiteOnline

Le | Vidéo immo

Faire appel aux services de professionnels pour filmer un bien n’est pas semble-t-il la priorité d’un agent immobilier en ce moment. VisiteOnline a profité de la conjoncture morose sur le marché de l’ancien pour réinventer son business model en misant sur une cible autrement plus porteuse : les promoteurs

« Aujourd’hui, la vidéo a surtout de l’intérêt dans le neuf », Arnaud Larbodiere, VisiteOnline - © D.R.
« Aujourd’hui, la vidéo a surtout de l’intérêt dans le neuf », Arnaud Larbodiere, VisiteOnline - © D.R.

Le point sur les nouveaux leviers de développement de cet acteur pionnier de la vidéo immobilière à travers la voix de son PDG.

Quel est le positionnement de VisiteOnline ?

Au départ, notre vocation a été d’apporter la vidéo au secteur immobilier. Nous avons deux offres historiques : la production vidéo d’une part et d’autre part la mise en avant d’annonces immobilières en vidéo sur notre site Visiteonline.fr, qui rassemble 400 000 visiteurs uniques par mois. C’est ce qui fait notre particularité, notamment par rapport à notre concurrent Prévisite. Nous travaillons avec environ 350 agences immobilières, la plupart des promoteurs nationaux, et de nombreux acteurs de l’immobilier d’entreprise.

Quels sont les différents types de vidéos que vous produisez ?

Il y a aujourd’hui plus de 70 000 vidéos sur le site. Nous avons récemment lancé Fusion 3D, un nouveau produit destiné aux promoteurs. Ce film de 3 minutes environ permet de valoriser un bien à travers le cadre de vie, avant de montrer le chantier, puis de faire apparaître le programme en 3D. Le futur acquéreur peut alors se donner une idée précise du bien immobilier en situation avant sa construction, découvrir les perspectives intérieures, etc. Chaque vidéo coûte entre 12 000 et 18 000 €.

En parallèle, nous proposons des « animotions » -  des montages à partir de photos -, ainsi qu’une offre de vidéo professionnelle vendue 249 € la demi-journée d’intervention. L’an dernier, nous avons souhaité étendre ce service partout en France. Nous avons fait 300 à 400 vidéos par mois en moyenne.  C’était trop ambitieux. Pour cette année, nous nous concentrerons sur les axes immobiliers les plus dynamiques : Paris, Lille, Lyon et Paca, en visant prioritairement les biens de prestige.

Quels ont été vos autres chantiers en 2012 ?

Nous avons lancé la plateforme Acheter dans le Neuf. Après avoir analysé les pratiques des promoteurs en matière de diffusion d’annonces, nous avons constaté qu’ils se limitaient souvent aux 5 principaux supports - Explorimmoneuf, Logic-Immo Neuf…-, à cause de contraintes techniques, logistiques ou financières. Or il existe une myriade de sites de taille moyenne adaptés à ce marché : c’est le cas de VisiteOnline, mais aussi d’Acheter-Louer ou ParuVendu par exemple. Acheter dans le Neuf alimente une quinzaine de sites partenaires avec les flux des promoteurs. Toutes les retombées sont systématiquement revalidées par téléphone. Notre modèle consiste donc à vendre des leads validés. Soit 24 € le contact qui a confirmé son intérêt pour un projet immobilier. En 10 ans, les critères d’évaluation ont évolué : après la fréquentation, le taux de rebond ou le ROI, ce qui compte aujourd’hui, c’est la qualité des contacts générés. La plateforme rapporte déjà 25 000 € par mois ; c’est prometteur.

Du coup, continuerez-vous à faire de la vidéo sur mesure pour l’ancien ?

Nous ne laisserons pas tomber. Les internautes ne demandent que ça. On constate un vrai gap entre les besoins des consommateurs et le format des annonces. Les sites immobiliers sont généralement d’une grande pauvreté. Nous proposons aux agences un pack comprenant la création d’une page Facebook, la création illimitée d’animotions, une vidéo de présentation de l’agence et la publication des vidéos sur VisiteOnline pour 99 € par mois. Mais j’espère que la vidéo professionnelle connaîtra un vrai boom quand le marché repartira. Car pour l’instant, l’intérêt de la vidéo se situe principalement sur le marché du neuf.

Vos perspectives pour 2013 ?

VisiteOnline est une petite structure de 9 personnes qui a vocation à avoir une croissance à deux chiffres. Cela n’a pas été le cas ces deux dernières années à cause du contexte difficile. Notre CA sera cette année d’1,5 millions d’euros, en progression de 1 %. Nous sommes en phase de transition en matière de produits et de logique. Notre objectif cette année est de décliner la formule Acheter du Neuf aux autres domaines de l’immobilier : proposer aux professionnels du secteur d’acheter des contacts validés. Nous imaginons également des dispositifs d’emailing ou de display au lead qualifié.

Gaëlle Fillion