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Marché immobilier 2022 : baisse des volumes et hausse des prix, selon les Notaires de France

Par Christian Capitaine | Le | Services pour évaluer

Après deux années exceptionnelles en termes de volumétrie, le marché immobilier a retrouvé, en 2022, une certaine forme de normalité, constatent les Notaires de France dans leur bilan annuel. Quant à 2023, l’année devrait se révéler moins remarquable encore. Mais l’atterrissage s’effectuera en douceur, tempèrent-ils

Le marché immobilier accuse, en 2022, une baisse de ses volumes de plus de 5 %. - © D.R.
Le marché immobilier accuse, en 2022, une baisse de ses volumes de plus de 5 %. - © D.R.

Retour « à la normal » pour le marché immobilier. C’est ce qu’ont constaté les Notaires de France, jeudi 15 décembre, dans leur exposé dressant l’état des lieux du secteur concernant les ventes de logements anciens en France en 2022.

« L’atterrissage que nous connaissons aujourd’hui ne peut-être que la conséquence d’années hors normes »,  qui furent caractérisées par « une fluidité extraordinaire » a remarqué Maître Edouard Grimond.

Résultat : après deux années 2020 et 2021 d’évolution positive (avec un pic à plus de 1,2 million de ventes en septembre 2021) les volumes ont entamé, en 2022, leur lente décrue, soit un tassement des volumes de -5,4 % sur douze mois à fin septembre.

En conséquence, la volumétrie totale sur l’année approcherait les 1,1 million de transactions (1,133 million à fin septembre sur douze mois), « ce qui reste exceptionnellement haut », ont insisté les Notaires de France.

Et Me Edouard Grimond de compléter : « Les notaires ont pu ressentir une décélération sur les mois de septembre et octobre, accompagnée de délais de vente plus longs, signes d’un ralentissement un peu plus prononcé de l’activité immobilière dans les mois à venir. »

Prix : seule Paris fléchit

S’agissant des prix de l’immobilier dans l’ancien, ils sont toujours orientés à la hausse. Après +6,6 % en 2020 et +5,3 % en 2021, l’évolution de l’indice des prix des appartements en France s’est établi à +4 %. Quant à la progression de l’indice des prix des maisons, il a augmenté de 8,2 %.

Par secteur géographique, les prix de l’immobilier (appartements et maisons) ont progressé de 1,5 % en Ile-de-France et de 6,9 % en province. A noter que parmi les 18 principales villes de France passées au crible par les Notaires de France, seule Paris affiche un repli de ses prix, de 1 % par rapport à 2021, pour atterrir à 10 590 euros le m2.

Dans la Capitale, et à contre-courant de ce qui se passe ailleurs en France, on constate « une reprise forte des volumes de ventes, ont constaté les Notaires de France, ainsi qu’un asséchement des stocks qui est susceptible d’engendrer de fortes tensions sur les prix. »

Parmi les plus fortes hausses de prix constatées sur le Territoire, citons Le Havre (+7,9 % à 2 130 euros le m2), Marseille (+7,1 % à 2 990 euros le m2), Rennes (+6,9 % à 3 780 euros le m2), Montpellier (+6,9 % à 3 260 euros le m2) et Orléans (+6,4 % à 2 530 euros le m2).

Que présager pour 2023 ?

Que présager, à présent, pour 2023 ? L’année devrait se révéler « moins remarquable que 2022 en termes de volume, mais l’atterrissage s’effectuera en douceur », tablent les Notaires.

Et Me Edouard Grimond, d’ajouter : « Pour les semaines à venir, nous anticipons la lente décrue des volumes, alors que la mécanique du taux d’usure peut conduire à différer une signature de vente voire la compromettre. Par ailleurs, le ralentissement de la hausse des prix s’est enclenché quand bien même la baisse n’est pas pour tout de suite. Sur le moyen terme, en revanche, nous restons prudents dans nos prévisions, la situation macro-économique et le contexte géopolitique demeurant incertains. »