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Les acquéreurs moins nombreux en 2014

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En dépit de prix orientés à la baisse et de taux d’intérêts historiquement bas, l’année 2014 ne devrait pas être marquée par une reprise du marché immobilier. C’est ce qui ressort de la 12e Vague de l’Observatoire du Moral Immobilier menée par Logic-Immo et TNS Sofres, dont les résultats ont été divulgués le 5 mars dernier

Les acquéreurs moins nombreux en 2014
Les acquéreurs moins nombreux en 2014

Réalisée chaque trimestre par Logic-Immo.com en partenariat avec TNS Sofres, cette enquête, menée auprès d’un échantillon représentatif de 1 242 personnes ayant un projet d’acquisition d’un logement d’ici à 1 an, a pour objectif de « prédire le marché et l’évolution des transactions futures dans les 6 à 12 mois, en analysant l’état d’esprit d’un futur acquéreur à un instant T », rappelle Cyril Janin, directeur général de Logic-Immo. 

Des facteurs psychologiques à prendre en compte

« Sur le marché immobilier, le comportement des acquéreurs ne suit pas toujours les règles économiques de base », explique Stéphanie Pécault, responsable études de Logic-Immo. Ainsi, malgré une baisse des prix de moins 3 % et des taux de crédits de moins 0,92 points constatée sur la période 2012-2013, les ventes ont chuté de 17 %. « Les indicateurs objectifs, comme les taux d’intérêts et les prix, ne permettent donc pas toujours à eux seuls d’expliquer le comportement de la demande et à analyser le marché », souligne Stéphanie Pécault. Outre les indicateurs habituels, tels que l’offre de biens, les prix, la politique bancaire, les taux d’intérêts ou les aides gouvernementales, d’autres facteurs peuvent ainsi rentrer en ligne de compte dans l’intention d’achats : le bouche-à-oreille, l’influence des médias ou encore, le côté affectif. 

Pas de reprise en perspective

« Si en 2013, on a pu assister à un rebond du nombre d’acheteurs et de vendeurs sur le marché immobilier, on constate une baisse des intentions d’achats en ce début d’année 2014 et un maintien des intentions de vente », précise la responsable études. Ainsi, le nombre d’accédants à la propriété se chiffre à 2,5 millions en janvier 2014 contre 3 millions un an plus tôt. Le nombre de propriétaires mettant un bien en vente se maintient, quant à lui, à 2 millions. « Cela laisse présager un marché relativement morose pour les mois à venir », prévient-elle. Seul aspect positif : « Un rapport de force plus équilibré entre le nombre d’acheteurs et de vendeurs ». Ainsi si, en 2011, les futurs acquéreurs étaient 68 % à penser que le choix des biens était limité sur le marché immobilier, cette proportion a chuté à 50 % en 2014. 

Le bon moment pour acheter

Paradoxe de l’étude, si les résultats constatés ne laissent pas présager d’embellie sur le marché immobilier en 2014, 59 % des sondés considèrent pourtant que la période est propice à l’achat. « En comparaison, en 2011, au moment de l’euphorie immobilière, ils n’étaient que 50 % à penser que c’était le bon moment pour acheter », rappelle Stéphanie Pécault. Alors, comment expliquer une telle situation ? Parmi les principaux freins à l’acte d’achat, on retrouve un contexte économique incertain et des conditions d’octroi de prêts bancaires jugées trop strictes pour 52 %. Ils sont également 52 % à craindre que le niveau de vie en France se dégrade dans les six mois à venir. « A contrario, 67 % des futurs acquéreurs constatent une stabilisation de leur situation financière au cours des six derniers mois », souligne la responsable études. Malgré ces freins et le contexte difficile, 59 % des sondés croient en l’aboutissement de leur acquisition dans les six mois à venir. « Si on assiste à une baisse des intentions d’achats, les projets immobiliers sont aujourd’hui plus solides », conclut Stéphanie Pécault. La négociation des prix devrait, quant à elle, être dans la ligne de mire des futurs acquéreurs dans les mois à venir…

Stéphanie Marpinard