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Agents immobiliers, américanisez-vous !

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Aux Etats-Unis, 92 % des transactions sont effectuées par des professionnels, contre seulement 70 % dans l’Hexagone. Exclusivité, fichier commun ou encore serrure connectée… les agents immobiliers français doivent-ils s’inspirer du modèle américain pour optimiser leurs résultats ? Tour d’horizon des bonnes pratiques à piocher ou non outre-Atlantique

Agents immobiliers, américanisez-vous ! - © D.R.
Agents immobiliers, américanisez-vous ! - © D.R.

Le 100 % exclusif

Aux Etats-Unis, le mandat exclusif est la norme. « Culturellement, un propriétaire vendeur américain n’ira pas signer avec plusieurs agents immobiliers », explique Isabelle Vrilliard, fondatrice d’ImmOpinion. Une véritable aubaine pour l’agent qui a la garantie de vendre le bien et de toucher sa commission, mais aussi pour le propriétaire vendeur qui bénéficie en retour d’un meilleur niveau de services. En mandat simple, un agent immobilier hésite à investir puisqu’il n’est pas certain de vendre le bien à terme, tandis qu’un mandat exclusif lui offre de meilleures conditions pour bien travailler. « Le mandat exclusif permet de tirer le marché immobilier vers le haut en termes d’innovations, de marketing et de transparence », met-elle en avant. Géolocalisation à l’adresse précise, reportages photographiques poussés, visites virtuelles, visites en live, vidéos par drones sont ainsi monnaie courante…

Le fichier commun partagé

« L’agent immobilier a pour obligation, 48 heures après la signature du mandat, de le placer dans une base de données commune à tous les professionnels immobiliers d’une région déterminée, mais accessible à tout le pays », expliqueEric Calosci, responsable international au sein de la FF2i. Le Multiple Listings Service (MLS), dont s’est inspiré le fichier AMEPI en France,  regroupe ainsi toutes les annonces immobilières et centralise les informations sur la disponibilité, les conditions d’achat, les détails des propriétés à vendre ou à louer. « Aux Etats-Unis, le futur acheteur n’a pas besoin de faire le tour des agences et il n’est pas noyé comme en France dans une masse d’annonces souvent dupliquées d’un site à l’autre », précise Isabelle Vrilliard.

Le surplace 

Aux USA, les agents immobiliers ont recours à la pratique du surplace. Le concept ? « Le professionnel fait paraître une annonce ou éditer un panneau pour informer de la possibilité de visiter un bien à vendre, tel jour à telle heure, en présence ou non de l’agent immobilier », déclare Eric Calosci. A l’instar d’Amazon Key permettant de simplifier la livraison de colis, certaines maisons sont équipées de serrures électroniques et d’un code unique qui se régénère à chaque visite de clients souhaitant découvrir le bien. « Cette pratique permet à l’agent de limiter les déplacements inutiles et au client de ne pas être contraint à un horaire précis », observe-t-il.

Le networking 

Outre-Atlantique, toutes les transactions ne font pas obligatoirement l’objet d’une annonce. L’agent américain donne une grande importance au networking non seulement pour collecter de nouveaux contacts et se faire identifier comme l’expert immobilier de référence dans une zone, mais aussi pour garder le contact avec leurs anciens clients. L’objectif ? Etre dans leur esprit quand ils auront un projet immobilier. « Les agents américains ont l’habitude d’infiltrer les groupes de quartier et d’intérêts multiples sur Facebook pour rebondir sur des posts, telles que par exemple la recherche d’un artisan ou encore d’une école », illustre Isabelle Vrilliard.  Autres pratiques courantes : l’envoi d’un emailing pour annoncer le changement d’heure, calendrier magnet à poser sur le frigo, ou encore polo ou casquette aux couleurs de l’agent immobilier… 

Stéphanie Marpinard