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Les prix continuent de s’effriter dans l’ancien

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Les ménages français, qui retrouvent confiance dans le marché immobilier, ont de quoi se réjouir : non seulement les taux de crédit viennent de battre un nouveau record (2,70 % sur 20 ans) mais les prix des biens ont également baissé dans l’ancien par rapport à l’année précédente, d’après une étude de la Fnaim

Les prix continuent de s’effriter dans l’ancien
Les prix continuent de s’effriter dans l’ancien

Est-ce de nouveau le bon moment d’acheter ? Jean-François Buet, président de la FNAIM, a décidé de jouer à « ni oui, ni non ». « Tous les voyants sont au vert ! », explique-t-il prudemment, lors d’une conférence de presse organisée le jeudi 3 juillet. Dans son analyse semestrielle du marché immobilier réalisée à partir de sa base de données sur les promesses et les compromis de vente, la Fédération immobilière confirme une tendance baissière des prix dans l’ancien. A l’échelle nationale, ces derniers ont reculé d’1,9 % entre juin 2013 et juin 2014, soit -2,5 % pour les appartements et -1,4 % pour les maisons. Au cours du dernier trimestre, les prix ont, cette fois-ci, baissé de 0,2 %.

Le grand écart des régions

Derrière ces moyennes nationales qui font état d’un léger repli des prix, se cachent toutefois « d’importantes disparités régionales », prévient Jean-François Buet. Durant le premier semestre, certaines régions ont en effet été plus touchées que d’autres. En Champagne-Ardenne, les prix des appartements anciens ont baissé de 5,2 % tandis que dans les Pays-de-la-Loire, ils ont reculé de 0,6 % seulement. Les régions Poitou-Charentes et Aquitaine ont, quant à elles, fait figure d’exception en enregistrant respectivement une hausse de 0,4 % et 1,5 % des prix de leurs appartements. D’après la Fnaim, Reims et Metz sont les deux villes où la baisse est la plus significative. « Bordeaux et Montpellier, où se concentrent de nombreux emplois, sont, à l’inverse, les agglomérations qui s’en sortent le mieux », explique-t-il. Concernant les maisons anciennes, les écarts sont moins marqués entre les régions. Aux deux extrémités, l’Aquitaine affiche une hausse de 1,5 % de ses prix tandis que la Franche-Comté voit les siens s’effriter de 5,6 %.

Les loyers se stabilisent

Directement confrontés aux restrictions budgétaires des ménages, les loyers dans l’ancien suivent la même tendance : en l’espace d’un an, ils ont timidement diminué de 0,1 % à l’échelle nationale. Sans surprise, c’est en province que le phénomène est le plus marqué : les loyers y reculent de 0,4 % par rapport à juin 2013. A noter que les Franciliens ont moins de chance puisque leurs loyers continuent d’augmenter de 0,7 %. Pour Jean-François Buet, qui craint que les pouvoirs publics n’aient pas mesuré la gravité de l’état des marchés immobiliers, « ce ne sont pas les mesures dissuasives prises par la loi Alur à l’encontre des propriétaires-bailleurs et, plus précisément la fixation autoritaire des loyers, qui apaiseront le marché locatif », conclut-il.

Aurélie Tachot