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Tribune - Opendoor fait aussi dans le courtage en prêt, par Isabelle Vrilliard

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Ceux qui s’intéressent à l’immobilier ont été impressionnés d’apprendre qu’Opendoor avait récemment levé 320 millions de dollars. Son modèle est certainement ce qu’on a vu de plus innovant depuis longtemps. Non content de vendre et d’acheter des maisons en ligne, cet acteur devient aussi courtier en prêt immobilier. De quoi faciliter la revente de ses biens nouvellement acquis

Tribune - Opendoor, cet Amazon de l’immobilier qui fait aussi dans le courtage en prêt, par Isabelle - © D.R.
Tribune - Opendoor, cet Amazon de l’immobilier qui fait aussi dans le courtage en prêt, par Isabelle - © D.R.

Le fonctionnement d’Opendoor

Opendoor vous achète votre maison sur Internet : à partir d’un formulaire détaillé, vous recevez en moins de 24h une proposition d’achat. Vous avez alors 3 jours pour cliquer et l’accepter, puis vous choisissez la date de signature entre 3 et 60 jours plus tard, date à laquelle vous êtes payé, cash. C’est la fin de l’incertitude et du risque financier : vous avez juste à être d’accord avec l’algorithme qui fixe le prix. A chaque transaction, Opendoor prélève une commission moyenne de 8 %. Le prix à payer pour la sécurité du paiement et la flexibilité du process. Seule contrainte : libérer les lieux avant la signature car Opendoor se charge aussi de faire les travaux de rafraîchissement avant de remettre la maison en vente.

Côté acheteur, vous visitez seul et autant que vous voulez entre 7h et 21h une maison vide et prête pour l’emménagement. Puis, vous pouvez l’achetez en ligne, en souscrivant, si vous le souhaitez, à une assurance de 2 ans pour toute sorte de travaux dans ladite maison. Cerise sur le gâteau : vous avez ensuite un mois pour changer d’avis et rendre la maison ! Autant de self-service, c’est un peu l’Amazon de l’immobilier, abonnement premium, musique et TV en moins.

L’innovation est dans le contrôle donné au client

Certes, il y a un peu de big data et de technologie pour fixer les prix d’achat et de revente des biens en fonction du marché. Mais l’innovation est surtout dans le concept même du service. Combien d’acheteurs voudraient visiter dès qu’ils le souhaitent une maison fraîchement remise en état avec le sentiment de sécurité donnée par le droit de se tromper ? Quel vendeur ne serait pas séduit par un paiement en cash sous quelques jours seulement ? Cette approche nécessite beaucoup de trésorerie pour Opendoor, dont on comprend à la fois le montant de sa levée de fonds - 320 millions de dollars - et son activité récente dans le courtage en prêt immobilier. N’en déplaise à ceux qui voient d’un mauvais œil les banques se mêler des métiers de l’immobilier, la connexion est inévitable.

Si, avec Internet, la recherche immobilière a été simplifiée, le process d’achat et de vente présente encore le même enjeu du budget. Le frein principal à un projet immobilier a toujours été de trouver le financement pour le type de bien que l’on veut - ou, côté vendeur, de trouver l’acheteur fiable au prix souhaité. Ce que propose Opendoor, c’est de redonner le contrôle au consommateur sur les aléas inhérents au financement. Les 8 % de commission, qui peuvent s’ajouter aux honoraires de votre propre agent immobilier s’il choisit de passer par Opendoor, ne semblent pas effrayer puisque la start-up américaine revendique plus de 5 000 clients. Le service se concentre sur les maisons individuelles de 150 000 à 600 000 dollars.

Si vous pensiez être dans un laboratoire du futur, dites-vous que l’achat et la vente de maisons sur Internet n’est pas un phénomène isolé : son concurrent Offerpad a aussi sécurisé 260 millions de dollars de financement fin 2016.

A propos de l’auteur : Isabelle Vrilliard a dirigé le site AVendreALouer.fr de 2011 à 2013, suite à un parcours exclusivement web, à la tête des services marketing de Cadremploi.fr et ParuVendu.fr. Aujourd’hui expatriée en Floride, elle épluche les oranges et l’actualité de l’immobilier en ligne américain.