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« Notre priorité n’est pas de réaliser des opérations de consolidation », Patrick Carlotti, AC3

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En début d’année, Patrick Carlotti a pris la fonction de General Manager d’AC3 Groupe avec pour ambition de développer des synergies commerciales et techniques entre les logiciels de transaction Poliris et ImmoFacile. Cette première mission à peine concrétisée, l’ex-directeur général de SPI s’attèle déjà à d’autres projets. Entretien.

« Notre priorité n’est pas de réaliser des opérations de consolidation », Patrick Carlotti, AC3 - © D.R.
« Notre priorité n’est pas de réaliser des opérations de consolidation », Patrick Carlotti, AC3 - © D.R.

En début d’année, Patrick Carlotti a pris la fonction de General Manager d’AC3 Groupe avec pour ambition de développer des synergies commerciales et techniques entre les logiciels de transaction Poliris et ImmoFacile. Cette première mission à peine concrétisée, l’ex-directeur général de SPI s’attèle déjà à d’autres projets. Entretien.

Cela fait maintenant deux ans que Poliris et ImmoFacile ont annoncé leur rapprochement. Quel bilan tirez-vous de cette opération ?

Pendant un an et demi, Poliris et ImmoFacile ont été cousins germains : il n’y avait ni synergie commerciale, ni synergie technique. Cette phase d’intégration a duré un an et demi. Le premier vrai rapprochement a eu lieu en septembre, lorsque nous avons mutualisé nos forces de vente. Aujourd’hui, il existe toujours deux entités juridiques - Poliris et ImmoFacile - regroupées sous la marque AC3. Ces prochains mois, notre objectif est de communiquer sur cette nouvelle marque. Sur le volet commercial comme technique, notre activité se concentrera toutefois sur ImmoFacile, qui est la solution la plus aboutie et qui dénombre le plus grand nombre de clients. C’est l’outil qui a le plus de résonnance sur le marché : il y a 15 ans, c’était le premier logiciel immobilier full-web !

 Vous avez également lancé une 2e marque : AC3 Digital. Quelles activités regroupe-t-elle ?

AC3 Digital regroupe le savoir-faire de Poliris dans le domaine du marketing digital et celui d’ImmoFacile dans la création de sites web sur-mesure. Notre volonté est d’aller plus loin dans notre offre de services. Nous allons développer, d’ici février, des services relatifs au référencement des agences, à la croissance de l’audience sur le web, à la création de leads… En décembre, nous lancerons notre application mobile, actuellement en béta-test, qui intègre un module de prospection. Elle permettra aux agents en déplacement d’identifier, grâce à la géolocalisation, les biens de leur agence, ceux pour lesquels une estimation a été réalisée mais aucun mandat n’a été signé… L’application, qui est interfacée avec notre logiciel, intègre même l’organisation de tournées et la signature électronique de documents juridiques comme les mandats et bons de visites.

Le marché du logiciel immobilier se consolide. Le groupe AC3 souhaite-t-il de nouveau participer à ce mouvement ?

Nous avons acquis une place significative sur le marché. Notre activité logicielle touche 14 000 agences immobilières. Lorsqu’on a une volumétrie de clients comme la nôtre, la priorité n’est pas de réaliser des opérations de consolidation, mais de fidéliser nos clients et d’optimiser notre qualité de services. Par ailleurs, lorsque je regarde aujourd’hui le marché, je m’aperçois que des rapprochements ont déjà bien œuvrés ces cinq dernières années. Aujourd’hui, notre stratégie est plutôt de gérer l’acquis.

Ce mouvement de consolidation est-il bénéfique pour les agents immobiliers ?

Oui dans la mesure où elle aboutit sur une stabilité des prix. Ces dernières années, les éditeurs de logiciels immobiliers ont largement été amputés de leur marge. Les agences indépendantes ont un budget global qu’elles doivent dispatcher entre plusieurs actions, notamment digitales. Le budget qu’elles octroient aux logiciels n’augmente donc pas. C’est bénéfique pour une autre raison : il est désormais risqué, pour une agence, de travailler avec un éditeur local qui pourrait être amené à disparaître… Il est donc plus sécurisant de se tourner vers des acteurs ayant une taille critique travaillant à l’échelle nationale voire internationale.

Comment évolueront les logiciels immobiliers à l’avenir, selon vous ?

Un logiciel immobilier ne peut pas être fermé sur lui-même. Il faut que les données remplies par nos clients puissent être « pluggées » sur d’autres solutions, par exemple de business intelligence, de comptabilité… Chez AC3, nous disposons d’une équipe R&D de 32 personnes. Elle travaille actuellement sur un nouvel outil, à l’architecture plutôt révolutionnaire, que nous présenterons fin 2019, début 2020. Il sera ouvert aux solutions tierces, notamment à celles des start-up, via un système d’API et intègrera les technologies du moment.

Aurélie Tachot